« Comment j’ai dépensé mon premier million de dollars ? » Ce n’est évidemment pas une série publiée cet été dans L’Humanité, et c’est plutôt le magazine GQ qui pose régulièrement cette question à des personnalités du monde sportif. Du côté de la NBA, Donovan Mitchell, PJ Washington ou encore Jaren Jackson Jr. et Tyler Herro ont révélé ce qu’ils avaient fait de cette somme, et le plus riche d’entre tous, Mark Cuban a aussi répondu à la question.
Pour le propriétaire des Mavericks, l’intitulé est un poil différent puisque la question est la suivante : « Comment Mark Cuban a transformé son premier million de dollars en un milliard ? »
La réponse ? En créant des start-up qu’il revendait au prix fort, comme MicroSolutions et Broadcom.com. Lorsque Yahoo! rachète son bébé, il se retrouve milliardaire, et c’est désormais à son tour de racheter des business pour les faire fructifier. Son second achat majeur sera les Mavericks, qu’il s’offre pour 285 millions de dollars en janvier 2000. Le propriétaire de la franchise texane raconte ainsi pourquoi il avait acheté cette franchise, et les moyens qu’il a mis en place pour la valoriser.
« J’étais venu pour le match d’ouverture de la saison 1999/2000. C’est le premier match de la saison, et la salle n’est pas pleine. Il n’y avait pas d’énergie dans la salle. Je suis un abonné à l’année, un fan énorme des Mavericks. Je suis là, à réfléchir, et je me dis que je peux améliorer à ça. Je réalise alors que je peux joindre l’acte à la parole. On est début novembre. Le 4 janvier, je suis propriétaire des Mavericks. »
« Nous avions huit, neuf commerciaux… J’ai mis mon bureau juste au milieu d’eux, j’ai pris un annuaire téléphonique… »
Mark Cuban débarque dans les bureaux, et il décide de se mettre au milieu de ses employés. Il ne veut pas de bureau à part. Il veut imposer les méthodes de management de la Silicon Valley dans sa franchise.
« Quand j’ai pris en main les Mavericks, je n’avais pas de grand bureau. Je m’en foutais d’avoir un bureau, d’en avoir un grand. Nous avions un espace pour la vente de places qu’on appelait l’aquarium parce que c’était dans un bureau ouvert avec toutes ces fenêtres. Et nous avions huit, neuf commerciaux… J’ai mis mon bureau juste au milieu d’eux, j’ai pris un annuaire téléphonique et j’ai imprimé la liste des anciens clients. Juste assis à côté d’eux, j’ai commencé à composer un numéro, en essayant de vendre les Mavericks. »
Et comment s’y prend-il pour remplir la salle ? Il trouve un argument choc, notamment pour les familles.
« Madame, je sais que vous êtes venus à des matches des Mavericks, mais savez-vous que désormais, c’est moins cher de voir un match que d’amener votre famille au McDo’ ? Nos places commencent à 8 dollars. Un McDo + un Coca coûtent plus cher. Pourquoi ne pas venir et essayer ? Le premier match est gratuit, c’est pour moi. »
« Si on peut aligner ses intérêts avec ceux de nos employés, les choses fonctionneront »
Pour Mark Cuban, au-delà du geste commercial, il était important que ses employés comprennent qu’il mettrait la main à la patte, et qu’il ferait aussi ce qu’il leur demande au quotidien.
« Je voulais que tous ceux qui travaillaient avec moi voient que si je leur demandais de le faire, je le ferais. Ce que j’ai fait dans les bureaux, je l’ai fait avec les joueurs sur le terrain. Nous avons déménagé dans une nouvelle salle, l’American Airlines Center. Je voulais que les joueurs se sentent bien à l’idée d’aller travailler. On a installé des PlayStation, nous mettons des écrans de télévision, encore aujourd’hui. Nous l’avons amélioré au niveau de l’ambiance, parce que cela a un impact sur vous. Notamment avant un match quand vous voulez de l’excitation. La lumière a plus d’impact sur vous… Toutes ces choses qui essaient d’apporter un plus à nos joueurs, pour nous aider à gagner, mais aussi pour les aider à réussir. Quand on dirige une entreprise, si on peut aligner ses intérêts avec ceux de nos employés, les choses fonctionneront. »