Avant de devenir double MVP et triple champion NBA, Stephen Curry s’est longtemps cherché, au point même d’avoir été relégué sur le banc des Warriors par son coach de l’époque, Keith Smart. On en est 2011, et le meneur de Golden State a identifié ce qui cloche : il est parfois trop passif sans ballon. Pour corriger le tir, il a un modèle, plutôt étonnant avec le recul puisqu’il s’agit de Ben Gordon. « J’ai parfois du mal à ne pas être passif. Je ne peux pas disparaître du terrain. Je dois prendre modèle sur Ben Gordon. Chaque fois qu’il prend un tir, on dirait qu’il fait une feinte avant, comme un haltérophile, et il a un geste parfait du début à la fin. Il termine très bien son tir, et c’est pour ça qu’il arrive à rentrer ces tirs difficiles malgré un défenseur en face de lui. »
Neuf ans plus tard, c’est évidemment amusant de relire ces propos puisque Stephen Curry n’est pas loin d’être considéré comme le meilleur shooteur de l’histoire et qu’il est capable de rentrer des tirs dans toutes les positions.
C’est aussi un meneur très actif, avec ou sans ballon, et ironie de l’histoire, il croisera Ben Gordon aux Warriors pendant deux semaines de présaison. L’Anglais était loin de son meilleur niveau qui en avait fait le meilleur sixième homme de la NBA, et il sera coupé juste avant le début de saison.
Le même jour que les 63 points de Michael Jordan
Depuis, Ben Gordon a disparu de la circulation, faisant la une de la colonne « faits divers » avant de révéler il y a quelques semaines ses graves problèmes mentaux, et alors qu’il fête ce 4 avril ses 37 ans, on a choisi de revenir sur l’un des plus grands moments de sa carrière. C’était en 2009 dans la fameuse série face aux Celtics.
Titulaire aux côtés de Derrick Rose, Ben Gordon finira meilleur marqueur des Bulls avec plus de 24 points par match, et on a encore en tête ses 42 points du Game 2 au TD Garden. Les Celtics étaient déjà dos au mur après le revers du premier match, et l’arrière sera sur un nuage pendant 48 minutes. Les Celtics vont envoyer un, puis deux, puis trois défenseurs sur lui… Mais l’Anglais est en état de grâce et on comprend mieux pourquoi Stephen Curry admirait sa capacité à marquer des tirs difficiles.
En face, Ray Allen lui répond et leur duel atteint des sommets dans le « money time ». Un duel d’anciens de Connecticut, qui tournera finalement en faveur de Boston. Pour la petite histoire, c’était un 20 avril, 23 ans jour pour jour après l’exploit d’un autre arrière des Bulls face aux Celtics : les 63 points de Michael Jordan.