Si les Lakers l’emportent ce soir, Adam Silver et la NBA pourront souffler. Leur « bulle », un projet assez fou alors que les Etats-Unis étaient au coeur de l’épidémie du Covid-19, a tenu, mais il ne faut pas oublier l’investissement de tous les acteurs pour réussir ce tour de force. Des joueurs aux intendants en passant par les équipes de télévision.
Car ESPN a mobilisé une vraie armée afin d’assurer la diffusion des rencontres depuis Disney World.
Plus de 200 personnes sont ainsi sur le front, depuis une centaine de jours, afin d’assurer la production des 78 matchs disputés dans la « bulle » jusqu’à présent. Un véritable travail de titan symbolisé par cet espace de 20 000 mètres carrés, sur le parking des installations, avec une douzaine de camions de production protégés par des tentes géantes, afin de ne pas trop subir le soleil de Floride, de multiples générateurs électriques, des kilomètres de câbles, des distributeurs gratuits de Coca-Cola, des toilettes mobiles…
« Même si beaucoup de personnes ont dû se sacrifier et que ça a été beaucoup de travail, ce fut également un plaisir », assure Michael Shiffman, le vice-président de la production chez ESPN, au Orlando Sentinel. « La première chose qui me vient à l’esprit, c’est la collaboration. Ça a été incroyable du début à la fin. On est arrivés ici début juin avec la ligue et c’était une feuille blanche. »
Alors qu’ils ont leurs habitudes au Staples Center ou dans toutes les autres salles NBA dans lesquelles ils travaillent, les techniciens d’ESPN sont là repartis de zéro, avec en plus un timing très serré.
Une façon de filmer le basket qui va évoluer ?
« Mettre en place quelque chose comme ça prend généralement des mois voire des années, comme pour un All-Star Game ou les Jeux olympiques », détaille Judi Weiss. « Même pour les Finals, on a des procédures et nous sommes habitués à travailler dans ces salles. Là, c’était vraiment une feuille blanche pour nous. On ne savait pas bien comment tout allait pouvoir rentrer, et on a réussi à tout mettre en place en seulement un mois. »
Un vrai tour de force, permis par l’expérience des Jeux olympiques de nombreux techniciens, d’autant qu’il n’y a eu aucun problème majeur. Simplement quelques tatonnements, par exemple avec l’utilisation des publicités virtuelles rajoutées électroniquement sur le parquet, parfois mal réglées car la luminosité des trois salles était différente.
Pour ESPN, la « bulle » était donc une expérience de production totalement à part… mais qui a permis de tester de nouvelles choses, comme cette caméra sur rail au bord du terrain.
« Nous collaborons depuis 18 ans mais durant les trois dernières Summer League, nous avons pu tester des choses comme la caméra sur rail ou les caméras robotisées au bord du terrain, des trucs du genre. Et tout d’un coup, on a une salle où on peut mettre en place toutes ces choses, et plus encore », explique Tim Corrigan, chargé de la coordination de la production. « Quand on testait la caméra sur rail, c’était globalement sur cinq mètres, et là, on peut le faire sur trente mètres. Nos productions sont donc assez différentes, et meilleures à mes yeux. On filme le basket de la même manière depuis très longtemps, parce que c’était la meilleure façon de faire, mais je pense que ce qu’on a appris ici va nous permettre de changer ce qu’on fait à l’avenir. J’espère qu’on pourra continuer d’utiliser certaines technologies disponibles ici. »