« On ne peut pas oublier que c’est notre travail, qu’il y a des attentes et de la pression à des niveaux plus élevés. » Ainsi s’exprime Peja Stojakovic au moment d’intégrer le Hall of Fame qui vient récompenser son immense carrière, tant dans en NBA que sur le Vieux continent.
Dans une interview avec Meridian Sport, le natif de la Croatie réalise le chemin parcouru entre aujourd’hui et il y a environ 30 ans, quand il a démarré le basket professionnel.
« Quand on regarde sa carrière, on se dit qu’elle est passée aussi vite qu’un film. Mais quand tout ralentit et qu’on regarde en arrière, on se rend compte qu’il y a eu des gens de qualité tout au long du parcours qui se sont retrouvés dans des situations importantes et qui m’ont aidé », juge l’icône de 47 ans, évoquant une « coopération mutuelle » où chacun pousse l’autre à devenir meilleur.
Peja Stojakovic a ainsi souvent eu la chance d’avoir un compatriote près de lui. À ses débuts au milieu des années 1990 en Grèce avec le PAOK Salonique, ils étaient par exemple sept Serbes. « Et puis Sale (le coach Dragan Sakota) est arrivé et a joué un rôle clé dans ma décision de rester à Thessalonique », témoigne celui qui fera ses premiers pas en EuroLeague à seulement « 17 ans ».
Vlade Divac à ses côtés à ses débuts
Drafté en 1996 par les Kings (14e choix), il a rejoint la Californie deux ans plus tard, au même moment qu’un certain Vlade Divac, Serbe comme lui.
« Il est très important d’avoir ce soutien, des personnes qui seront là pour vous, professionnellement, mais aussi dans la vie. Quand on parle de personnes qui comptaient pour moi, j’ai toujours essayé d’être à la hauteur de leurs attentes et j’espère avoir réussi », témoigne l’ex-shooteur qui avait travaillé auprès de Divac lorsqu’il était GM.
Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des regrets. Comme cette finale perdue en 1998 en Grèce face au Panathinaikos au bout de la 5e manche. Lors du tour précédent, il avait signé un tir mémorable de sang-froid pour mettre fin au règne de l’Olympiacos.
Et puis ce souvenir indélébile pour les fans des Kings du début des années 2000. « Je pense à mon tir de 2002 dans le Game 7 de la finale de la Conférence Ouest contre les Lakers. Ce sont les moments qui m’ont laissé une forte impression », ajoute celui qui avait envoyé un « airball » dans les derniers instants de cette partie.
MVP de l’Euro en 2001
Une occasion en or ratée pour les Kings de prendre 2 points d’avance dans ce match à l’intensité folle, aux portes des finales NBA. Hedo Turkoglu avait fait la bonne fixation pour servir son shooteur dans le corner à 3-points. Derrière grâce à deux lancers-francs de Mike Bibby, les Kings étaient parvenus à arracher une prolongation, mais Shaquille O’Neal, Kobe Bryant et leur bande étaient trop forts.
Lorsqu’on lui demande la meilleure équipe pour laquelle il a évolué, Stojakovic évoque sans surprise ces mêmes Kings, de « 2002 à 2004 », période pendant laquelle il obtiendra ses trois sélections All-Star. « Puis l’équipe nationale en 2001 et 2002. On a dominé en 2001 », lâche-t-il en référence à l’année du sacre européen, accompagné d’un titre de MVP.
Puis 10 ans plus tard, en NBA, il a remporté le titre suprême avec les Mavs. « Cela s’est avéré être le couronnement de ma carrière, c’est arrivé comme ça. C’était un groupe de bons vétérans expérimentés avec Dirk Nowitzki, Jason Kidd, et un excellent entraîneur, Rick Carlisle. Cela s’est terminé de la plus belle manière possible. »