Dunn sort du désert

Quel meneur de jeu pour les Bulls ? La question était récurrente la saison passée. Fred Hoiberg a tenté de nombreuses combinaisons dans son cinq de l’époque entre Rajon Rondo, Jerian Grant ou Michael Carter-Williams. Un vrai bricolage décrié plus d’une fois. Cette saison encore, la hiérarchie chez les meneurs ne semblait pas encore établie entre Grant et un nouveau venu, impliqué dans l’échange de Jimmy Butler : Kris Dunn.

Cette hésitation en début d’exercice ne semble plus être d’actualité depuis plusieurs semaines, car l’ancien Wolf s’installe en tant que titulaire. Celui en qui beaucoup voyaient un rookie de l’année potentiel la saison passée est bien parti pour faire oublier ses premiers pas ratés dans le Minnesota. En jouant plus et avec davantage de responsabilités, il a déjà multiplié par trois sa moyenne de points. Et cette progression statistique se vérifie dans tous les acteurs compartiments du jeu.

À Charlotte cette nuit, il a grandement contribué à la victoire de Chicago en postant son second double-double en carrière : 20 points, 12 passes ainsi que 6 rebonds et 3 interceptions. Le tout avec une seule perte de balle.

« Pour Kris, tout est question de régularité », pense Fred Hoiberg. « C’est ce dont nous parlons quasiment chaque jour avec lui. Il s’agit maintenant d’enchaîner des matches de qualité ensemble. »

S’il lui arrive encore de passer complétement à côté de certains matches, Kris Dunn fait preuve de plus de constance en ce moment. La preuve, sur les six derniers matches, il tourne à 17 points (47% aux tirs dont… 56% à 3-points !), 7 passes, 5 rebonds et 2 interceptions ! Rien à voir avec sa première année très compliquée aux Wolves, donc.

Des stats à relativiser par rapport au statut de pire équipe de la ligue des Bulls. Mais les progrès du joueur semblent notables et Fred Hoiberg compte sur lui. Ce dernier s’est d’ailleurs fixé comme objectif de le faire progresser au tir.

Fred Hoiberg, ancien shooteur à la rescousse

Un domaine dans lequel Fred Hoiberg, ancien artilleur des Pacers, des Bulls… et des Wolves, connaît plutôt bien. Il shootait à près de 40% en carrière derrière l’arc et a même terminé n°1 de la ligue sur une saison (2004-2005) avec 48%.

« Sois en équilibre et athlétique sur ton shoot », conseille le coach, qui en avait fait de même avec Dwyane Wade l’an dernier, à Kris Dunn. « Ne prends pas le tir si tu ne le vois pas rentrer dedans. »

Ce travail semble payer pour le meneur. S’il a connu une soirée compliquée à Charlotte (8/24) avec un paquet de tirs ratés à 4/5 mètres, Kris Dunn voit ses pourcentages d’adresse augmenter partout. Hormis aux lancers-francs où il doit vraiment bosser (à peine 60% de réussite dans l’exercice).

« Il fait du bon boulot avec moi à l’entraînement », dit Kris Dunn de son coach. « Il travaille sur ma mécanique de tir. C’était un bon shooteur alors il sait que la balle va rentrer pour moi. Il reste positif. J’ai une grande confiance. Je vais continuer de travailler dessus et j’espère rester dans cette dynamique. »

« Non seulement il shoote avec beaucoup de confiance, mais il termine bien près du cercle », ajoute même Fred Hoiberg. « Il joue un basket sous contrôle. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.