25 décembre 2016, les Warriors viennent de perdre un crève-cœur à Cleveland. Stephen Curry n’a marqué que 15 points à 4 sur 11 aux tirs, et les langues se délient, la sienne y compris. Il veut plus de pick & roll, et quelque chose ne tourne pas rond. Que se passe-t-il avec le double MVP ? Une fin de match manquée contre Memphis dix jours plus tard, et un échange étrange avec Kevin Durant ravive un autre débat. La cohabitation entre les deux superstars est-elle aussi bonne qu’annoncée ? Est-ce que les sacrifices de Curry ne lui ont pas faire perdre sa magie ? Même son adresse longue distance n’est plus ce qu’elle était…
28 janvier 2017, les Warriors viennent de démolir les Clippers. Stephen Curry a marqué 43 points à 65% de réussite, et il a ajouté 9 rbds et 6 pds. L’avalanche de questions a laissé place à des réponses limpides. Ses réponses. 35 points face à Portland, 30 à Sacramento, 20 points et 11 passes face à Cleveland, 24 contre Houston, 27 à Orlando, 28 à Charlotte, et 43 contre les Clippers. Agressif, incisif, créatif, il a retrouvé son rôle et Golden State a franchi un nouveau palier.
« Quand il attaque le cercle, qu’il fixe, qu’il met dedans, qu’il est agressif, il est vraiment difficile à arrêter et ça ouvre le jeu pour tous ses coéquipiers, » se lamente Luc Mbah a Moute après la rencontre.
Le refrain est pourtant connu des Clippers, l’une des victimes favorites du maestro de la Baie. Mais comme son adversaire du soir, même lui avait peut être besoin de se remémorer que tout, pour les Warriors, commence avec lui.
« Je dois être agressif. On a beaucoup de talent dans l’effectif mais en tant que meneur c’est à moi de donner le ton. Que ce soit sur pick and roll ou pas, je dois attaquer pour attirer l’attention de la défense et après tout devient plus simple pour toute l’équipe. Il y a un équilibre à trouver, et je pense que depuis le match de noël, nous avons trouvé un rythme qui fonctionne bien. »
« Stephen a compris qu’il fallait juste qu’il soit lui-même »
Malgré un record de 40 victoires et 7 défaites, les Warriors ont dû cravacher pour trouver ce fameux équilibre. L’arrivée d’un joueur de la magnitude de Kevin Durant change forcément la donne, même si le système offensif est identique aux années précédentes. Pour Steve Kerr, la première partie de saison s’est apparentée à la recherche de cet équilibre. Que ce soit pour le staff mais également pour les joueurs, en particulier pour Stephen Curry.
« Au début de la saison, Steph a vraiment essayé de tout faire pour faciliter l’adaptation de KD. Il avait presque peur de trop shooter, et de tirer la couverture à lui au lieu d’aider Kevin, » explique-t-il. « Et c’était la même chose pour le staff durant cette première moitié de saison. Essayer de comprendre la dynamique de l’équipe, quelles combinaisons de joueurs nous allions faire jouer ensemble, et aussi comment les gars réagissent sur le terrain. Ça a pris un peu de temps mais je pense que Steph a enfin compris qu’il ne devait pas se soucier de KD, ou de Klay, il a juste besoin d’être lui même, » concède le technicien avant de continuer son raisonnement. « Nous nous alimentons de son énergie et de son adresse, et Kevin est tellement altruiste qu’il n’a absolument aucun problème avec ça. Prenez ce soir, il a seulement pris onze tirs, en a mis neuf pour 23 points. Il pourrait être énervé. D’autres joueurs à sa place pesteraient à propos de leur nombre de tirs, mais KD adore quand Steph prend feu comme ça. Je pense qu’après pratiquement 50 matchs, nous avons enfin tous compris les dynamiques de l’équipe. »
Si le processus de maturation de Golden State a pris du temps, Steve Kerr confirme que le déclic a eu lieu il y a peu près un mois alors que Stephen Curry était dans le « creux de la vague », si l’on compare ses performances à la saison dernière. C’est la complicité qui existe entre le coach et son leader qui ont permis à ce dernier de voir le bout du tunnel.
« On parle tout le temps, et on a discuté de tout ça il y a à peu près un mois. Je lui ai simplement dit que l’équipe adore quand il est agressif, qu’il n’a pas besoin de se soucier des autres. KD adore être ici et il adore notre façon de jouer. Il y a des matchs où il va prendre 25 tirs et d’autres où il n’en prendra que 11 mais il s’en fout. Il veut juste gagner. Et quand Steph a fait son show ce soir, KD était son premier supporter. Et je crois que Steph a vraiment pris conscience qu’il pouvait être lui même. »
À en juger par sa dernière performance, mélange d’agressivité, de tirs du milieu du terrain et de runs de folie, le double MVP est a définitivement compris le message. Prenez note, Stephen Curry est de retour.
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