Passé de son club formateur de Cholet, où son talent avait éclaté au grand jour, à l’ambitieuse escouade de Monaco, avec laquelle il a tout de même remporté le titre de champion de France, ainsi que la Coupe de France en plus d’un accessit au Final Four Euroleague, Yoan Makoundou a néanmoins vécu une campagne difficile sur le Rocher, coincé dans l’embouteillage d’un effectif replet sur tous les postes.
Appelé de dernière minute avec les Bleus, pour pallier l’absence prolongée de Mathias Lessort touché à la cheville, le natif de Melun a répondu présent avec enthousiasme, trop content de pouvoir tourner la page monégasque et retrouver la confiance d’un groupe qui vit bien ensemble.
Le jour de son anniversaire, célébré à l’unisson avec tout le public présent à Orléans, Makoundou nous a livré ses impressions sur cette quatrième victoire consécutive des Bleus, avant la revanche face à la Lituanie, ce soir à Vilnius, dans un contexte tout autre…
« Cette saison, il y a eu beaucoup de frustration et de moments de doute »
Yoan, racontez-nous comment ça s’est passé pour vous sur ces deux matchs à Orléans, sachant que vous avez intégré le groupe sur le tard, la veille du match face au Venezuela en l’occurrence ?
« Tout s’est bien passé. Ils m’ont tous bien accueilli. Ils m’ont tous ouvert leur porte et j’ai été traité comme un des leurs. Et puis, là, de pouvoir fêter mon anniversaire avec tout le monde, avec mes proches qui sont là aussi, c’est super pour moi. »
Vous êtes cependant arrivé dans un groupe qui compte pas mal de vos coéquipiers de Monaco, avec Elie Okobo et Yakuba Ouattara, plus Terry Tarpey qui rejoint aussi le club. Est-ce que ça a facilité les choses tout de même ?
« Ça aide forcément pour l’intégration, c’est un peu plus simple. Mais après, c’est aussi à moi de me faire ma place et d’aller chercher ce rôle dans la rotation. »
On imagine que cette nouvelle expérience en Équipe de France doit vous faire du bien à la tête après une saison compliquée, avec peu de temps de jeu dans l’effectif à rallonge de Monaco…
« C’est vrai que cette saison, il y a eu beaucoup de frustration et de moments de doute. Le fait de revenir en Équipe de France et d’être si bien accueilli, d’avoir la confiance du staff et des autres joueurs autour de moi, ça fait beaucoup de bien. »
Vous êtes arrivé en tant que partenaire d’entraînement, mais avec la blessure actuelle de Mathias Lessort qui joue sur le même poste que vous, que vous dit le staff sur votre place dans l’effectif pour la suite (et pourquoi pas pour la Coupe du Monde) ?
« Franchement, le staff me dit juste de rester prêt parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer. Il faut simplement que je sois prêt à assumer sur le terrain si la situation le demande. Moi, je me prépare juste au mieux et j’essaie de donner le meilleur de moi-même à chaque fois qu’on fait appel à moi. Simplement faire ce que je sais faire. »
« Je ne me sens pas très loin de lui »
Cette « pige » à Orléans vous permet en tout cas de vous mesurer à d’autres internationaux, comme un Guerschon Yabusele, titulaire quasi-indéboulonnable au Real Madrid, où pensez-vous vous situer par rapport à ce genre de gros joueurs Euroleague ?
« Je ne me sens pas très loin de lui. Après, c’est une question de confiance, de plaisir. Je pense qu’il me faut vraiment un coach en lequel j’ai confiance. Après, il faut faire le travail nécessaire [pour justifier cette confiance] mais je pense que je peux arriver au niveau de ces joueurs-là. Voire plus. »
Vous avez fêté votre anniversaire en grandes pompes à Orléans, devant plus de 10 000 personnes, et si on est juste à côté du Zénith, dites-nous : c’était prévu ce petit tour de chant ?
« Au départ, [mes coéquipiers] voulaient que je chante. Mais je ne pensais pas que ça allait se faire. Chanter tout seul devant le public… Mais, si, au final, ils l’ont fait ! C’était marrant même si je n’étais pas très à l’aise. J’ai bien fait semblant [de l’être] [rires]. »
Racontez-nous également ce dunk en moulin à vent super spectaculaire en fin de match, c’était votre cadeau à vous-même pour votre anniversaire ?
« Je voulais me faire plaisir, faire plaisir à mes proches, à ma famille qui est là. C’était court, mais voilà, ça fait que j’ai pu avoir un anniversaire complet on va dire. C’était super kiffant de pouvoir vivre ça avec tout le public ici. S’il y avait encore un petit bout de saison où j’étais encore frustré, ça, ça m’a permis de recharger complètement les batteries. »
Vous êtes monté dans le train tricolore en cours de route, mais comment voyez-vous la progression de l’équipe par rapport à l’échéance de la Coupe du monde qui approche à grands pas ?
« On bâtit, on s’entraîne, on crée un groupe solide avec un bon jeu collectif où les gars jouent les uns pour les autres. Vivre tout ça aussi tôt dans ma carrière, c’est fantastique pour moi. C’est une bonne préparation, c’est que du positif. On avance bien, mais on garde les pieds sur terre aussi. C’est bien de pouvoir partir jouer à l’extérieur sur une telle série de victoires. »
Propos recueillis à Orléans
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Crédit photo : Lenoir/TheAgency/FFBB