Malgré les défaites, Gregg Popovich n’échangerait pas cette période compliquée

Les Spurs ne sont plus en lice pour les playoffs, ni pour le « play-in », depuis quelques semaines, avec seulement 19 victoires en 74 matches. Cela ne surprend personne puisque la franchise aux cinq titres a entamé une phase de reconstruction depuis deux ans, et l’objectif est de créer les bases d’un nouveau cycle, peut-être avec Victor Wembanyama ou Scott Henderson si la chance leur sourit en mai.

« Je savais qu’on allait vivre quelques saisons de défaites » avoue Gregg Popovich dans The Athletic, qui se souvient qu’il s’était déjà retrouvé avec des jeunes sous sa coupe. « Mais la perspective d’avoir trois ou quatre jeunes de 19 ans, au sortie d’une année universitaire ou quelque chose comme ça, c’était motivant d’une manière différente. C’était Timmy (Duncan), Manu (Ginobili), Bruce Bowen, Tony (Parker), et tout cela était plaisant. Gagner est plus plaisant que perdre. Mais ce n’était qu’un ajustement chaque année. Gérer ceci, gérer cela, les playoffs arrivaient, et on faisait ce qu’on avait à faire. Et nous avons eu du succès. C’est une situation totalement différente, où l’on peut vraiment voir les joueurs progresser. »

Gregg Popovich n’a pas eu besoin de former Tim Duncan

Mais depuis deux ans, aucun Tim Duncan ou Tony Parker dans les joueurs arrivés aux Spurs, et il faut se concentrer sur le développement des jeunes, en attendant la perle rare, le « franchise player ».

« Je n’avais rien à voir avec le fait que Tim Duncan soit devenu Tim Duncan. C’était déjà un produit fini quand il est arrivé ici, après quatre ans à Wake Forest. Manu était déjà champion d’Europe. Tony avait 19 ans, mais il avait déjà joué avec des adultes, pendant deux ou trois ans, quelque chose comme ça » se souvient-il. « Regarder ces gars se développer (maintenant), juste se déplacer sans le ballon, des choses simples : ‘Pourquoi es-tu passé dans le dos de la défense ?’… ‘Non, tu dois sprinter en arrière, tu ne peux pas simplement courir sur le repli défensif’. Des choses qui peuvent paraître stupides. »

« Stupides », mais il faut les répéter inlassablement car certains n’ont joué qu’un an en NCAA, et d’autres n’ont connu que la défaite depuis leur arrivée en NBA. Mais Gregg Popovich adore ce travail.

« Les voir gagner en discipline, acquérir une compétitivité qu’ils pensaient avoir, mais qu’ils n’avaient pas à l’université, comprendre les concepts collectifs, et comment tout s’imbrique. Voir tout cela se développer est vraiment passionnant » assure-t-il. « Ceci dit, il y a des soirs où l’on se dit : ‘Mais qu’est-ce que je fais ici ?’ Franchement, il y a des nuits où l’on se dit : ‘Qu’est-ce que je fais ici ?’ Mais le lendemain, à l’entraînement, les gars sont gonflés à bloc, prêts à s’entraîner. Ils se défoncent tous les soirs. Nous avons battu de bonnes équipes, et nous avons aussi perdu de 25 points. Dans la globalité, je n’échangerais pas (cette saison). »