Drôle de sensation pour Mike Conley la nuit passée à Portland. Le meneur des Wolves a repris la saison régulière avec le statut de remplaçant, une première pour lui… depuis sa saison rookie avec les Grizzlies en 2007. À sa place, Chris Finch avait décidé d'envoyer Donte DiVicenzo dans le cinq majeur, aux côtés des indéboulonnables Anthony Edwards, Jaden McDaniels, Julius Randle et Rudy Gobert.
« C’est une chose à laquelle je réfléchis depuis un moment. Et on l'a fait », résume le coach après la rencontre gagnée de peu par ses Wolves. Une décision prise après avoir consulté l'ensemble du groupe, Mike Conley compris. « Mike était totalement pour, comme on pouvait s’y attendre. C’est quelqu’un qui met l’équipe avant tout. »
« Ce n’est certainement pas une remise en question de la performance de Mike Conley lors de la présaison, ni de notre perception de son niveau en tant que joueur », précise ensuite le coach, qui s'est pourtant basé sur les performances de la présaison pour trancher. Chris Finch estimant que Donte DiVicenzo en avait réalisée une « très bonne ».
Ce qui se lit difficilement dans les chiffres car celui-ci n'a tourné qu'à 5.8 points (47%) en 16 minutes sur cette période. Mais ce qui était tout de même plus du double de la moyenne affichée par le meneur vétéran…
Un premier jet en janvier
Aussi, Chris Finch s'est basé sur une première expérimentation du genre en janvier dernier. Donte DiVincenzo avait été promu et, sur une séquence de six matchs (quatre victoires), avait tourné à 17.5 points de moyenne, avec environ 5 rebonds et 5 passes. Un élan stoppé par une blessure au pied qui avait permis à Mike Conley de retrouver le cinq et de s'y maintenir jusqu'à la fin des playoffs (sauf un match).
« Donte a, à mon avis, joué son meilleur basket durant cette courte période avant sa blessure, quand il était dans le cinq de départ, avant que nous trouvions notre rythme. Nous sommes donc très à l’aise avec cette configuration, notamment pour la qualité de tir qu’il apporte à ce groupe. Cela nous donne un peu plus de flexibilité », défend le coach aujourd'hui.
Ce dernier estime que son nouveau titulaire « impose un certain rythme à l’équipe, ce que Mike ne fait pas autant ». Le poids de l'âge y est pour quelque chose, Mike Conley ayant dix ans de plus. Leur coach voit aussi dans cet ajustement un point « stratégique » quant à la gestion du temps de jeu du vétéran de 38 ans.
Plus facile de gérer les minutes de Mike Conley
« Il est beaucoup plus facile de gérer l’impact de Mike en répartissant ses minutes sur 36 minutes de jeu plutôt que sur 48 minutes », estime Chris Finch, qui a entendu le discours de son meneur souhaitant toucher plus le ballon. Avec le second cinq, il en aura sans doute davantage l'opportunité.
« Je peux désormais revenir en fin de quart-temps avec lui. Je peux faire beaucoup de choses différentes : le faire jouer longtemps, ou pour un court moment, selon comment ça s’organise. Avant, c’était plus compliqué. Il jouait soit plusieurs courtes périodes, soit il restait longtemps sur le banc », développe encore le coach.
Cette nouvelle configuration n'a pas vraiment payé lors de ce premier déplacement à Portland. Le nouveau titulaire a fini avec 7 points (3/6), 2 passes, 2 interceptions et 2 contres, mais a perdu 6 ballons. Mike Conley, lui, a signé 3 points (1/5) en 13 minutes, quand le jeune espoir de l'équipe à la mène, Rob Dillingham, n'a pas joué…