4 septembre 1999. La WNBA vit ses troisième Finals et les Houston Comets imposent une dictature sur cette ligue féminine naissante. Championnes en 1997 et 1998, les joueuses de Houston mènent 1-0 face au New York Liberty de Teresa Weatherspoon. Et à l’époque, les Finals se jouent au meilleur des trois matches. Une victoire à domicile dans le Game 2 et c’est le triplé.
On s’y rapproche dans les derniers instants, après un panier de Tina Thompson qui donne deux points d’avance à 2.4 secondes de la fin et offre quasiment le titre. Les 16 285 spectateurs commencent à célébrer ce nouveau trophée.
La balle arrive dans les mains de Teresa Weatherspoon. Elle dribble et, quasiment à la ligne médiane, elle envoie une prière. Avec l’aide de la planche, ça tombe dedans ! Victoire 68-67 pour New York, qui égalise. Ce tir – qui rappelle celui de Jerry West en Finals 1970 – entré immédiatement dans la légende de la WNBA, sous un nom bien connu, inspiré de Michael Jordan : « The Shot ».
Le contexte et la défaite dans le Game 3 ont teinté ce shoot légendaire
Pourtant, ce n’est pas un bon souvenir pour l’actuelle coach du Chicago Sky… « Je n’ai pas regardé ce shoot pendant de nombreuses années, car on n’avait pas gagné le titre », se justifie celle qui est entrée au Hall of Fame en 2019.
Ce n’est pas seulement le résultat des Finals, puisque le lendemain, le 5 septembre 1999, les Comets remporteront le dernier match (59-47), qui gâche ce grand moment. Mais aussi le contexte personnel de la joueuse. Son neveu de 19 ans, Anthony, était décédé dans un accident de voiture quelques semaines auparavant, et son amie Kim Perrot, ancienne joueuse de Houston, avait elle aussi disparu, d’un cancer des poumons, le 19 août 1999.
« Cette année-là était sans doute une des plus difficiles pour moi et ma famille », rappelle-t-elle. « Quand ce shoot est rentré, seules mes coéquipières savaient ce qu’on traversait avec ma famille à cette époque. C’était plus important que ce que les gens pensaient, quelque chose dont je ne parle jamais vraiment. Certes, cela nous a donné une nouvelle chance de jouer, mais cela voulait aussi dire des choses pour ma famille et moi. »
Retrouvailles au Hall Of Fame
Van Chancellor, coach de Houston lors des Finals, sait que dès qu’il va recroiser Teresa Weatherspoon au Hall of Fame prochainement, ils vont reparler de ce tir. « Elle va me dire que oui, elle a marqué ce tir, mais que j’ai sa bague de champion. C’est tout ce qui compte pour moi », déclare l’entraîneur.
Vingt-cinq ans plus tard, rien à faire, même si ce tir est légendaire, il ne passe pas totalement chez l’ancienne joueuse, car dès qu’elle parle à ses adversaires de Houston, la défaite du Game 3 arrive toujours très rapidement. « Je suis encore amère concernant ce moment », concède-t-elle. « Après, je reconnais les mérites de chacun. C’était une sacrée équipe de basket. On a tout donné pour tenter de gagner. »