Victime d’une rupture des ligaments croisés à l’université puis non drafté en 2018, Gabe Vincent fait partie des belles histoires de la saison, et dans un petit coin de Californie, où tout a débuté pour lui, on est à la fois fier et épaté de le voir titulaire dans des NBA Finals.
« Nous sommes un peu des fanboys » reconnaît Zac Zeyen, coéquipier de Gabe Vincent au lycée. « C’est juste génial de voir une personne qui n’est pas seulement quelqu’un de bien, mais aussi un grand basketteur, décrocher une telle opportunité ».
Si le meneur du Heat a débuté sa carrière professionnelle avec les Stockton Kings, la franchise de G-League des Sacramento Kings, ce n’était pas un hasard puisqu’il avait évolué au lycée St. Mary dans cette même ville de Stockton. Son coach de l’époque, Ken Green, se souvient aussi de l’ado’ qu’il était et de l’adulte qu’il est devenu.
« Il est humble. Il est très humble. Ce qu’il y a de bien avec lui, c’est qu’il a les pieds sur terre » a confié Ken Green, à propos de Gabe Vincent. « Rien n’est trop grand pour lui. Il essaie de rendre meilleur tout le monde autour de lui. Il ne le fait pas seulement en tant que joueur, mais aussi en tant que personne. Il a eu un impact, non seulement sur notre coaching staff mais également sur la façon dont il nous a rendus meilleurs à titre personnel, et ses camarades de classe vous diront la même chose ».
Un bosseur hors pair
Après avoir grandi à Modesto en Californie, Gabe Vincent a rejoint le lycée de St. Mary lors de sa deuxième année. C’est là-bas qu’il va commencer à se faire un nom avec ses 22.8 points, 6.1 rebonds et 3.1 interceptions par match. A l’époque, ce super attaquant se faisait aussi remarquer par sa défense !
« Ce qu’on remarquait en premier, quand il défendait, c’est qu’il savait déjà fermer l’accès. Ses mains étaient très actives. Il restait bas sur ses appuis. Et si vous l’observez en ce moment et que vous le regardez jouer en défense, il est presque toujours sur ses appuis » se souvient Ken Green. « C’est un gars qui a du cran. Il prend des passages en force, il gratte des ballons près du panier. Il récupère les balles perdues et réussit des tirs importants. Il a posé les fondations pour que son rêve devienne réalité dès le début ».
Avant de rejoindre le Heat en janvier 2020 via un modeste « two-way contract », le meneur nigérian avait ses preuves en G-League, cette fois-ci avec la franchise affiliée du Heat, le Skyforce de Sioux Falls. Elu meilleure progression de la saison 2019/20 de G-League avec 20.9 points par rencontre à 40% à 3-points, il y avait démontré de grosses qualités offensives.
« Offensivement, il maitrisait déjà le jeu. Il pouvait shooter de n’importe quelle façon et, au fil du temps, il a vraiment amélioré sa distance de tir » poursuit son ancien coach de lycée. « Il a amélioré ses qualités athlétiques. C’était un leader dès le début du match. Il n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit. Il donnait l’exemple. Au début de sa dernière année, il est devenu un leader vocal, et il pouvait assumer tout ce qu’il disait aux plus jeunes ».
Ne pas oublier d’où il vient
Lorsqu’il revient chez lui, Gabe Vincent est une figure appréciée à Stockton. Pour preuve, les 75 places disponibles de son camp de basket pour les jeunes du coin se sont écoulées en moins de 24 heures. De manière plus générale, il passe également du temps avec les joueurs du lycée pendant l’été. Assis sur le banc, il transmet ce qu’on lui a appris.
« Gabe est revenu l’année dernière et il a ouvert les portes à n’importe qui de Stockton. Il ne voulait pas que ce soit uniquement le lycée St. Mary » raconte Ken Green. « Il a donné de son temps pendant trois heures. Il a pris un maximum de photos et signé un maximum d’autographes. C’est Gabe. Il n’oublie pas d’où il vient. C’était très spécial ».
Alors qu’il arrive au bout de son contrat de 3.5 millions de dollars sur deux ans, il va probablement encaisser cet été le plus gros chèque de sa carrière, à Miami ou ailleurs. Pour ses proches, peu importe son salaire ou son équipe, c’est l’affirmation du travail qu’il a accompli et de l’homme qu’il est qui compte le plus. Pour son frère, cela représente beaucoup pour lui de voir Gabe réussir dans sa passion.
« C’est vraiment surréaliste » conclut Ben Vincent, le frère aîné. « On est très ému. On est très fier. On est très heureux pour lui, car c’est son heure. C’est son moment ».
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