Dans les chiffres, l’impact du lock-out est inexistant sur les inscriptions à la draft, en premier lieu pour les joueurs internationaux. Mais sur la qualité, il est notable avec les décisions de trois stars NCAA de repiquer sur leur campus : Harrison Barnes (North Carolina), Perry Jones (Baylor) et Jared Sullinger (Ohio State).
Cette draft 2011 est déjà annoncée comme une des plus faibles cuvées des dix dernières années, et pour ses protagonistes la perspective d’un training-camp reporté ne facilite pas le travail des futurs rookies.
Rookie de la dernière draft suivie d’un lock-out, en 1998, Rashard Lewis se souvient d’un contexte bizarre et frustrant.
« J’avais été drafté mais j’avais encore le sentiment d’être au lycée. Ma mère devait encore payer pour tout, elle continuait de me nourrir. Je commençais même à me demander si j’étais bien un joueur NBA. Rien n’avait changé dans ma vie, je devais encore faire mon lit, la vaisselle et passer l’aspirateur. »
Le souvenir de l’ailier des Wizards, devenu multi millionnaire depuis, pourrait en calmer certains. Surtout que l’ex-Magic avait été choisi au deuxième tour seulement, sans perspective d’un contrat garanti.
« Franchement je n’ai pas pris en compte le lock-out dans ma prise de décision. Je travaille pour être au top quand la saison commence, quelle que soit la date », assure Derrick Williams, attendu au premier ou deuxième choix.
Mais sans Summer League ni le moindre contact avec leurs coachs et dirigeants, la préparation en cas d’arrêt d’activité sera perturbée.
« J’avais le sentiment d’être tout seul, livré à moi-même », conte Lewis.
« Je n’avais pas du tout pris en compte le lock-out car j’étais certain qu’ils allaient trouver une solution. Je n’y croyais pas. Malheureusement pour moi », raconte, lui, Antawn Jamison.
« C’est déjà difficile de faire la transition entre la NCAA et la NBA, mais avec un lock-out ça devient très compliqué. Moi ça a retardé mon épanouissement et j’espère vraiment que les gars cette année n’auront pas à vivre ça », poursuit l’ailier des Cavs.
Lewis ne partage pas cette vision. Originaire de Houston, il a profité de la grève pour se frotter à Cuttino Mobley, Maurice Taylor et Sam Cassell.
« Cela m’a super bien préparé, jouer contre eux m’a mis dans le bain. Sans ça je n’aurais pas eu la même confiance et je n’en serais peut-être pas là aujourd’hui. »
Le temps nous dira qui sera Lewis et qui sera Jamison.