Draft 2020 : comment la cote de Tyrell Terry a grimpé ces derniers mois

À son arrivée à Standford à l’été 2019, l’équipe dirigeante réfléchissait à le garder une année sans jouer pour qu’il se muscle. Au printemps dernier, après une saison à 14.6 points, 4.5 rebonds et 3.2 passes décisives de moyenne, il s’inscrivait à la Draft pour tester sa cote, avec des prédictions autour de la 30e place. Le 18 novembre prochain, il sera dans la « Green Room » virtuelle, attendu en milieu de premier tour.

La trajectoire de Tyrell Terry est unique, et même l’intéressé a du mal à la concevoir.

Des mois de travail auprès de Jeff Teague

Pourtant, le meneur de jeu de 20 ans ne doit son succès qu’à lui-même. Celui qu’il a connu à Standford, et celui des « Mock Draft », qu’il a déjouées au fil des derniers mois, passés à travailler comme un forcené dans le gymnase de Jeff Teague dans l’Indiana (avec lequel il a joué de temps en temps.) 

« J’ai trouvé du positif dans cette situation horrible que le monde traverse » confie-t-il chez The Ringer. « Si la Draft avait été en juin, je n’aurais pas été aussi fort qu’aujourd’hui, je n’aurais pas eu cette explosivité, je n’aurais pas été aussi mature sur et en dehors des terrains, je n’aurais pas maîtrisé certaines facettes du jeu que j’étudie. »

« Beaucoup de joueurs n’ont jamais eu six mois pour se concentrer sur leur jeu. Cette attente est difficile. Mais au final, je pense qu’on verra qui a utilisé ce temps à bon escient, et qui ne l’a pas fait. » Les scouts NBA ont constaté que lui avait particulièrement bien travaillé, notamment au niveau physique, avec un régime à 4 000 calories qui lui a permis de passer de 70 à 77 kilos, en visant les 80 en décembre.

L’influence de Stephen Curry

Ce gain athlétique s’est traduit par des « riders » passés facilement à l’entraînement du haut de son 1m85, et la perspective de mieux résister au cercle comme en défense.

Le tout sans altérer ce shoot qui affichait 41% de réussite de loin l’an passé et 89% aux lancers, sa grande force. Ou ce cardio qui lui permet de courir dans tous les sens pour chercher ses tirs.

« C’est quelque chose que j’ai piqué à Stephen Curry » avoue-t-il, confirmant une filiation évidente. « Je dois utiliser ma capacité à tirer au mieux et quand tu passes le ballon, le défenseur a tendance à se relâcher un peu. C’est le moment parfait pour exploser vers une zone différente et trouver l’avantage pour scorer. »

Que ce soit loin du cercle, ou tout près : « j’ai bossé sur mes floaters, mes appuis, mes finitions en passant sous le panier ou en touchant le haut de la planche » liste-t-il. « Tous les petits arrières comme Trae Young ou C.J. McCollum ont incorporé des super floaters à leur jeu. Je vais devoir faire ça aussi, donc je travaille dessus. »

Aussi studieux sur les parquets qu’en dehors

Sa seule limite au niveau du tir était au niveau des « stepbacks » et ses « side-dribble 3s » mais il a travaillé dessus aussi, même s’il est conscient qu’il n’utilisera peut-être pas toutes ces options dans l’immédiat. « Je ne suis pas sûr d’être autorisé à le faire dès mon arrivée dans la ligue. Mais si le coach m’y autorise, je m’en servirai. »

Un discours plein de confiance et d’humilité qui a sûrement à voir avec la manière de voir les choses de ce très bon élève (GPA de 3.5, l’équivalent de 17.5 de moyenne.) « En grandissant, j’ai toujours mis les cours devant le sport. Ça interpellait certaines personnes, mais ça m’a permis de développer une certaine discipline qui s’est traduit sur les parquets. » Et qui est sur le point de payer.