« Nan, je ne me souviens pas », rétorque en souriant Ben Simmons quand on lui demande s’il sait ce qu’il s’est passé le 5 janvier 2005. Ce soir-là, Allen Iverson et les siens signaient la toute dernière victoire en date des Sixers sur le parquet du Jazz. Douze années de disette terminées hier soir, avec une victoire référence pour les 76ers de Simmons.
Une cinquième victoire de rang (meilleure série en cours depuis… 2012) d’autant plus impressionnante que, comme le rappelle Ben Simmons, il manquait deux joueurs majeurs de l’équipe : Jerryd Bayless et surtout Joel Embiid. Philly restait d’ailleurs sur neuf défaites de rang lorsque leur pivot ne jouait pas.
« Ça en dit long sur l’équipe », juge le rookie. « On a bataillé malgré les absences et certains ont élevé le niveau de jeu. »
Brett Brown : « On n’a pas l’impression que c’est un rookie »
Si Dario Saric a sorti son meilleur match de sa saison, Ben Simmons a dû lui aussi hausser son niveau de jeu pour compenser ces absences. Maladroit aux tirs avec seulement 7/22, soit, hasard de l’histoire, exactement le même ratio qu’Alln Iverson le soir de janvier 2005, Ben Simmons a fait de tout : 16 points, 13 rebonds, 6 passes (pour autant de balles perdues), 3 interceptions et 3 contres. Une activité de tous les instants à laquelle on s’habitue.
Il est déjà le meilleur rebondeur, passeur et intercepteur en moyenne de son équipe jusqu’ici dans la saison.
« Il est unique », salue Quin Snyder. « Je pense que tout le monde, d’une manière ou d’une autre, prévoit un plan de jeu pour le limiter, parce que c’est une machine. »
Machine physique et usine à statistiques. Il a déjà aligné sept double double, à la passe ou au rebond, sur ses 10 premiers matches. Il est le premier rookie à faire autant depuis un certain Shaquille O’Neal (1992-1993), qui avait démarré par 11 double double de rang, et 68 au total dans la saison ! Ce qui fait dire à demi-mot à son coach qu’il joue comme un vétéran !
« Il outrepasse complètement son expérience limitée en NBA » estime Brett Brown, interrogé avant le match de la nuit dernière. « Je n’en fais pas encore un vétéran car il y a encore un long chemin à faire, mais on n’a pas l’impression que c’est un rookie avec neuf matches dans les jambes. »
« Je veux devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire »
Pour Ben Simmons, son année loin des terrains a été bénéfique, et elle lui permet aujourd’hui de conserver son objectif : devenir l’un des meilleurs joueurs NBA. De l’histoire !
« Je savais que ça prendrait du temps de revenir à mon niveau, et d’être même meilleur que je ne l’étais » raconte-t-il. « En sachant que je veux devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire, ce n’était pas nécessaire de précipiter les choses. J’avais le temps. J’aime toujours jouer, et la partie travail vient de la connaissance du joueur qu’on peut être, et de la grandeur qu’on veut atteindre. J’ai vu comment LeBron travaille, et comment il prend soin de lui. Ça me motive car je veux devenir l’un des meilleurs joueurs de la NBA. »
Meneur de très grand taille, Ben Simmons a conscience d’être unique son genre.
« En attaque, personne n’a le même jeu que moi. Des joueurs font des choses identiques, mais chacun a son propre jeu. Quand je vois une opportunité, je la prends, qu’il s’agisse d’une ouverture ou d’une défense trop basse. Si vous agressez la défense, que vous bougez et que vous faite des passes, vous allez piéger quelqu’un car c’est difficile de défendre pendant 24 secondes. »
Cette nuit, l’autre difficulté était d’intégrer deux nouveaux titulaires, et en bon meneur de jeu, Ben Simmons s’est adapté aux présences de Dario Saric et Richaun Holmes.
« Je suis heureux de pouvoir apporter d’autant de façons possibles. C’est dur de jouer sans deux gars et d’avoir deux autres joueurs dans le cinq de départ. C’est nouveau mais en même temps, ils doivent être prêts et je dois moi-même y être préparé. »
Prochaine étape pour les Sixers, un déplacement à Sacramento. Un adversaire à leur portée pour une 6e victoire de rang.
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