Entretiens avec les Raptors et les Bucks, finaliste pour le poste de coach principal chez les Suns… Durant cette intersaison, le nom de Jordi Fernandez n’a cessé de circuler dans les couloirs de la NBA.
À défaut d’obtenir un poste de « head coach » dans la Grande Ligue, l’assistant a été récompensé sur la scène internationale en remplaçant Nick Nurse, désormais occupé par les Sixers, à la tête de la sélection canadienne. Et ceci quelques semaines avant une Coupe du monde pour laquelle le Canada ne manque pas d’ambition, en raison d’une concentration de talent jamais vue pour le pays.
« C’est un super défi et il faut obtenir des résultats tout de suite. C’est la meilleure expérience que je puisse avoir en ce moment », se réjouit le technicien de 40 ans dont l’équipe a signé une entrée en matière fracassante : une victoire de 30 points face aux Bleus.
Cette Coupe du monde a ainsi la double vocation de redorer le blason canadien, tout en permettant au coach de continuer à faire grimper sa cote. Celle-ci est déjà élevée en raison de ses six années passées comme assistant dans une grosse écurie de l’Ouest, les Nuggets, avant de suivre Mike Brown la saison passée aux Kings, surprenants 3e de la conférence.
« Il va devenir ‘head coach’ NBA. C’est quelqu’un qui connaît le jeu, qui sait comment communiquer et nouer des liens avec les joueurs », décrit son ancien mentor à Denver, Mike Malone.
« Il ne se prend pas trop au sérieux »
« Beaucoup d’entraîneurs qui ont réussi ont travaillé dans les ligues mineures et à l’étranger et ont utilisé cette expérience comme une phase de test. Et Jordi a fait tout cela », juge de son côté Chris Finch, en référence aux expériences de son homologue auprès des sélections espagnoles et nigérianes, mais également à la tête de l’équipe G-League de Canton Charge.
« Il ne se prend pas trop au sérieux. Il est digne de confiance. Chaque chemin est différent et le sien l’a été, mais il a été impliqué dans beaucoup de choses qui mènent au succès », complète l’entraîneur des Wolves, passé par Denver, à la même époque que Jordi Fernandez.
Le natif de Badalone détonne en effet par son parcours unique. Celui-ci a grandi à proximité de Barcelone, a étudié à Amsterdam et a quitté un programme de doctorat en psychologie du sport ainsi qu’une agence d’événementielle prospère, qu’il possédait en 2009, pour un… quasi-stage non rémunéré avec les Cavaliers.
« Mes amis et associés dans l’entreprise que je dirigeais me disaient : ‘Mais tu es fou ?’. J’avais 26 ans et je parlais un anglais approximatif, mais j’ai décidé que ce que je faisais n’était pas ce que je voulais pour le reste de ma vie », se souvient Jordi Fernandez qui, après ce coup de poker professionnel, se rapproche des plus hautes marches du basket mondial.