Utilisé avec parcimonie par son coach Jay Triano, Alexis Ajinça n’en reste pas moins affable, humble et ultra-talentueux (regardez autour de vous, un mec de 2m20 qui enfile des 3-points, c’est aussi rare qu’une bonne série sur AB1).
Et bien qu’il soit régulièrement « écorché » par les commentaires de certains lecteurs, le Stéphanois reste fidèle à Basket USA.
En visite en territoire indien, le (très) grand sachem passé par Pau, Hyères-Toulon, Charlotte, Dallas et maintenant Toronto a répondu à nos questions.
Votre bilan est actuellement de 20 victoires pour 49 défaites. C’est quoi les objectifs de fin de saison des Toronto Raptors ?
Alexis. Il faut que l’on se prépare pour l’avenir. On sait très bien cette année que l’on n’ira pas en playoffs. On travaille tous pour devenir meilleurs et être prêts pour l’année prochaine.
D’un point de vue personnel, tu avais eu un peu de temps de jeu (autour de 12 minutes) sur cinq matches à la fin février. Depuis, c’est retombé. Que s’est-il passé ? Que t’as dit le coach ?
Alexis. Il ne s’est rien passé. Il n’y a pas de souci avec le coach. Je me suis un peu blessé au genou. Je n’ai pas pu jouer, j’étais placé sur la liste des blessés pendant un moment. Et puis là, je commence à revenir. Mais tous les intérieurs sont revenus aussi. On est six intérieurs maintenant, donc c’est un peu compliqué, le coach a déjà ses rotations.
« A Dallas, j’étais bien encadré »
Tu as déjà connu trois franchises en trois ans (Charlotte, Dallas, Toronto). Comment vit-on ça ?
Alexis. Ouais, trois équipes en trois ans. Dans les trois cas, je n’ai pas eu le choix. Charlotte voulait m’échanger absolument alors que Larry Brown n’était même pas au courant de mon transfert. Ça s’est fait comme ça : depuis tout en haut. Et à Dallas, il fallait faire de la place pour le recrutement de Peja Stojakovic. Eux-mêmes m’ont dit qu’ils étaient un peu déçus car ils voulaient me garder.
On a l’impression que tu étais bien à Dallas. Même si tu étais en rotation, on sentait un projet. Ils te faisaient travailler…
Alexis. Ouais, ils avaient beaucoup d’espoir en moi. Je travaillais beaucoup là-bas, matin et soir. J’avais un entraîneur individuel. Je m’entraînais d’abord avec l’équipe et après j’étais avec mon coach personnel. Je faisais aussi beaucoup de muscu. J’étais bien encadré.
Tu étais avec deux Français dans le Texas, Ian Mahinmi et Rodrigue Beaubois. Tu es encore en contact avec eux ?
Alexis. Oui bien sûr. On échange toujours des messages textos. J’en ai envoyé un à Ian avant-hier pour tout te dire.
On sait que pour Roddy, c’est presque cuit, mais est-ce que tu vas les retrouver cet été sous le maillot bleu ? Est-ce que ça fait partie de tes objectifs ?
Alexis. Ce n’est pas encore sûr. Je ne suis pas sûr que ça se fasse encore cette année. Il y a encore beaucoup de monde qui va en équipe de France. Je pense que cette année, ce sera difficile pour moi.
2ème au championnat du monde de BMX !
Je te sens pessimiste là, ce n’est pas encore décidé….
Alexis. Disons que j’aimerais pouvoir progresser. Et en équipe de France, je ne joue pas trop. Ou quand je joue, c’est à peu près comme quand je joue en NBA. Donc, je ne sais pas si c’est vraiment la meilleure solution pour moi. Je vais plutôt essayer de travailler sur moi, sur mon physique et devenir un peu plus imposant.
Et pour la bonne bouche, on sait que tu as fais du BMX plus jeune. On a du mal à t’imaginer sur un petit vélo, raconte-nous un peu.
Alexis. En fait, j’ai arrêté en 1999. En 1997, j’ai fait deuxième aux championnats du monde. Mais c’est un truc de famille. Ma sœur a gagné les championnats du monde, moi j’ai fait deuxième et mon frère a été champion d’Europe et vice-champion de France. On a tous baigné dans le BMX.
Propos recueillis par Emmanuel Laurin à Oklahoma City