Kyle Lowry fait une croix sur les lauriers pour mieux gagner

Pour la 4e année de suite, Kyle Lowry a obtenu son étoile de All-Star (sans avoir été repêché grâce à une blessure). La particularité, cette année, c’est que son coach Dwane Casey a ouvertement fait du lobbying auprès de ses confrères pour qu’il soit sélectionné. L’explication ? Le recul statistique assez conséquent de son meneur.

Si sa moyenne à la passe reste sensiblement la même par rapport à la saison précédente, celle des points inscrits a chuté de près de six unités, en plus d’une adresse en baisse également. S’il marque moins, c’est aussi parce qu’il joue moins. Et s’il joue moins, c’est pour mieux faire de la place aux jeunes pousses du banc, Delon Wright et Fred VanVleet.

Résultat : DeMar DeRozan et cette « second unit » si précieuse récoltent beaucoup plus de lauriers que Kyle Lowry cette année. Son sentiment là-dessus ? « Il s’en fout », répond pour lui son compère All-Star, épaté par sa mentalité.

« J’ai toujours voulu être un All-Star, j’adore l’être et je vais continuer à vouloir l’être car ça vous montre simplement mon talent et qui je suis », dit à son tour le meneur. « Mais j’ai toujours voulu être un joueur d’équipe. Je l’ai compris dès l’université, quand tu gagnes en équipe, tout le monde a droit à ses propres accolades, ses distinctions individuelles. »

S’effacer un peu individuellement pour mieux briller collectivement. La recette fonctionne jusqu’ici à merveille chez les Canadiens, qui dominent la conférence Est.

« Je me fiche d’être un second couteau », poursuit Kyle Lowry. « Ça ne me dérange pas, peu importe ce qui arrive, tout ce qui aide mon équipe à obtenir un titre, c’est ce que je veux faire. Et si ça passe par 25 tirs par match pris par DeMar, ça n’a pas d’importance. Si nous gagnons des matchs, peu importe. J’ai l’impression que si tu gagnes, personne ne regarde ce qui se passe ou comment ça s’est passé. »

Son ambition est désormais d’emmener les Raptors jusqu’à un niveau jamais atteint dans l’histoire de la franchise : la finale NBA. Kyle Lowry sait aussi que Toronto sera particulièrement observé à l’entame des playoffs. Car DeMar DeRozan, les autres et lui ont plus d’une fois fait l’objet de critiques par le passé, quant à leur rendement dans les joutes de fin de saison. Cette année, la pression sera d’autant plus forte qu’ils devraient finir pour la première fois au sommet de l’Est, avec un probable record de franchise. Le meneur a sa façon de voir les choses à ce sujet.

« Les médias peuvent toujours avoir tort. Ils peuvent dire : ‘Je suis désolé, j’avais tort.’ C’est leur travail. Mais je ne critique personne pour ce qui est écrit. Je m’en fiche. Les médias écriront ce qu’ils écriront, chacun dira ce qu’il dira. Tout le monde aura sa propre opinion, n’est-ce pas ? En tant que professionnel, vous le prenez et pouvez le garder ou vous pouvez juste en rire. »

Il a déjà fait son choix.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.