Interview Mindaugas Kuzminskas : "Je pense avoir prouvé que j'ai le niveau pour jouer en NBA" • Basket USA

Avec 32 minutes face à Portland, Mindaugas Kuzminskas a totalisé son plus grand temps de jeu depuis le 29 janvier dernier. Il faut dire que Derrick Rose, Carmelo Anthony et même Lance Thomas manquaient à l’appel… N’empêche, l’ailier lituanien n’a pas laissé passer sa chance en cumulant 14 points, 8 rebonds et 2 passes.

Tournant à de plus modestes chiffres sur la saison (6 points, 2 rebonds, 1 passe en 14 minutes de jeu), l’ancien de Malaga a néanmoins pris le pli de la Grande Ligue américaine. Basket USA a fait le bilan avec l’international balte à quelques semaines des vacances, alors que les Knicks vont encore rater le rendez-vous des playoffs…

« Titulaire ou remplaçant, ça m’importe peu »

Mindaugas, vous avez obtenu plus de minutes face à Portland, comment vous êtes-vous senti avec un temps de jeu plus important ?

« C’est très bien de pouvoir être sur le terrain et de pouvoir jouer. C’est beaucoup moins bien de savoir qu’on n’a pas répondu présent en début de match. Par la suite, on a essayé de revenir dans le match, et on a presque réussi à le faire mais ça n’a pas suffi. Ça doit nous servir de leçons, à nous les rookies, qu’on doit arriver dès le début du match et jouer dur. Personnellement, je suis heureux d’avoir l’opportunité de jouer. »

Est-ce que ça change votre approche du match d’être titulaire ?

« C’est la quatrième fois que j’étais titulaire cette saison. C’est forcément une bonne sensation de débuter le match. Mais honnêtement, ça m’importe peu de débuter dans le cinq ou sur le banc. En tant que groupe, on doit de toutes manières être prêt à jouer dès le début. C’est toujours plaisant d’être dans le cinq mais ça ne fait pas une grande différence non plus. »

Vous avez réussi à redresser la barre au fil du match, avec plusieurs tirs à trois points notamment…

« Je pense avoir plutôt bien commencé la saison au niveau de mon tir, mais mon pourcentage a chuté. Je pense que c’est plus mental quand tu commences à rater certains tirs. Mais j’ai continué à travailler en espérant que mon adresse revienne. A propos de l’équipe, je pense qu’il s’agit d’effort, de se battre sur tous les ballons. En première mi-temps, ils ont eu beaucoup trop de tirs ouverts, ils ont shooté au-dessus de 50%. En deuxième mi-temps, on les a limité à 42 points. Pour nous, la défense est essentielle. »

Quelle évaluation faites-vous de votre saison ?

« Je préfère laisser d’autres personnes parler de ma saison. Parce que collectivement, on n’a pas atteint les objectifs qu’on s’était fixé. Les performances individuelles importent peu, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, quand l’équipe ne gagne pas. »

Pensez-vous que vous avez passé le cap, que vous êtes désormais habitué au jeu NBA ?

« Oui, je pense. Je me sens bien dans mon jeu. Pendant la saison, étant rookie, j’ai connu pas mal de hauts et de bas. Et je sais que je dois encore résoudre certains problèmes. Mais globalement, je pense que j’ai prouvé que j’ai le niveau pour jouer ici. »

Quel était l’aspect le plus difficile dans votre transition entre l’Europe et la NBA ?

« Le nombre de matchs. On a des matchs tous les deux jours, plus les back-to-back. Et puis, on voyage énormément. Certaines règles sont différentes mais bon, ça reste du basket. Et puis, il faut tout de même affronter les meilleurs joueurs du monde chaque soir… »

Est-ce que quelque chose vous a surpris depuis votre arrivée en NBA ?

« Non, pas vraiment. Je joue depuis pas mal d’années au plus haut-niveau en Europe, et on a aussi de belles salles et de bonnes infrastructures. Les voyages sont nettement plus faciles ici, car, quand on a autant de matchs à jouer, il faut pouvoir garder notre énergie. »

Qui étaient vos modèles en grandissant ?

« Au tout début, ma mère et mon frère car ils étaient tous les deux professionnels. Ma mère était internationale et mon frère a joué en pros. Plus tard, je regardais beaucoup Toni Kukoc. »

« Il n’y a pas de secret, il faut bosser ! »

Quels aspects de votre jeu voulez-vous améliorer pour la suite ?

« Tout ! Le shoot, le rebond, la défense, la dureté. Mais le plus important, c’est la constance. »

Vous avez placé deux gros dunks cette saison : sur Cole Aldrich et sur Jeff Green. Lequel préférez-vous ?

« [rires] Ah, je ne sais pas. Les deux valent deux points… En fait, non ! Celui sur Jeff Green a valu trois points. Donc, je vais dire celui-là ! »

Vous avez en tout cas prouvé que vous pouvez attaquer le cercle avec férocité…

« Merci [rires]. »

Vous évoquiez la dureté : est-ce que vous pensez pouvoir progresser physiquement pour mieux tenir les duels ?

« Il n’y a pas vraiment de secret : il faut travailler avec les coachs. Et c’est ce qu’on fait. On a beaucoup de coachs à notre disposition 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Chaque jour, j’essaie de venir une heure avant le début de l’entraînement pour bosser mon jeu. Et je vais continuer à procéder comme ça. »

Vous avez réussi votre meilleur score de la saison face à Chicago, avec 19 points. Pensez-vous pouvoir faire mieux d’ici la fin de saison ?

« J’espère bien ! Je suis surtout content d’avoir réussi ce record personnel dans une victoire, c’est ça qui importe le plus. Si je l’avais réussi dans une défaite, ça n’aurait servi à rien. J’espère surtout qu’on va pouvoir gagner le plus de matchs possible d’ici la fin de saison. »

En septembre prochain, il y aura l’EuroBasket 2017. Vous allez encore être ambitieux avec la Lituanie ?

« Bien sûr. Comme à chaque fois. La Lituanie veut qu’on ramène des médailles. Si le club m’autorise à jouer, et si je suis en bonne santé, je voudrais bien sûr représenter mon pays. »

Votre ancienne équipe de Malaga vient d’atteindre la finale de l’EuroCup, avez-vous suivi ça ?

« Oui, bien sûr. Je suis toutes mes anciennes équipes. Je suis content d’avoir gardé un bon contact avec toutes les équipes où je suis passé, les coachs, les GM et les joueurs. J’espère bien qu’ils vont gagner et comme ça, ils joueront l’Euroleague la saison prochaine. »

Propos recueillis à Portland

Son match face aux Blazers