France / Canada : un deuxième round plus laborieux

Pour son second match en deux jours, la France a dû batailler pour balayer des Canadiens touchés dans leur orgueil par la gifle de la veille. Les Bleus s’imposent [86-69] sur les ailes d’un bon Tony Parker (16 points, 6 passes, 4 rebonds) mais l’impression est bien différente de celle laissée en Béarn.

Retour sur terre chez Airbus

Comme aime à le proférer Vincent Collet, « la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. » Et il a bien raison, notre technicien national, de recadrer ses troupes. De la même manière, Leo Rautins a du resserrer quelques boulons entre Pau et Toulouse, car ses troupes se sont nettement mieux comporter ce soir.

Auteure d’une première mi-temps suspecte au niveau de l’intensité et de l’engagement défensif, l’équipe de France a donné le bâton pour se faire battre. Les Canadiens, redevenus rugueux ainsi qu’on les connaît, ont alors repris un peu de confiance. Résultat : ils ont tenu la dragée haute à nos Bleus redevenus bleusaille. Le score à la mi-temps de 42-38 était représentatif d’une bataille plus conforme à ce qui attendra la France en Lituanie à l’automne venu.

Andy Rautins, notamment en troisième quart, prouvait qu’il était bien un joueur de calibre NBA avec des bombes longue-distance qui maintenaient les siens à flot (18 points). Le jeu offensif des Français n’était pas aussi brillant du fait de bons ajustements de la part du staff canadien (sur les touches par exemple). A la faveur d’un 11-0 à cheval sur les troisième et quatrième quarts, les Bleus se mettaient enfin à l’abri. Mais que ce fut dur !

Un air de revanche et une prise de bec

Les petites frictions entre les joueurs prenaient même le dessus quand Mike Gélabale, pourtant pas reconnu pour ses excès de violence sur un terrain, en venait aux mains avec Rautins. Le père, le fils, et « Gelly » ont tous dû rejoindre les vestiaires avant l’heure dite. Moins fluide en attaque, tendue tout au long du match, l’équipe de France est revenue sur terre.

Comme nous vous l’annoncions hier, le jeu des Bleus est encore un « work in progress. » Quand le jeu rapide s’offre à nos athlètes, tout devient facile, et les dunks et lay-ups se succèdent. Mais quand, comme ce soir, la défense adverse a le temps de se positionner, nos français éprouvent les pires difficultés à ouvrir la boîte.

Tony Parker et Boris Diaw (13 points, 5 rebonds, 5 passes) ont encore une fois montré l’exemple avec leur jeu à deux ; le premier se montrant encore et toujours intenable quand il part à la corde (9 fautes provoquées !), le second plus que jamais indispensable dans la circulation du ballon.

Encore et toujours l’attaque placée

Sur attaque placée, la France se casse encore beaucoup trop souvent les dents. Nicolas Batum (15 points et un bon gros dunk pour calmer son nouveau pote Doornekamp) et surtout Nando De Colo (14 points, 6 rebonds, 4 interceptions) ont su apporter des solutions. Mais l’énigme reste entière, faut-il encore le souligner !

Les défenses de zone qui ne sauront manquer au prochain Euro viseront précisément à tenir le jeu des Bleus sur demi-terrain. Et à l’instar du match de ce soir, les troupes de coach Collet devront revenir à un « spacing » digne de ce nom de sorte que l’exécution des systèmes offensifs se déroule avec plus de fluidité. L’apport d’un Noah en poste bas, dans l’esprit de ce que Séraphin a bien fait par séquences, peut aller dans ce sens en offrant un point de fixation capable de créer par suite du mouvement sans ballon autour de lui.

Une dernière question sera de savoir ce qui est arrivé au capitaine courage Florent Piétrus, sorti boitillant après un choc sur son pied gauche.