Peut-on gagner un match de playoffs NBA, en 2025, en shootant à 3/16 derrière la ligne à 3-points ? Après la révolution du 3-points, ça semble difficile à imaginer mais c’est pourtant ce qu’a fait le Thunder la nuit dernière…
C’est d’ailleurs de très loin le plus faible total d’Oklahoma City cette saison, tant au nombre de réussites qu’au nombre de shoots extérieurs tentés. Il faut dire qu’OKC shootait 38.8 tirs à 3-points en moyenne en saison régulière, et encore 36.2 jusqu’à présent en playoffs !
Mettre les tripes dans la raquette et au rebond
Mais déjà, lors du Game 3, Shai Gilgeous-Alexander et ses coéquipiers n’avaient pris que 22 tirs derrière la ligne à 7m25. Et pour ce Game 4, ils ont encore accentué la tendance, Isaiah Hartenstein retrouvant le cinq majeur alors que le Thunder mettait l’accent sur les points dans la raquette et à mi-distance, ou encore la bataille du rebond.
« C’était un match difficile contre une grande équipe » expliquait Mark Daigneault en conférence de presse. « C’est l’une des meilleures équipes de la ligue depuis les deux derniers mois, depuis le All-Star break. C’est une équipe difficile à battre ici. C’est une équipe difficile à battre, tout court. Mais nous avons arraché ce match avec nos tripes, un soir où il n’y avait pas grand-chose qui fonctionnait sur le plan offensif pour nous. »
Considérablement ralenti par la stratégie défensive des Pacers, le Thunder a limité les transmissions, et par ricochet les tentatives à 3-points. Dans le dernier quart-temps, Mark Daigneault a laissé les clés du jeu à Jalen Williams et Shai Gilgeous-Alexander, en plaçant les trois autres joueurs près de la ligne de fond, pour simplement permettre au MVP de la saison régulière et de la finale de conférence Ouest d’attaquer Aaron Nesmith en un-contre-un.
De quoi éviter les problèmes du Game 3, où les Pacers avaient forcé Shai Gilgeous-Alexander à lâcher le ballon en fin de match, forçant les autres joueurs à créer quelque chose. Difficile de penser que cette stratégie soit viable sur le reste de la série, mais cela a permis au Thunder d’égaliser dans ce Game 4 décisif.
Une première en Finals depuis 2010
« Ils ont obtenu 38 lancers-francs et c’est un problème. Ils en ont mis 34 sur 38. On en a obtenus 33 et on en a mis 25. Ils en ont ratés quatre et nous huit. Cette différence est significative. Il y a beaucoup de détails du genre qui s’accumulent » pestait Rick Carlisle. « Mais cette série va se jouer sur les bases, et notre incapacité à être efficace au rebond, quand c’était nécessaire, est la plus importante. 43 rebonds à 33, pas mal de points sur « seconde chance » pour eux, c’est difficile à compenser. Impossible même au final. »
Les rebonds offensifs de Chet Holmgren dans le dernier quart-temps ont ainsi fait très mal aux Pacers, alors que le Thunder a inscrit 23 points sur « seconde chance », contre 11 pour les Pacers. De quoi globalement compenser, avec le différentiel aux lancers-francs, la différence à 3-points (3/16 contre 11/36 pour les Pacers).
Pour l’anecdote, c’est la première fois depuis 2019 qu’une équipe remporte un match de playoffs en réussissant trois tirs à 3-points ou moins. À l’époque, les Nuggets de Nikola Jokic s’étaient imposés (90-86) au Game 7 de leur premier tour face aux Spurs en shootant à 2/20 de loin. Et pour un match des Finals, il faut remonter à 2010, avec une victoire des Celtics face aux Lakers, dans le Game 5, malgré un 3/12 derrière la ligne à 3-points.