Il y a deux types de « free agents » en NBA : les « unrestricted » et les « restricted ». Les premiers, non-protégés, sont libres de signer où ils le souhaitent lorsqu'ils arrivent au bout de leur contrat. Les seconds, qui terminent leur bail rookie, sont protégés, et leurs franchises peuvent s'aligner sur les offres extérieures.
C'est une reliquat du lockout de 1999, durant lequel les propriétaires ont réussi à imposer pas mal de mesures afin de contrôler les contrats offerts aux joueurs. C'est ainsi de là que viennent les contrats maximum, les grilles de salaires des rookies en fonction de leurs places à la Draft… mais aussi donc cette « free agency » protégée à l'issue du premier contrat des joueurs. Dans le but, clair, de contrôler plus longtemps le destin des jeunes basketteurs.
Pendant longtemps, dans une NBA où les équipes se construisaient par la « free agency », le système fonctionnait plutôt bien pour les deux camps. D'un côté, les franchises avaient ainsi la main sur les joueurs qu'elles ne voulaient pas perdre, et ces derniers pouvaient faire monter les prix en faisant jouer la concurrence.
Sauf que la « free agency » n'est plus la principale forme de construction des franchises et, cet été, les quatre principaux « free agents » protégés (Jonathan Kuminga, Josh Giddey, Cam Thomas et Quentin Grimes) sont donc toujours sur le marché, un mois après l'ouverture du marché, davantage bloqués que protégés…
Comme l'analyse Owen Phillips, le nouvel accord collectif a presque tué le principe même de « free agent » protégé.
Comme les clubs NBA prolongent désormais leurs joueurs, préférant échanger les contrats plutôt que de dégager de la masse salariale pour attirer des « free agents », l'effet de levier n'existe plus pour les joueurs qui arrivent à la fin de leur contrat rookie. Ainsi, aucun « free agent » protégé n'a même reçu d'offre ces deux derniers étés…
Et le dernier à avoir quitté son équipe de cette façon est Bogdan Bogdanovic, qui avait signé un contrat de 72 millions de dollars sur quatre ans avec les Hawks, que les Kings avaient refusé d'égaler. C'était il y a cinq ans !
Dans l'impossibilité de faire jouer la concurrence, Jonathan Kuminga, Josh Giddey, Cam Thomas et Quentin Grimes ne peuvent pas vraiment évaluer leur valeur sur le marché, et mettre la pression sur les Warriors, les Bulls, les Nets et les Sixers, respectivement. De quoi bloquer les négociations aux quatre coins des Etats-Unis.