Kevin Seraphin vit une année 2010 de rêve puisqu’en quelques semaines, il vient d’être sacré champion de France avec Cholet, élu meilleur espoir de la Pro A, puis drafté par les Wizards en 17e position.
Alors qu’il vient tout juste de signer son contrat avec Washington, le Guyanais revient pour Basket USA sur son incroyable ascension.
Kevin, te voici en NBA . C’est un rêve qui devient réalité pour toi ?
Oui, forcément. Souvenez-vous, il y a un an, je vous avais dit que ce rêve était devenu un objectif. Je l’ai atteint.
Pour en arriver là, tu as suivi quelques parcours ?
J’ai été repéré par les dirigeants du pôle de Guyane. On m’avait vu jouer au basket et on m’a demandé si je souhaitais intégrer le pôle. Mes parents étaient d’accord et j’ai essayé. J’y suis resté que deux mois puisque j’ai ensuite rejoint Poitiers, puis Cholet.
A propos de Cholet, on imagine que tu es satisfait de cette saison.
Collectivement, je suis forcément satisfait vu qu’on a été champion de France et qu’on a gagné le titre. Individuellement, je suis content mais je me dis toujours que j’aurais pu faire mieux avec plus de temps de jeu. En fait, je ne suis satisfait qu’à moitié.
A Cholet, tu travailles avec Jim Bilba, une légende du basket français. Que t’apporte-t-il ?
Je m’entends vraiment bien avec Jim, et il m’apportait beaucoup de conseils en défense surtout. Il travaillait aussi avec moi individuellement. Mais je tiens aussi à dire que je dois beaucoup à Jean-François Martin, le coach du centre de formation de Cholet. C’est d’abord lui qui m’aidé avant que je ne travaille avec Jim et Erman (Kunter).
Quand as-tu pris la décision de t’inscrire à la draft ?
C’est venu naturellement. Après le Nike Hoop Summit, en 2009, je savais que je m’inscrirais en 2010.
Et cette draft ? Un fort sentiment au moment de monter sur l’estrade avec David Stern ?
Franchement, la poignée de main avec David Stern c’était énorme ! Je l’ai même serré contre moi (rires). C’est magique, tu te rends compte à ce moment-là que tu fais partie de la grande ligue.
Finalement, tu as décidé de rejoindre la NBA dès cette année. Tu n’était pas tenté de rester en Europe une ou deux saisons de plus ?
J’y ai pensé mais uniquement pour une saison. En plus, Cholet va faire l’Euroligue donc j’étais tenté. Mais j’ai l’opportunité d’être dans une équipe en NBA qui se reconstruit, qui va donner l’occasion aux jeunes de se montrer et c’est pour ça que j’ai décidé de tenter ma chance.
Mickaël Gelabale, ton coéquipier à Cholet, t’a conseillé pour cette décision ?
On en a parlé, et il était favorable à ce que je parte. Il sait comment ça se passe, avec des entraîneurs qui te font bosser à 200%. Il pense que tout va bien se passer pour moi et que je vais progresser plus vite.
Compte-tenu des événements de la saison dernière, tu n’avais pas d’a priori sur les Wizards ?
Aucun ! Mais je pense que cette année, ce sera plus calme.
En convalescence, tu n’a pas participé aux summer leagues. Mais qu’as-tu pensé de ton futur coéquipier, John Wall ?
John Wall a été très, très fort. J’ai vu tous les matches et c’est vrai qu’il est exceptionnel. C’est un leader. Il rend tous les joueurs autour de lui meilleur.
Est-ce que Washington t’a parlé de la NBDL ?
Absolument pas ! Le deal, c’était que s’il me prenait, il n’y avait pas de D-League. Lors des work-out, d’autres équipes m’en avait parlé mais pas Washington. Eux veulent vraiment me voir sur le terrain pour que je progresse. Maintenant, on verra comment ça se passe…
Tu as pu t’entretenir avec ton coach, Flip Saunders ?
On s’est vu et on a discuté. Le feeling est bien passé. Il a eu des joueurs talentueux dans ses équipes comme Kevin Garnett, Rasheed Wallace… Je pense qu’il va m’aider à progresser car il a travaillé avec des intérieurs qui ont marqué l’histoire de la NBA.
Tu fais partie des absents de l’équipe de France, ton avis sur leur préparation.
Je pense qu’il est trop tôt pour faire un pronostic. Il y a beaucoup d’absents. Rodrigue s’est blessé. C’est une équipe renouvelée, mais je crois en nos chances.
On te verra bientôt en Bleu ?
L’Equipe de France, j’y ai goûté en jeunes, et c’est quelque chose que j’adore. Cela représente beaucoup pour moi. Mais aujourd’hui, je vais jouer en NBA et on verra comment ça se passera.