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Rééducations, addictions, dépressions… Greg Oden à coeur ouvert

NBA – Considéré comme l’un des plus gros bides de l’histoire de la Ligue, Greg Oden a tout simplement été victime de son corps défaillant. Confidences.

Désormais assistant coach à l’université d’Ohio State, qu’il a fréquentée une courte saison en 2006/07, Greg Oden a enfin trouvé la sérénité dans sa vie.

L’ancien n°1 de la Draft 2007 a connu une carrière NBA plombée par les blessures et marquée par plus de bas que de hauts. S’insérant malheureusement dans l’histoire malheureuse de Portland et ses pivots fragiles, il n’a jamais pu trouver son équilibre dans la Grande Ligue, toujours à essayer de récupérer d’une blessure à l’autre.

Fauché d’emblée

Le 14 septembre 2007, avant même de pouvoir poser le pied sur un parquet NBA, Greg Oden est passé sur le billard pour une première opération a priori bénigne. Mais quand il s’est réveillé, le pivot d’Ohio State a appris qu’il n’allait pas pouvoir jouer du tout pendant sa première saison !

« J’avais 19 ans, j’étais rookie. C’était extrêmement difficile », explique Greg Oden dans le podcast The Next Chapter. « Je me demandais comment j’allais pouvoir faire le lien entre l’accueil que j’avais reçu – il y avait eu une parade pour moi, les attentes de la ville et de la franchise, et cette blessure qui me tombe dessus et me rend indisponible pour le reste de la saison. Je ne savais pas ce que j’allais pouvoir faire. Au final, j’ai fait ma rééducation pendant les entraînements. Je voulais bosser quand mes coéquipiers bossaient. Je voulais être là pour les sessions vidéos et essayer d’ajouter à ma compréhension du jeu. Je voulais simplement profiter de ma vie de jeune athlète professionnel. »

Au fur et à mesure de sa rééducation, le jeune Oden a peu à peu changé de discours. Celui qui voulait faire partie de l’équipe à tout prix a commencé à s’en éloigner petit à petit, en demandant notamment de ne plus accompagner les Blazers en déplacement.

Pour bénéficier des équipements ultra modernes du centre d’entraînement de Portland d’une part, mais surtout pour être plus libre de ses mouvements et pour profiter des longues heures de temps libre qu’il avait une fois ses exercices terminées (en début d’après-midi en général).

« J’avais des sessions programmées avec un thérapeute. Mais Portland est une petite ville. À un moment, j’ai mon GM qui me demande si j’ai fait ça, ou j’étais à tel ou tel endroit la veille au soir. Je n’en revenais pas qu’il sache ça. Je me sentais observé et après ça, je me suis encore plus isolé. Je me suis renfermé sur moi-même aussi parce que je ne me sentais plus en confiance. Du coup, je ne parlais plus à personne, ni à mon thérapeute, ni aux membres du staff, ni aux préparateurs. J’avais 19 ans et je me sentais livré à moi-même. Au final, ce n’était plus que moi et un ami et on essayait de se faire le plus discret possible. Ce n’était vraiment pas la voie à suivre… »

Le fêtard à Portland

Victime de ses propres choix mal dirigés, du fait de son manque d’expérience et d’expertise, Greg Oden a logiquement éprouvé les pires difficultés à comprendre les différents programmes de travail physique, et psychologiques, que lui proposaient alors les Blazers.

« Dans l’équipe, il y avait de bons vétérans mais je ne suis pas allé les chercher. Il y avait Brandon Roy et LaMarcus Aldridge mais ils venaient d’être draftés l’année d’avant donc ils étaient plutôt jeunes eux aussi. La rééducation est un travail solitaire au final. Il faut non seulement travailler le membre blessé mais il faut également continuer à muscler les autres parties du corps. Ne pas dérégler encore plus la machine. Il faut bien manger aussi pour ne pas s’alourdir et mettre du poids sur la blessure. »

Le rookie de 19 ans était bien entouré, mais la répétition des blessures a eu raison de ses tentatives pour rester proche du groupe. Du coup, Greg Oden a trouvé d’autres moyens de se faire apprécier par ses pairs.

« La manière que j’ai trouvé pour rester connecté à l’équipe, c’est que je suis devenu le spécialiste des soirées. Je connaissais tous les clubs de Portland, où aller et quel soir. J’ai organisé mon lot de fêtes aussi. J’étais le gars sympa, qui traite bien ses coéquipiers. C’était mon lien avec eux quand je ne jouais pas. Mais quand je jouais, je continuais à le faire aussi. J’avais cette relation avec eux, celle du bon fêtard. »

A posteriori, Greg Oden sait bien que ses décisions n’étaient pas les meilleures.

« Quand je regarde en arrière, je me dis qu’avec plus de conseils autour de moi et sans cette blessure, je n’aurais probablement pas été le fêtard de l’équipe. En tout cas, je n’y aurais pas investi autant d’énergie que je l’ai fait à l’époque. Car j’aurais mieux fait de passer deux fois plus de temps à la salle pour m’entretenir et éviter de me blesser. De ne pas boire autant d’alcool car l’alcool détruit le corps. D’avoir un meilleur régime alimentaire aussi. »

Les blessures à répétition et l’addiction

Naïf mais aussi de plus en plus craintif, Greg Oden y a ajouté un mélange explosif de médicaments, d’anti-douleurs et d’alcool au fur et à mesure de ses allers-retours entre l’infirmerie, les salles d’opération et le centre d’entraînement… et les boîtes de nuit ! Il avait déjà les deux pieds dans l’engrenage.

« Je devais sortir et me bourrer la gueule. Je prenais deux Vicodin [un analgésique très puissant]. À 14h, je devais prendre soit de l’Advil soit du Tylenol avec deux Benadryl, et je faisais couler tout ça avec de l’alcool pour arriver à dormir 4h par nuit au mieux. Ça a duré six mois. Et j’étais boulimique à ce moment-là. C’était pendant ma troisième saison, quand les opérations s’enchainaient les unes après les autres. J’avais tellement de comprimés à prendre au quotidien pendant cette période. Et puis, c’est devenu une dépendance… Et il y a eu cet incident de violence domestique quand j’étais à Miami en 2013/14. Je n’arrivais même plus à me reconnaître. Je suis allé en cure de désintoxication et j’ai été sous surveillance pendant trois ans. Cette situation a été très difficile. Je savais que je devais en parler à ma fille à un moment ou un autre et pendant un temps, je n’arrivais plus à me voir dans un miroir. Ce n’était pas moi ! Tout cet alcool, ces drogues, mon comportement, ce n’était vraiment pas la voie à suivre. »

Coupé par le Heat à la fin de la saison 2014, qui s’est terminée sur la fameuse désillusion en finale face aux Spurs, Greg Oden a touché le fond. De n°1 de la Draft au chômage technique, la chute était lourde !

« Je me suis retrouvé tout seul dans l’Indiana. J’ai le sentiment d’avoir laissé tomber tout le monde, ma famille, moi-même. Après avoir été coupé, je suis vraiment tombé en dépression ! Ancien n°1 de la Draft, je pensais vraiment être un raté ! J’ai changé mon numéro de téléphone et j’ai fait le ménage autour de moi. Je suis resté deux semaines chez moi sans même aller faire mes courses car j’avais l’impression que tout le monde se moquait de moi. J’ai acheté une maison dans les bois pour m’isoler… »

Constamment déchiré entre confiance et méfiance

Gentil géant sous de nombreux aspects, Greg Oden était devenu un autre homme après ses multiples mésaventures dans le monde professionnel. Déchiré entre plusieurs avis contraires de médecins et autres chirurgiens de plus ou moins grande réputation, il a subi beaucoup de décisions qui le concernaient directement.

« En sixième, j’ai eu une fracture de la hanche car je grandissais trop vite. Et ma jambe était en train de se séparer de ma hanche. J’ai deux vis à la hanche depuis. J’ai eu deux opérations en sixième et en cinquième en fait, l’autre étant au poignet gauche. Il y avait une différence de taille entre mes deux jambes, donc j’ai toujours boité un petit peu après cette opération à la hanche droite. À Ohio State, on m’avait laissé comme ça parce que mon corps s’était habitué à cette disposition. Mais à Portland, ils ont voulu réarranger ça et ils m’ont donné des chaussures orthopédiques – je les ai encore – et une semelle est beaucoup plus grosse que l’autre. Et quand je me suis tordu la cheville face aux Lakers, c’était à cause de ça en fait ! En changeant ma posture, la pression s’exerçait différemment et mon corps essayait de compenser. C’est mon genou qui en a fait les frais quand je me suis complètement cassé la rotule en deux ! »

Comment garder confiance en une équipe médicale après un tel incident ? Comment un adolescent sans connaissance scientifique peut-il arriver à déchiffrer toutes les donnes qu’on lui balançait quasi-quotidiennement ? Et ça, c’est sans parler du calvaire qu’il subissait sur les réseaux sociaux, et dans l’univers NBA en général.

La fin du chemin à South Beach

À Miami, et même à Portland auparavant, Greg Oden sait bien qu’il aurait pu être plus ouvert aux conseils de ses vétérans, du staff et de ses coéquipiers en général. Mais encore une fois, il vivait dans une « bulle » de négativité et, à ce stade, il essayait simplement de ne pas être la risée du monde entier !

« Quand je suis arrivé à Miami, je me suis interdit de sortir manger plus d’une fois par semaine. Le Heat venait de gagner deux titres et je ne voulais surtout pas arriver et tout gâcher. Je ne sortais quasiment jamais. Je n’allais jamais à South Beach car je ne voulais plus être ce gars [le fêtard]. J’avais de supers coéquipiers, de supers coachs et une grande franchise. Je vivais avec mon ex à l’époque et on se parlait très peu car j’étais toujours parti. Je m’amusais avec plusieurs femmes chaque semaine et j’avais cette autre femme qui vivait avec moi. J’avais des Ray Allen, Shane Battier, Bron, D-Wade, Chris Bosh… J’avais toutes ces personnes qui auraient pu m’écouter et me conseiller mais je n’ouvrais jamais la bouche. Mon idée, c’est que j’allais faire partie de cette équipe championne, j’allais avoir ma bague de champion spécialement pour mon majeur et j’allais pouvoir fermer les bouches de tous mes critiques. Je voulais simplement surfer sur la vague. Et honnêtement, je ne me donnais pas non plus à fond sur le terrain parce que je ne voulais pas me re-blesser. Je ne voulais pas faire d’extra à l’entraînement ou autre parce qu’on m’avait dit que je ne pouvais jouer que ce nombre de minutes. Et puis, j’étais encore trop immature. Je ne buvais pas pendant six jours mais le septième, je m’autorisais à boire et je buvais toute la journée. Je voulais manger mal, j’allais manger mal ! Je faisais les choses en excès et j’arrivais à cacher tout ça très bien. »

Le déclic de la paternité

Au final, le déclic est arrivé quand Greg Oden a appris que sa nouvelle petite amie était enceinte. De retour de Chine, mais encore sous la menace d’un emprisonnement au moindre écart de conduite, le pivot a réussi à remettre de l’ordre dans sa vie.

« Je suis allé en cure de désintoxication et je continuais à m’entraîner. À ce moment-là, je me demandais encore si je voulais continuer à jouer au basket. J’ai ensuite été en Chine, c’était une expérience vraiment différente. De découvrir la culture chinoise. Des déplacements folkloriques où j’étais serré à côté de mon coach et un autre pivot sur la même rangée de sièges dans l’avion [rires]. Mais le retour a été délicat aussi car j’étais encore sous surveillance judiciaire (suite à sa condamnation pour violence conjugale). Je ne voulais surtout pas avoir de problème et finir en prison. J’y avais passé une journée, moins de 24h en fait, et je ne voulais surtout pas y retourner ! Ma copine était enceinte d’une petite fille et c’est vraiment ça qui m’a fait prendre conscience que je devais me poser. Et aussi assumer les erreurs que j’avais commises. Elle allait entendre beaucoup de choses sur mon compte mais je voulais lui montrer un autre exemple. »

De retour à l’école en 2016, pour terminer son cursus dans l’économie du sport mais aussi pour devenir assistant coach de ses Buckeyes, Greg Oden a graduellement retrouvé son équilibre. Et la joie de vivre, tout simplement.

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