Tous les mardis, la « course au MVP » vous propose un classement des 5 candidats potentiels au titre de Most Valuable Player 2011. Pour cette nouvelle édition, nous allons nous intéresser au pivot du Magic, nommé meilleur joueur de la conférence Est en novembre : Dwight Howard
Considéré pendant longtemps comme un joueur au physique hors normes mais aux qualités offensives limitées, Howard s’affirme de plus en plus comme un candidat sérieux au titre de MVP 2011, et ce ne sont pas ses dirigeants qui diront le contraire.
Arrivé en 2004, Dwight Howard est apparu dans le top 5 des votes pour le titre de MVP lors des trois dernières saisons.
Cinquième en 2008 et quatrième en 2009 et 2010, le pivot semble décidé à passer la vitesse supérieure en ce début de saison.
Son objectif ? La première place.
Enfin, en réalité, D12 n’a jamais fait part de ses ambitions individuelles mais il peut compter sur son coach, Stan Van Gundy, et sur son staff pour assurer la partie promotion.
En effet, cette semaine, SVG a déclaré dans le Orlando Sentinel :
« Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un en NBA qui joue un meilleur basket que lui actuellement. »
Vous connaissez Van Gundy, quand il s’agit de défendre ses joueurs, il a légèrement tendance à exagérer. D’ailleurs, il a lui-même reconnu qu’il n’était pas objectif.
Cela dit, pour une fois, on ne peut pas vraiment lui reprocher d’être de mauvaise foi car son poulain mérite vraiment que l’on pense à lui pour le titre de MVP.
Le nouveau Dwight Howard
On dit souvent que les pivots se développent plus lentement, que leur jeu arrive à maturité lorsqu’ils atteignent les 27-28 ans et c’est un petit peu ce qui est en train d’arriver à Howard (25 ans demain).
Statistiquement, D12 n’a pas fait de progrès fulgurants. Au contraire, ses stats sont même très légèrement en baisse dans la plupart des domaines (sauf aux points).
En revanche, son impact sur le jeu est plus « large ». Sa défense était déjà présente mais c’est en attaque qu’il a fait le plus de progrès et, sans doute, ses petites séances d’entraînements privées avec Hakeem Olajuwon n’y sont pas étrangères.
On peut l’écrire : Dwight Howard a changé. Principalement dans l’attitude. Il joue plus intelligemment et prend de meilleures décisions. Il adapte son jeu à la défense adverse.
Pour amener un peu d’eau au moulin, il suffit de regarder ses progrès au niveau des fautes, l’un de ses plus gros défauts qui l’a souvent obligé à passer plus de temps qu’il ne devrait sur le banc.
Lors des 10 premiers matches de la saison, Howard était retombé dans ses travers. Il faisait en moyenne 4.4 fautes par match, ce qui est énorme. Son temps de jeu en a pris un coup (32.8 minutes), et son équipe aussi (7v-3d).
Puis Howard a rectifié le tir et dans les 8 matches qui ont suivi, il a fait tomber sa moyenne de faute à 2.1 par match. Ce qui est nettement mieux, d’autant plus qu’il a pu passer 37.3 minutes sur le terrain durant cette période et que son équipe n’a perdu qu’un seul de ses 8 matches (ces statistiques ont été calculées avant la défaite contre Atlanta).
Adapter son jeu, c’est l’une des choses que Dwight Howard avait du mal à faire par le passé mais aujourd’hui, ce qu’il fait est plus qu’encourageant. Il est le franchise player de son équipe et les défenses l’amèneront toujours là où il est le moins à l’aise (sur la ligne des LF par exemple). A lui de s’adapter.
Dwight Howard est-il assez « sexy » ?
C’est l’une des questions soulevées par le General Manager du Magic, Otis Smith, qui, toujours dans le Orlando Sentinel, déclarait ceci :
« Les votants ne voient pas à quel point Dwight Howard affecte le jeu dans son ensemble. Ce n’est pas sexy. Marquer 30 points chaque soir, ça c’est sexy. »
Otis Smith peut déjà se rassurer, pour le moment, aucun joueur ne dépasse les 28 points par match cette saison.
De plus, il faut noter que Dwight Howard réalise sa meilleure saison au niveau du scoring avec 21.3 points de moyenne (17ème de la ligue).
Une statistique parfaitement honorable puisque, depuis le sacre d’Allen Iverson en 2001, la moyenne de points marqués par match par un MVP est de 24.9.
Mais le plus intéressant pour Dwight Howard se trouve une fois de plus de l’autre côté du terrain, en défense.
Certes, il n’est plus, pour le moment, le meilleur rebondeur et contreur de la ligue comme ce fut le cas lors des deux dernières saisons.
En revanche, d’après basketball-reference, son Defensive Rating (une estimation du nombre de points encaissés par son équipe sur 100 possessions lorsqu’il est sur le terrain) est de 92. C’est la meilleure performance de sa carrière dans cette catégorie.
En comparaison, son Defensive Rating était de 95 lors de deux dernières saisons.
Dwight Howard MVP, est-ce possible ?
Il est encore tôt mais pour le moment, Howard fait clairement partie des candidats sérieux au titre de MVP 2011.
Son équipe a les résultats et Howard réponds aux critères nécessaires pour remporter ce titre.
On n’ira pas jusqu’à dire comme Stan Van Gundy que le pivot du Magic est le meilleur joueur de la ligue à l’heure actuelle, mais son évolution fait plaisir à voir.
Côté positif, on retiendra les progrès effectués par Howard en attaque et dans l’attitude. Il a pris confiance, gagné en leadership et aujourd’hui, il prouve qu’il sait faire autre chose que de se servir de ses muscles.
Plus il progressera, plus il rendra ses coéquipiers meilleurs. C’est indéniable.
En revanche, le pivot du Magic doit foncièrement progresser dans deux domaines. Le premier, ce n’est pas une surprise, c’est les lancers-francs. 54.1% de réussite, c’est beaucoup trop faible. Shaquille O’Neal a bien été élu MVP en 2000 avec 52.4% de réussite aux LF mais il s’agissait certainement de sa seule et unique faiblesse.
Le second domaine est celui des ballons perdus. Là encore, 3.4 pertes de balles par match, c’est trop. Surtout pour un pivot.
Sur les 25 dernières années, seuls trois pivots ont été nommés MVP. Il s’agit de Hakeem Olajuwon, David Robinson et Shaquille O’Neal. Rien que ça.
Pour rejoindre ce club très fermé, Dwight Howard va devoir encore élever son niveau de jeu mais pour le moment, on peut dire qu’il est sur la bonne voie et ses performances cette saison lui permettent de se placer premier de notre classement pour la deuxième semaine d’affilée.
Joueurs | min | pts | reb | pd | int | ctr | bp | % tirs | % 3pts | % LF | |
1 | Dwight Howard (1) | 34,9 | 20,9 | 12,1 | 1,1 | 1,2 | 2,4 | 3,4 | 57,9 | 00,0 | 54,1 |
2 | Dirk Nowitzki (5) | 36,0 | 24,9 | 7,7 | 2,3 | 0,6 | 0,7 | 2,3 | 55,3 | 36,8 | 85,5 |
3 | Deron Williams (-) | 37,8 | 21,8 | 4,2 | 10,0 | 1,4 | 0,2 | 3,5 | 47,1 | 33,7 | 86,0 |
4 | Derrick Rose (4) | 38,8 | 24,9 | 4,3 | 8,2 | 1,2 | 0,6 | 3,8 | 45,4 | 36,1 | 78,0 |
5 | Russell Westbrook | 37,4 | 23,7 | 5,5 | 8,6 | 2,2 | 0,4 | 4,1 | 43,7 | 24,0 | 87,2 |
Mentions spéciales (dans le désordre) : Amare Stoudemire, Kobe Bryant, Kevin Garnett, Pau Gasol, Chris Paul, Dwyane Wade.