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57 ans après le meurtre de Medgar Evers, Bill Russell voit l’histoire se répéter inlassablement

Ce militant noir américain avait été assassiné par un membre du Ku Klux Klan. Plus d’un demi-siècle plus tard, Bill Russell affiche sa consternation en voyant son pays dans le même combat.

Voilà un triste « flashback » dont Bill Russell se serait bien passé.

La légende des Celtics a posté un tweet expliquant que sa femme l’avait incité à se rendre aux manifestations de protestation contre les violences policières suite au meurtre de George Floyd.« Elle m’a dit que c’était émouvant et percutant et m’a demandé : « Arrives-tu à croire que tu vivrais à nouveau tout ça de ton vivant ? » J’ai répondu oui, rien n’a changé, et qu’on verrait des changements, mais probablement pas suffisamment ».

L’engagement fort d’une star de l’époque

Bill Russell a ainsi joint à son tweet une coupure de journal faisant référence au meurtre de Medgar Evers, militant noir américain, défenseur des droits de l’homme, membre actif de la « National Association for the Advancement of Colored People » (NAACP), qui s’est battu contre la ségrégation raciale aux États-Unis jusqu’à son décès, le 12 juin 1963 à Jackson (Mississippi), d’une balle de fusil dans le dos, alors qu’il rentrait chez lui.

Son assassin, Byron De La Beckwith, membre du Ku Klux Klan, a toutefois évité la prison pendant 31 ans jusqu’à ce qu’un troisième procès ne le condamne à perpétuité… en 1994. La vague d’indignation qui avait suivi ces deux tristes événements rappelle celle que traverse actuellement les États-Unis.

Comme les stars d’aujourd’hui, Bill Russell, qui sortait d’un cinquième titre de champion NBA avec les Celtics et restait sur trois titres de MVP des finales, s’était mobilisé en contactant le frère du défunt, Charles Evers. « Il m’a appelé et m’a demandé ce qu’il pouvait faire pour aider. J’ai dit : « Viens ici, et on ouvrira des terrains pour organiser le premier camp de basket mixte du Mississippi ». »

Medgar Evers, symbole de l’Amérique des années 60

La terreur imposée par la ségrégation raciale régnait encore dans le Mississippi à cette époque. Medgar Evers avait par ailleurs subi de nombreuses tentatives d’intimidation et avait échappé à un guet-apens quelques jours avant sa mort. Après l’assassinat et la procession du défunt dirigée par le pasteur Martin Luther King, 5 000 manifestants s’étaient rassemblés en ville face à des forces de police armées de fusils.

« Medgar disait que nous devons continuer à pousser pour obtenir le respect, » poursuit Charles Evers. « Nous savions tous qu’il y avait une possibilité que certains d’entre nous meurent. Et Medgar disait qu’il était prêt à payer le prix ultime si cela signifiait que tous les gens pouvaient être libres. »

Si la ségrégation raciale a définitivement cessé vers la fin des années 60, les inégalités entre les communautés ont persisté, notamment dans les États du Sud, comme le démontrent les étranges décisions de justice concernant l’assassin de Medgar Evers, Byron De La Beckwith.

Le fin stratège avait pourtant laissé l’arme sur place, dans un buisson situé à quelques pas de la maison, prenant même le soin d’y déposer ses empreintes digitales en évidence.

Arrêté neuf jours plus tard avec la blessure due au recul de l’arme, il a pourtant été blanchi (c’est le cas de le dire) à deux reprises, par un jury exclusivement blanc, peut-être sous pression politique, Byron De La Beckwith s’étant notamment affiché avec le gouverneur de l’état de l’époque lors de l’un des deux procès en février et avril 1964. Il a ainsi vécu en homme libre avant d’être finalement condamné, 30 ans plus tard…

« Je préfère encore mourir pour quelque chose que de vivre pour rien »

Bill Russell savait qu’il prenait un risque pour sa vie et qu’il recevrait des menaces s’il envisageait de se rendre à Jackson pour organiser une telle initiative. « Il y avait des membres du Ku Klux Klan de l’autre côté de la rue », poursuit Charles Evers. Mais il n’a pas hésité une seconde.

« Je préfère encore mourir pour quelque chose que de vivre pour rien, » peut-on ainsi lire sur la coupure de presse comme réponse de sa part quant aux menaces concernant sa venue sur place. « Je suis un homme. Si je dois me comporter comme un petit garçon pour être populaire, ça ne m’intéresse pas. Si ma popularité dépend d’un truc comme ça, je n’en ai rien à faire », avait-il ajouté.

Le camp avait été un succès et l’aura du pivot star des Celtics, escorté de très près par des membres des « Deacons of Defense » tout au long de son séjour, avait su rallier des enfants de toutes les communautés de la ville. Un petit pas de plus vers l’éveil des consciences et l’égalité.

« On ne pouvait pas boire aux fontaines d’eau, utiliser les toilettes ni même nous inscrire pour voter parce que nous étions noirs, » rappelle Charles Evers. « Mais parce que des gens comme Bill étaient prêts à venir ici et à se tenir côte à côte avec nous, nous savions que nous pouvions changer toutes ces lois stupides. En restant à nos côtés, il a contribué à tous les changements qui se sont produits ».

Bill Russell constate que l’histoire n’a malheureusement pas pris le chemin escompté, 57 ans plus tard.

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