Sérieux pendant une mi-temps, les Warriors ont laissé les Nets revenir non pas une mais deux fois la nuit dernière. Les hommes de Steve Kerr comptaient 17 points d’avance en fin de première mi-temps, avant d’encaisser un 31-10 à cheval sur le deuxième et troisième quart-temps. Ils se sont ressaisis pour reprendre 13 points d’avance, mais ont encaissé un 27-10 lors des sept dernières minutes pour lâcher un match qui leur tendait les bras.
« Nous ne sommes pas à 23 victoires et 24 défaites par hasard » se lamentait Steve Kerr après la rencontre. « Nous ne sommes pas assez bons pour mettre le couvercle sur les matchs. On progresse et on a l’impression qu’on va enfin réussir à franchir ce cap, et puis on enchaine les erreurs. »
Ces erreurs sont arrivées des deux côtés du terrain. À +13, l’attaque des Warriors a soudain été incapable de trouver la solution face aux « switchs » de la défense de Brooklyn.
Pendant plusieurs minutes, ils se sont contentés de chercher le duel supposé avantageux pour Klay Thompson défendu par Seth Curry. Le « Splash Brother » était pourtant à 2/12 aux tirs après trois quart-temps. Il a enchainé les isolations, coupant le rythme des Warriors et permettant à Brooklyn d’attaquer face à une défense pas en place.
Les Warriors ont également multiplié les fautes dans le dernier quart-temps. Certaines volontaires en tentant le Hack-a-Claxton pour bénéficier de la maladresse de ce dernier aux lancers-francs. Certaines provoquées par l’insaisissable Kyrie Irving.
« On dit et on répète tout ce qu’on doit faire. Mais on doit juste le faire. Notre défi est de ne pas devoir expliquer pourquoi on n’a pas fait le travail un soir sur deux »
Le meneur des Nets a tellement semé la zizanie dans la défense de Golden State en attaquant le cercle que Draymond Green est resté planter dans la raquette sur le drive de ce dernier avec 30 secondes à jouer pour aider Klay Thompson, laissant seul Royce O’Neale, alors à 3/6 à 3-points, pour le panier de la victoire.
« Tout part de notre défense. On défend bien par moment mais si on veut gagner des matchs, on doit défendre pendant 48 minutes » expliquait Draymond Green. « On doit être meilleur pour contenir le porteur du ballon. Quand vous limitez les pénétrations, vous pouvez mettre votre défense en place. Quand vous ne le faites pas, c’est beaucoup plus compliqué parce que vous êtes tout le temps en rotation. »
Il y a eu des erreurs similaires lors de la défaite à Boston il y a quatre jours. Cette fois, c’était Stephen Curry qui avait été gêné par les « switchs » de Boston en fin de match, et c’était Jordan Poole qui avait perdu Jaylen Brown pour le panier qui a envoyé le match en prolongation.
Les Warriors ne peuvent plus pointer du doigt la jeunesse de certains de leurs joueurs. Pas contre Boston où Steve Kerr a utilisé une rotation de playoffs, et pas contre Brooklyn, où ils pouvaient compter sur ses huit meilleurs joueurs (Curry, Poole, Thompson, Wiggins, Green, Looney, DiVincenzo, Kuminga). Ils peuvent aussi difficilement continuer à clamer haut et fort qu’ils peuvent simplement appuyer sur l’interrupteur pour devenir l’équipe solide qu’ils pensent être.
« On dit et on répète tout ce qu’on doit faire » soupirait Stephen Curry. « Mais on doit juste le faire. Notre défi est de ne pas devoir expliquer pourquoi on n’a pas fait le travail un soir sur deux. »
Cette saison, les Warriors jouent avec l’interrupteur tel Christian Clavier dans les Visiteurs. Jour, nuit. Jour, nuit. Incapables d’enchainer les séquences positives sur tout un match. Incapables d’enchainer pour accrocher le bon wagon de la conférence Ouest.
Propos recueillis à San Francisco.