La NCAA a connu de nombreux phénomènes, des joueurs aux promesses démentielles, alimentées par des « mixtapes » de lycée flatteuses et de récits de coachs d’enfance subjugués. Tous n’ont pas été à la hauteur des attentes, parfois dès le niveau universitaire. Et pour d’autres, c’est comme si l’engouement était à peine à la hauteur de leur potentiel. Cooper Flagg est de ce type. L’ancien joueur de Duke arrive désormais en NBA avec une étiquette déjà solidement attachée, celle de futur premier choix de cette Draft 2025.
Cooper Flagg a tué tout suspense d’une course dont il était le favori au départ. Pour cela, il y a mis la manière, toute la saison durant. L’ailier a confirmé toutes les qualités vues en lui depuis plusieurs années, et qui avait conduit Team USA à l’inviter s’entraîner avec l’équipe olympique l’été dernier. Mieux, il a progressé au fil des mois sur les quelques aspects de son jeu restant à améliorer.
À 18 ans, Cooper Flagg arrive en NBA avec un « package » complet des deux côtés du parquet, une attitude irréprochable et des possibilités quasi infinies sur ce que pourrait être sa carrière.
Celle-ci débutera – sauf coup de théâtre monumental – aux Mavericks, un contexte rare pour un premier choix de Draft. Cooper Flagg sera entouré de All-Stars (Anthony Davis, Kyrie Irving un peu plus tard…) dès ses débuts, de quoi libérer un peu de pression de ses épaules et apprendre aux côtés de grands noms de la ligue. Mais aussi travailler davantage son jeu sans ballon, ce qu’il n’a pour ainsi dire jamais eu à faire dans sa jeune carrière tant il était le leader de ses équipes ces dernières années.
Profil
Poste : ailier
Taille : 2,03m
Poids : 100kgs
Equipe : Duke Blue Devils
Stats 2024/25 : 19,2 points (à 48,1%), 7,5 rebonds, 4,2 passes, 1,4 contre, 1,4 interception en 30,6 minutes
Points forts
– La défense. Cooper Flagg est un vrai « two-way player », tout aussi impliqué pour stopper son vis-à-vis- que pour scorer. C’est peut-être même de ce côté du terrain qu’il pourrait le plus rapidement se montrer indispensable. Sa taille, sa longueur, la qualité de ses appuis et de son instinct devraient lui permettre de défendre sur de nombreux profils différents.
– La polyvalence. Très bon athlète fort en transition et altruiste, Cooper Flagg ne s’est pas contenté de ses avantages physiques pour dominer en NCAA. Il y a ajouté un dribble de plus en plus sûr, et surtout un tir extérieur très solide, à 43.5% à 3-points sur sa deuxième partie de saison (51.9 % derrière l’arc face au cercle !). De quoi l’imaginer aussi bien comme premier créateur pour lui comme pour les autres, que comme finisseur en bout de système.
– Le mental. Cooper Flagg n’a eu de cesse d’être loué par son coach Jon Scheyer, qui a vanté sa capacité à pouvoir se montrer exigeant envers son poulain à Duke. Compétiteur acharné, l’ailier n’affiche aucune peur, surtout pas celle de devenir l’un des plus grands. Et il a su à chaque fois rebondir de ses rares temps faibles. La sortie de Duke lors de la demi-finale universitaire contre Houston en passant totalement au travers des dernières minutes pourrait lui donner une motivation supplémentaire de prouver pour son arrivée en NBA.
Points faibles
– Quel rôle ? Son arrivée chez les Mavericks dans une équipe compétitive est une aubaine pour Cooper Flagg. Mais elle n’est pas sans questions, lui qui a toujours été la première option au lycée ou à la fac. Il lui faudra peut-être un léger temps d’adaptation dans ce nouveau contexte, même si son QI basket devrait lui permettre de trouver ses repères.
– La finition près du cercle. Long et technique, Cooper Flagg doit pourtant faire mieux pour terminer ses actions. Sa palette de lay-ups est pour le moment encore assez restreinte et son toucher près du cercle demandera encore un peu de travail (52.6% sur ses lay-ups, contre 63.7% pour Ace Bailey cette saison, ou 61.2% pour Jayson Tatum lors de son année à Duke).
Comparaison
Capable de faire beaucoup de choses sur un terrain, et de bien les faire, Cooper Flagg est un prototype rare, plus que la réplique d’un joueur passé ou présent. Sa facilité en attaque rappelle Jayson Tatum, l’aisance naturelle dans le tir extérieur en moins. Sa capacité à peser des deux côtés du terrain lui a aussi valu d’être comparé à Andreï Kirilenko, mais le plafond offensif de Cooper Flagg semble déjà supérieur. Plus proche d’un Scottie Pippen en somme.
Pronostic
Numéro un de la Draft garanti. Et il le serait dans une écrasante majorité de Drafts dans l’histoire.