L’anecdote était revenue sur le tapis au lendemain de la victoire de Philly, dans le Game 1 de la finale NBA 2001 sur le parquet des Lakers, marqué par les 48 points d’Allen Iverson. La direction des Sixers pouvait alors mesurer l’ampleur du chemin parcouru, un an après avoir évité le pire, à savoir un transfert pur et simple de « The Answer ».
« On était vraiment à deux doigts, » avait rappelé le président de l’époque, Pat Croce. « Ce qui a plombé le deal, c’est Matt Geiger. Je remercie juste Dieu que ce ne soit pas allé au bout ».
Si Philadelphie en était arrivé là, c’est qu’Allen Iverson avait réussi à mettre son coach de l’époque, Larry Brown, hors de lui. « Je ne voulais pas trader Allen Iverson, mais je ne pouvais plus le défendre parce qu’il ne faisait qu’outrepasser le règlement de Larry, » avait ajouté Pat Croce.
Un sauveur nommé Matt Geiger
Usé par les retards à répétition et l’attitude nonchalante de son leader, le technicien des Sixers avait mis sa démission dans la balance, parvenant finalement à convaincre ses dirigeants de donner leur accord de principe pour ce qui aurait été un « blockbuster trade » de folie avec six équipes et 24 joueurs inclus !
Parmi les transactions, Philadelphie devait enregistrer les arrivées d’Eddie Jones, Glen Rice et Jerome Williams. Allen Iverson aurait pour sa part rejoint Detroit en compagnie Matt Geiger, l’homme « grâce » à qui tout a capoté.
Dans son contrat de 47 millions de dollars sur six ans, il y avait en effet une clause qui lui offrait une augmentation de 15% de salaire en cas de trade avant la saison 2002-2003, date de la fin de son engagement avec Philly. Mais pour que l’échange fonctionne, il devait faire une croix sur cette augmentation de salaire…
« J’ai regardé vers Detroit et je n’ai pas pensé qu’Allen et moi aurions été dans une meilleure position là-bas », expliquait le solide pivot. « Donc la décision a été simple ».
Allen Iverson sérieux… qui en devient MVP
Les discussions n’ont donc jamais abouti mais elles ont eu le mérite de faire très peur à Allen Iverson.
« Allen m’a simplement dit qu’il ne voulait pas partir, qu’il était prêt à se comporter en professionnel », avait poursuivi Pat Croce, évoquant le coup de fil pour annoncer à son arrière l’échange imminent.
Allen Iverson a dans la foulée réussi la plus belle saison de sa carrière, décrochant le titre de MVP tout en guidant son équipe jusqu’en finale NBA.
La peur s’estompera tout de même rapidement, et un an plus tard, l’arrière tiendra la fameuse conférence de presse « Practice » pour répondre aux critiques de son coach, qui lui reprochait d’avoir de nouveau perdu son assiduité aux entraînements. Au total, il passera dix ans à Philadelphie. Ironie de l’histoire, « The Answer » a porté le maillot des Pistons quelques années plus tard, en 2008-2009, suite à son départ de Denver. Pour seulement 54 matchs.