Limité à 7 minutes par match la saison passée chez les Celtics, finalistes de la conférence Est, Guerschon Yabusele a été prolongé par la franchise de Boston jusqu’en 2020. Le souci, c’est que l’intérieur français voit encore moins le terrain que l’an passé (3 minutes en moyenne seulement) !
De passage à Portland, l’ancien Rouennais a fait le point avec Basket USA sur sa situation personnelle et sa frustration de ne pas jouer, sur les ambitions et le talent évidents des C’s, et sur le début de saison moyen de son équipe. Son grand copain, Terry Rozier, nous apporte aussi son éclairage sur la progression en coulisses du tricolore.
« Il faut encore qu’on apprenne à jouer tous ensemble »
Guerschon, vous n’avez pas pu fouler les parquet mais qu’avez-vous pensé de cette nouvelle défaite ? Il y a eu un bon retour en dernier quart, mais ça tombe trop court…
« Ça s’est joué sur des petits détails. Ils ont eu un joueur pas forcément shooteur qui a réussi deux gros tirs (ndlr : Al-Farouq Aminu). Ça les a beaucoup aidés. Ils ont été plus durs que nous sur ce match-là. On a quand même réussi à revenir, on s’est bien battu. On est revenu à égalité. On avait ce match entre les mains mais ça s’est joué sur quelques possessions à 50-50. Ça a penché de leur côté. »
Ça fait un road trip à quatre défaites pour une victoire. Comment expliquez-vous que votre équipe, une grosse cylindrée, peine autant en début de saison ?
« C’est la première année que tout le monde est là. On a beaucoup, beaucoup de talent et il faut encore qu’on apprenne à jouer tous ensemble. »
Paradoxalement, vous avez un effectif qui a pas mal évolué avec les retours de blessure, comment pouvez-vous faire mieux que la saison passée ?
« On est ambitieux, mais on doit encore apprendre à jouer ensemble. Possession après possession. Il faut qu’on soit meilleur en défense, et après ça va le faire tout seul. Je ne m’inquiète pas pour ce début de saison. On n’a pas très bien commencé le championnat mais on est là, on a une équipe qui a du caractère, qui sait réagir et on va s’adapter. »
Individuellement, comment décririez-vous ce début de saison avec un temps de jeu très maigre malheureusement ?
« Pour l’instant, je suis encore dans l’apprentissage on va dire. Je dois être là, attendre et être prêt quand je dois rentrer. On a vu sur quelques matchs que je suis rentré en fin de partie, ou en 3e quart-temps. Je dois rester prêt pour ça et continuer à travailler. »
Comment vous sentez-vous dans ce groupe très dense, avec du talent à tous les postes, avec des All-Stars et puis des jeunes joueurs qui en ont le profil ?
« Là on est au complet par rapport à l’année dernière. On est une très grosse équipe mais on apprend encore à jouer tous ensemble. Je me sens vraiment bien dans cette équipe, je pense que je peux être un joueur qui peut apporter quelque chose dans un contexte différent des autres. Je peux vraiment aider cette équipe. »
« Ça prouve qu’ils ont confiance en moi »
Que voulez-vous dire par un « contexte différent des autres », quel rôle pensez-vous pouvoir remplir dans cette équipe ultra-complète ? Où et comment pouvez-vous faire une différence ?
« On est une grosse équipe et chacun a sa façon de jouer. Moi, je veux être bon dans ce rôle d’energizer, mettre des shoots quand je suis ouvert, dribbler mais aussi être un facteur positif en défense. »
Vous ne jouez pas beaucoup mais vous avez obtenu récemment une prolongation de contrat, que signifie-t-elle pour vous ?
« Je suis très content, ça prouve qu’ils ont confiance en moi, qu’ils ont toujours cet œil sur ma progression. Même si je n’ai pas eu beaucoup plus de minutes que ça l’année dernière, ils ont toujours un projet pour m’intégrer à l’effectif. C’est quelque chose de positif. »
Comment procédez-vous pour essayer de vous montrer à votre avantage ? Les entraînements sont-ils un peu vos matchs, en attendant de pouvoir entrer dans les matchs ?
« C’est compliqué en ce moment car on voyage et on n’a pas de gros entrainements car on est plutôt dans la récupération. Mais pour ceux qui jouent moins, on fait des petits matchs. On a aussi les entraineurs qui sont là pour nous faire travailler le foncier, et rester dans la meilleure forme physique. »
Vous êtes encore jeune, jusqu’à quand vous dites-vous que vous pouvez rester chez un prétendant sans pouvoir jouer ? Jusqu’à quand vous laissez-vous avant de trouver une situation plus favorable avec du temps de jeu et des responsabilités, quitte à ne plus être chez un prétendant ?
« Il n’y pas vraiment de jusqu’à quand… Je suis prêt à jouer maintenant. Je suis là, j’attends qu’on appelle mon nom et je fais tout pour être fin prêt, pour que quand je suis sur le terrain, ça ne soit que du positif. Je suis dans cette perspective. Moi j’attends, je travaille tous les jours et je suis prêt. »
Pour finir, comment vous sentez-vous dans la ville de Boston ? Ça fait trois ans que vous y habitez, est-ce une ville qui vous plaît ?
« Je suis davantage quelqu’un qui reste chez moi. On joue aux jeux vidéo avec mes coéquipiers. J’aime bien aller au restaurant. Au début, je sais que j’avais bien aimé visiter les musées de la ville. J’aime bien aussi aller en ville et voir les endroits un peu cultes de Boston. Il y a quelques petits endroits à voir et j’ai visité tout ça. »
L’avis de Terry Rozier
Terry, vous semblez proche de Guerschon dans cette équipe des Celtics, que pouvez-vous nous dire de sa place dans le collectif, sachant qu’il n’a pas droit à beaucoup de temps de jeu ?
« Je suis très proche de Guerschon, je dirais même que c’est avec lui que je suis le plus proche dans l’équipe. C’est un super gars. Il vient et fait son travail sérieusement tous les jours, c’est un vrai pro ! Il est très marrant, il me fait beaucoup rire et il reste toujours lui-même. Il n’est jamais trop déçu ou trop exubérant, il reste plutôt mesuré et c’est ça Guerschon. Et c’est un super gars ! »
On imagine que vous avez été heureux pour lui avec sa prolongation de contrat jusqu’en 2020…
« Oui, j’étais très heureux pour lui. C’est mon tour cette saison avec mon contrat qui prend fin et on verra où ça nous mène… Mais c’est toujours bon de voir un coéquipier recevoir une opportunité. C’est un bosseur, il le mérite ! »
Pouvez-vous nous faire passer en coulisses et nous dire comment Guerschon progresse aux entraînements ?
« On le voit qu’il bosse dur aux entrainements. Il est là aussi les jours sans match pour venir faire du tir ou jouer en trois contre trois. Il est toujours là pour venir défier les gars à jouer. Je sais que la saison est encore longue, il aura sa chance. »
Propos recueillis à Portland