La fin du quatrième match de la série entre les Nuggets et le Thunder a relancé un vieux débat à Oklahoma City : Kevin Durant et Russell Westbrook sont-ils compatibles ? On le répète, l’ancien d’UCLA n’est pas un pur meneur et, même dans sa troisième saison, il tente encore de trouver sa place.

Zach Harper, d’Hardwood Paroxysm, considère lui que son explosion au scoring bride Kevin Durant. Ce qu’il tente de prouver dans son article : « L’assassinat de Kevin Durant par la star en devenir Russell Westbrook ? »

Sans reprendre tous ses arguments, exposés dans la longueur ici, nous allons plutôt essayer de résumer son propos.

En fait, le blogueur s’appuie sur le nouveau service de la NBA, le StatsCube, pour démontrer sa thèse. Ainsi, ils comparent les statistiques des deux joueurs lorsqu’ils sont associés. Et lorsqu’ils ne le sont pas.

Voilà ce que ça donne pour Kevin Durant

Et pour Russell Westbrook

Ce qu’on remarque immédiatement, ce sont les carrés verts qui inondent le tableau de Kevin Durant quand son compère est sur le banc. Cela veut dire que ses moyennes dans ces catégories sont bien meilleures quand Westbrook est mis au repos. Même si, en fait, c’est un peu plus compliqué que ça.

Ce qu’on doit surtout remarquer, c’est que lorsque Westbrook est sur le banc, Kevin Durant, et c’est normal, shoote beaucoup plus (23.4 tentatives par 36 minutes contre 17.4 tentatives quand ils sont associés). Ce qui est plus étonnant, par contre, c’est que son adresse reste constante, à 2 comme à 3 points. Du coup, il marque logiquement plus quand Russell Westbrook n’est pas dans les parages.

Le phénomène est différent pour ce dernier. Lorsque Kevin Durant est sur le banc, il a aussi tendance à tirer un peu plus, mais ce n’est pas vraiment marquant. Par contre, son pourcentage d’adresse baisse significativement quand il devient la première option offensive (de 45 % à 40 % à 2 points et de 34 % à 25 % à 3 points). Il fait également moins de passes quand Kevin Durant n’est pas sur le terrain.

Russell Westbrook profite plus de l’association

Visiblement, le meneur profite donc beaucoup plus de l’association que l’ailier. Et Scott Brooks, lui, doit faire des choix car l’efficacité de ses joueurs varie beaucoup. Lorsqu’il se prive de Russell Westbrook, le Thunder a tendance à créer l’écart, prenant jusqu’à 9.4 points d’avance par 36 minutes, en moyenne. Lorsqu’il se prive de Kevin Durant, c’est l’inverse, l’équipe est globalement distancée de 6.1 points par 36 minutes.

La tendance est d’ailleurs confirmée par les chiffres d’Eric Maynor, le back-up de Russell Westbrook qui se repose beaucoup plus sur Kevin Durant. L’ailier, lorsqu’il est associé à Maynor, semble ainsi beaucoup plus efficace que dans ses standards.

Les stats de Kevin Durant avec/sans Eric Maynor

Quelles conclusions en tirer ?

Pour Zach Harper, la conclusion est simple, et nous sommes tout à fait d’accord avec lui sur ce point-là, Russell Westbrook doit comprendre que Kevin Durant est actuellement un meilleur joueur que lui, et il doit lui laisser les clefs de l’attaque. Elle qui est d’ailleurs bien plus efficace lorsqu’elle passe dans ses mains.

Cette année, le meneur a semblé vouloir prouver qu’il faisait partie des meilleurs meneurs de la ligue. Il a donc plus shooté (il a aussi mieux shooté), mais cela a un peu bridé Kevin Durant, même si celui-ci a tout de même fini meilleur marqueur de la ligue.

L’équipe d’Oklahoma City est tellement talentueuse et prometteuse que cette petite guerre entre amis n’a pour l’instant pas de conséquences. Un jour, il se pourrait peut-être que la franchise soit forcée de choisir entre garder Westbrook et engager un meneur moins scoreur, mais plus gestionnaire. Surtout s’il persiste à vouloir contrôler l’attaque, quitte parfois à s’isoler de ses partenaires.