Les Mavericks au coeur d’un énorme scandale sexuel

Dans un article intitulé « Inside the Corrosive Workplace Culture of the Dallas Mavericks », et à partir de nombreux témoignages d’employées, et ex-employées de la franchise, Sports Illustrated révèle l’existence d’abus sexuels, de harcèlement et de misogynie au sein de la direction de la franchise. Principal accusé : l’ancien président Terdema Ussery, qui a quitté la franchise en 2015 après 18 ans à ce poste.

« Ne monte jamais dans un ascenseur avec lui » conseillait-on ainsi aux femmes qui travaillaient aux Mavericks, et le magazine a pu recueillir des témoignages précis, sur plusieurs années, des méthodes de ce bras droit de Mark Cuban, dont certaines rappellent évidemment ceux qui visent depuis plusieurs mois le producteur hollywoodien Harvey Weinstein. Il y faisait régner une vraie culture du « bordel », et lorsqu’une femme était stressée à l’idée d’aller dans son bureau, il proposait de « l’embrasser pour la détendre. »

Autre personne dans le viseur : Earl Sneed, journaliste pour le site officiel de la franchise depuis 2010, inculpé pour coups et blessures sur deux anciennes petites amies, dont une travaillait aux Mavericks. Sa direction avait passé l’éponge sur ces violences, se contentant d’ajouter un avenant dans son contrat stipulant qu’il ne devait plus approcher la moindre collègue dans les bureaux…

Interrogé par Sports Illustrated, Terdema Ussery a immédiatement démenti toutes ses accusations : « Je suis profondément déçu que des sources anonymes fassent des accusations absolument fausses et incendiaires contre moi. Pendant ma carrière aux Mavericks, je me suis efforcé de me conduire avec intégrité, empathie et caractère avec les autres. Pendant quasiment 20 ans passés aux Mavericks, je n’ai jamais eu vent de plaintes à caractère sexuel me concernant, ou de reproches de la part de la franchise sur une attitude inappropriée ».

Mark Cuban au courant de rien…

Dans son communiqué, il explique même qu’il avait prévenu sa hiérarchie de la mauvaise conduite de certains employés, mais que la franchise avait refusé de s’en occuper…

En plein scandale Weinstein, mais aussi après les révélations sur les dirigeants de Louisville, cet article fait l’effet d’une bombe, et la NBA et Mark Cuban n’ont pas tardé à réagir.

Ainsi, la ligue a annoncé qu’elle allait superviser une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ce qui est considérée comme « une culture du harcèlement sexuel » aux Mavericks.

Quant à Mark Cuban, il affirme qu’il n’était au courant de rien et après avoir immédiatement viré un haut dirigeant, ainsi qu’Earl Sneed, il a ouvert une enquête interne.

« Tout ça est nouveau pour moi » affirme-t-il à nos confrères. « Je ne m’en suis seulement alerté lorsque j’ai appris que vous meniez une enquête. Sur ce que j’ai lu, je viens juste de virer notre responsable des ressources humaines. Je ne tolère pas ce que j’ai lu. C’est répugnant. On ne peut pas fermer les yeux là-dessus. Depuis le mouvement #MeToo, je suis incapable de vous dire le nombre de fois où j’ai demandé à mon directeur des ressources humaines s’il y avait des problèmes de ce genre chez nous. À chaque fois, il me répondait « non ». Il n’y a pas de place aux Mavericks pour de tels agissements. Je suis gêné, franchement, que ça se passe sous ma direction. Cela doit être réglé. Point barre. »

Selon certains témoignages d’employées, dont celui du journaliste viré, Mark Cuban était parfaitement au courant de ce qui se passait dans les bureaux de sa franchise.