L’émotion de Derek Fisher

Il se passe des choses incroyables en ce moment en France. Tony Parker est n°1 des ventes de singles en France. Boris Diaw s’est mis au Kinder Bueno. Pau-Orthez est recalé de la course aux playoffs.
Mais de l’autre côté de l’Atlantique, ce n’est pas triste non plus. Notamment, à Salt Lake City où Jazz et Warriors apportent un grand bol d’air frais à une NBA qui en avait bien besoin.
Au premier coup d’oeil à la feuille de stats, on se dit que le Jazz s’est imposé 127-117, c’est grâce au rebond. 60 prises pour la bande à Boozer contre 32 aux petits Warriors, ça tourne au massacre. Mais ce n’est pas au rebond que s’est jouée la rencontre.
On jette un coup d’oeil aux dix dernières secondes du dernier quart-temps, et on s’aperçoit que Mike Piétrus et Baron Davis manquent les lancers-francs qui auraient permis aux Warriors d’égaliser dans cette série.
Les Warriors ont eu la tremblotte au pire moment. A l’inverse, le bras de Deron Williams ne tremble pas et à 2 secondes du buzzer, il envoie Utah en prolongation.
Mais ce que l’on retiendra de cette rencontre, c’est Derek Fisher. Champion NBA avec les Lakers et fossoyeur des Spurs il ya quelques années, l’arrière du Jazz vit des moments difficiles en ce moment.
Sa fille de 10 mois est hospitalisée à New York. Elle souffre d’une tumeur à l’oeil et hier elle a subi une intervention qui a duré plusieurs heures. Bien évidemment, Fisher est à ses côtés.
Il a d’ailleurs manqué le Game 1. Et hier, il n’était pas en tenue au début du match.
Mais, après l’opération de sa fille, il a pris le premier avion pour Salt Lake City. Il a ensuite foncé à la salle.
Et à la fin du troisième quart-temps, on l’a vu surgir du tunnel. Quelques accolades avec ses anciens coéquipiers de Golden State puis il s’assoit sur le banc du Jazz.
Il n’aurait pas dû jouer. Mais voilà le meneur remplaçant Dee Brown a quitté ses coéquipiers dès le premier quart-temps, blessé aux cervicales lors d’un choc avec Mehmet Okur.
Jerry Sloan n’a pas le choix. Il fait entrer Derek Fisher. Et la belle histoire se poursuit. Il inscrit 5 pts dans la prolongation, dont un tir à 3 pts. Utah se détache et s’impose.
L’émotion est immense chez ce joueur apprécié de tous.
« Ma famille passera toujours avant tout. Ma femme m’a autorisé à reprendre le chemin de Utah. Je ne m’attendais pas à jouer. Mes dirigeants n’étaient pas obligés de m’inscrire sur la feuille de match. Ils l’ont fait et je voulais les remercier » déclare Fisher.
A ses côtés, Deron Williams ne cache pas son émotion. « Ce qu’il a fait ce soir est unique. Il ne s’est pas entraîné. Il n’a pas fait un tir. Mais il a répondu présent sur le terrain. Je pense qu’il vient d’écrire une nouvelle page de l’histoire de cette équipe. Personne n’oubliera cette rencontre et Derek«