Pas de colère dans cette longue file de visages désenchantés. Pas de cris. Pas de pleurs. Juste du dépit, des sourires forcés et ce brouhaha si particulier qui permet de marcher dans les ténèbres sans se sentir trop seul. Les fans des Mavericks quittent lentement le superbe American Airlines Center avec devant les yeux, et comme une hallucination collective, ce dernier tir de Dirk Nowitzki.
Mais le ballon a bien quitté les mains de l’intérieur allemand, et il s’est bien écrasé sur l’arrière de l’arceau, laissant la victoire (88-86) à une équipe du Heat qui a pu compter sur un grand Dwyane Wade (29 points) pour récupérer l’avantage dans cette série, encore très loin d’être terminée.
Dallas commence bien le match, porté par son public
Malgré l’énorme système de climatisation, la chaleur texane avait totalement envahi le public des Mavericks en ce début de soirée. A en perdre la voix, les 20 000 fans répondaient au speaker pour chauffer leur équipe à blanc. Et ça marchait. Dallas bougeait bien la balle derrière un Jason Kidd en confiance.
Chris Bosh, plaqué à terre par le coude de Tyson Chandler, permettait à DeShawn Stevenson, en un souffle, de se retrouver seul à 3 points. Comme agité par une âme unique, 40 000 bras fendaient l’air à l’unisson. L’impression est hypnotique. Le bruit, amplifié des milliers de fois, fait alors vibrer chaque siège, chaque corps.
Dwyane Wade calme l’ardeur des fans texans
Dwyane Wade, le coeur glacé, se chargeait de ramener tout le monde sur terre en exploitant à merveille la ligne de fond. Et Miami, bien aidé par son activité au rebond offensif, recollait et passait devant. Pourtant, les arbitres avaient décidé de laisser jouer. LeBron James tentait bien de pénétrer mais se heurtait à la musculeuse défense texane. Les contacts étaient là, mais il s’agit des playoffs et, plus encore, des Finales. C’est physique, intense, parfois dur.LeBron James, frustré, écrasait sa rancoeur sur Ian Mahinmi d’un dunk tonitruant. Et Mario Chalmers clôturait le premier quart-temps d’un tir du milieu du terrain. Y avait-il retour en zone ? En tout cas, le panier était validé. C’était encore le meneur remplaçant qui permettait aux siens de prendre plus de 10 points d’avance. Les défenses étaient bien en place mais l’attaque des Mavericks peinait. Pour la relancer, Rick Carlisle lançait J.J. Barea, mais c’était encore pire.
L’attaque des Mavericks se grippe face à une muraille
Le lutin texan perdait, ou faisait perdre, pas mal de ballons, jouait à contre-temps et tétanisait ses coéquipiers. Dès lors, il tenait presque du miracle que Miami n’ait que 5 points d’avance à la mi-temps. Ça se compliquait au retour des vestiaires. Alors que le public était encore à la buvette, Chris Bosh se réveillait et Dallas encaissait un 8-0. Rick Carlisle était obligé de prendre un temps mort car rien n’allait plus.
Le coach des Mavs se devait de tenter quelque chose pour revigorer une attaque extrêmement gênée par la mobilité des joueurs du Heat. Il décidait d’associer Jason Kidd et J.J. Barea. Et ça marchait. Avec deux joueurs capables d’utiliser le pick-and-roll et de faire les décalages, Dallas recollait et égalisait. Le public, obligé à l’intermittence, revenait à plein derrière son équipe.
Dallas revient, mais Miami s’ajuste une nouvelle fois
Mais la défense floridienne s’ajustait. Mario Chalmers, encore lui, inscrivait un 3 points et l’écart grimpait à nouveau. Surtout que Dwyane Wade, en patron, multipliait les exploits. En face, c’était l’heure de Dirk Nowitzki. Après plusieurs lancers, l’intérieur profitait d’un superbe système et d’une non moins superbe passe de Jason Kidd pour égaliser. La folie envahissait la salle, avant que Dwyane Wade n’inscrive un nouveau panier. Et, encore une fois, Nowitzki répondait.
Il restait moins de 2 minutes à jouer et les deux équipes étaient à égalité. 86 partout. LeBron James, discret ce soir, récupérait le ballon en fin de possession et ne pouvait pas déclencher à temps. Dallas avait la balle pour faire mal à son adversaire mais Jason Terry précipitait son tir.Temps mort pour le Heat et mise en place d’un système. On attendait Dwyane Wade. Il avait la balle sous les « DE-FENSE », « DE-FENSE » qui perçaient l’anxiété ambiante. L’arrière appelait le pick-and-roll, puis servait son compère LeBron James. L’ailier voyait arriver Tyson Chandler et, dans la foulée, donnait la balle à Chris Bosh d’une passe merveilleuse d’instinct et incroyable de témérité. Le dernier membre du « Big Three », esseulé dans son jardin, ne gâchait pas l’occasion et rentrait le shoot le plus important de sa carrière.
Derrière le panier de Chris Bosh, les ratés de Nowitzki
30 secondes à jouer. Le temps s’écoulait et Dirk Nowitzki, en tête de raquette, était bien gêné par Udonis Haslem. Il tentait alors de servir Jason Terry mais l’arrière n’était pas là où on l’espérait. Ballon perdu et une occasion pour le Heat de tuer le match. Mais LeBron James échouait encore à 3 points et les Mavericks avaient une dernière chance de recoller au score, voire de l’emporter puisqu’ils n’étaient menés que de 2 points. 86-88.
Fallait-il jouer le 2 points ou le 3 points ? On laissait Dirk Nowitzki décider. L’intérieur allemand arrivait à se créer un petit espace et dégainait. Dans la salle, on ne respirait plus. Jusqu’à ce que le bruit de l’arceau résonne étonnement fort. C’était terminé. Dallas avait abandonné le match qui pourrait décider de tout.
https://youtu.be/mpgJbiojfPA
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.