Le début de carrière de James Wiseman est pour l’instant assez décevant. L’intérieur n’a joué que 39 matches sa première saison, avant de se blesser et de ne pas disputer l’exercice 2021/2022, remporté par les Warriors.
Il possède un talent certain, mais jusqu’à présent, on l’a trop peu vu sur les parquets. Et, en plus, il évolue dans une équipe qui vient de remporter le titre, et qui ne va donc pas forcément le laisser faire trop d’erreurs pour grandir. Un cadre relativement réduit donc, comme le constate Andrew Bogut.
« En tant que jeune joueur, Wiseman tente de faire sa place, de s’installer », commente l’ancien pivot de Milwaukee et Golden State pour le podcast Light Years. « La progression coïncide avec les minutes. Il faut beaucoup de temps de jeu et il faut jouer les fins de match. Il faut faire des erreurs, perdre des rencontres serrées et apprendre de ça. Il n’aura pas tout ça avec les Warriors, et pendant un bon moment. Il sera un joueur qui aura autour de 20 minutes. Il sera un élément important, mais jamais Stephen Curry ou Klay Thompson. »
« Sa progression individuelle ne sera pas aussi rapide que s’il était dans une mauvaise équipe »
Il semble donc condamné à être un joueur de complément, la troisième ou quatrième option du groupe, alors qu’il est un ancien deuxième choix de Draft.
Dans le même temps, ce n’est pas donné à tout le monde d’arriver dans une équipe qui peut viser si haut.
« Ce sera frustrant pour lui », poursuit Andrew Bogut. « Pour faire court, il va être frustré mais fait partie d’une équipe qui gagne. Il est jeune, donc il a sans doute des agents, des amis, de la famille qui lui disent qu’il peut faire plus, qu’on ne va pas le laisser briller et exprimer son talent là-bas. Il pourrait alors le penser aussi. Mais il a Steve Kerr qui lui répond qu’ils n’ont pas besoin de ça, qu’ils ont Curry. Il doit essayer d’apprendre de Draymond Green, Curry, Thompson ou Andre Iguodala. Il doit leur poser des questions et ils vont l’aider. »
Exister autour des stars des Warriors, Andrew Bogut connaît bien. Aux côtés du trio Curry – Green – Thompson, l’Australien était précieux avec sa présence près du cercle, ses écrans et sa lecture du jeu, mais bien moins important qu’avec les Bucks, dans ses premières années en NBA.
« On a des passes lobées dans ce rôle », glisse le champion 2015. « Wiseman peut ainsi obtenir trois ou quatre paniers faciles par match. Se concentrer là-dessus en début de match, ce sera essentiel. Le reste viendra doucement ensuite. Sa progression individuelle ne sera pas aussi rapide que s’il était dans une mauvaise équipe. Il est dans un système où on lui demande de faire des écrans et de bouger vers le cercle. Beaucoup de joueurs se diraient qu’ils sont des stars, des premiers choix de Draft et veulent plus. Donc pour des jeunes, c’est dur et il n’y a pas de formule magique pour ça. Je suis curieux de voir comment ils vont le gérer. »