Si vous cherchiez de la dureté défensive cette nuit, avec deux équipes shootant à moins de 40% de réussite, c’était à Utah qu’il fallait être. Dans ce qui ne restera pas comme le match le plus beau de l’année, le Heat inflige au Jazz sa quatrième défaite de rang en s’imposant à l’extérieur (74-84). Avec notamment une grosse prestation défensive d’Hassan Whiteside (20 rebonds, 3 contres), Miami a cadenassé l’attaque adverse, limitée à 34% d’adresse et surtout… 25 points et quatre petits paniers en seconde période. Mais le Jazz de Rudy Gobert (12 pts, 12 rbds) est malgré tout resté dans le match jusqu’au bout. Jusqu’à ces trois dernières minutes où Dion Waiters (21 points) a connu un sursaut d’adresse décisif.
Le Jazz voulait pourtant montrer un autre visage ce soir. Lors de sa dernière sortie à domicile, la troupe de Quin Snyder n’avait rentré que 30% de ses tirs face aux Sixers. Ce match-ci ne part pas sur les bases d’un Warriors-Rockets, mais il y a du mieux. Donovan Mitchell, titularisé à nouveau, s’approche beaucoup du cercle, shoote beaucoup, rate beaucoup. Whiteside dissuade déjà. Gobert profite de sa sortie pour claquer un dunk devant Olynyk, puis Ingles met sur orbite Favors en contre-attaque (12-11). Gobert jouant le même rôle que Whiteside en face, le Heat s’en sort grâce à un peu d’adresse extérieure de Waiters. La rentrée de Tyler Johnson est aussi remarquée dans ce registre. Avec lui et les autres représentants du banc du Heat, les visiteurs passent un 7-0 (20-25). Pendant ce temps, Ricky Rubio, pourtant plein de bonnes intentions dans le jeu, foire complétement une passe dans le dos en tête de raquette. Une passe symbole de sa soirée ratée (0/5 aux tirs, 5 turnovers).
Le tandem Hood / Burks met le feu
L’entrée de Rodney Hood fait beaucoup de bien au Jazz. Bien en rythme, il score 9 points rapidement, en périphérie. Puis il feinte le tir à 3-points et se faufile dans la défense du Heat. Meilleur marqueur du Jazz (19 points), il va petit-à-petit s’éteindre dans le match après ce coup de chaud dans le second quart. Un coup de chaud qui inspire ses partenaires dans cette période. Alec Burks aligne plusieurs tirs primés. Puis il met le feu à la Vivint Smart Home Arena avec un énorme dunk en trailer, bien servi par Joe Ingles, meilleur passeur du match (5), qui a tenté de compenser le mauvais match de Rubio à la mène. Les shoots tombent pour ce Jazz en pleine confiance. Pour répondre à ce 14-2 ? Pas grand monde côté Heat. James Johnson est très peu entreprenant ; Dragic, gêné par les tentacules de Gobert. Malgré un enchaînement de temps-mort, Miami pointe à -12 à la pause (49-37).
La défense du Heat impressionne
Mais ce visage séduisant affiché par le Jazz s’efface dès l’entame de la seconde période. La faute à l’intensité défensive du Heat, montée d’un cran. Combien de lobs déviés par Whiteside alors que le Jazz s’acharne à vouloir propulser Gobert au alley-oop ? Combien de fois la paire Favors / Gobert vient s’encastrer dans les bras de Whiteside et Winslow, impériaux pour répondre au défi physique ?
Les duels sont tenus, les tirs sont contestés, le rebond contrôlé. Résultat, Utah ne rentre pas un panier pendant six minutes. En s’appuyant sur cette défense de fer, Miami revient au score. Également hyper gêné par la défense intérieure adverse, le Heat profite des quelques erreurs : un rebond offensif gratté par Whiteside puis dunk devant Gobert, une contre-attaque à 2+1 pour Dragic… Utah encaisse un terrible 20-3. Terrible mais les locaux restent encore dans le match grâce à sa défense et quelques lancers-francs (57-57).
Waiters termine le boulot
Snyder fait encore plus grise mine lorsqu’il voit Gobert regagner le vestiaire après un choc au genou avec Waiters. Le pivot français revient finalement pour l’entame de l’ultime période. Un début de quatrième quart-temps marqué le réveil de Dragic. Discret, gêné et maladroit jusqu’ici, le Slovène passe un 7-0 à lui seul. Mais Gobert passe en mode ramasse-miettes pour répondre et se montre précieux avec son adresse aux lancers puis sort le gros contre devant Whiteside, en second rideau. Ce 9-2 remet Utah sur de bons rails (74-71).
Il reste moins de trois minutes à jouer et la remise en jeu pour le Heat est sans doute l’action clé du match. Waiters se libère et balance un gros tir arc-en-ciel dans le corner à trois pour égaliser : ça rentre. Ce shoot climatiseur libère complétement l’arrière. Car sur la possession suivante, il score à nouveau à mi-distance. Il drive à nouveau derrière et envoie Richardson, seul dans le corner, bingo encore. Puis Waiters termine le match avec un nouveau tir à trois. De ce 13-0, le Jazz ne se remet pas, Hood se montrant incapable de répondre malgré de bons tirs.
« On a eu beaucoup de shoots ouverts qu’on n’a pas mis », pouvait regretter à l’issue de la rencontre, Quin Snyder, dont l’équipe l’équipe n’a rentré que… quatre tirs en seconde période, et même un seul dans le money time. Va-t-il réussir à dégripper son attaque pour la réception des Nets dimanche ? Le Heat, qui vient d’équilibrer son bilan (6-6), achève son road trip (3-2 jusqu’ici) à Detroit le même soir.
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.