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D’une ZEP de Houston à la NBA et San Antonio, le long chemin de croix de Jonathon Simmons

jonathon-simmons1Ça va bientôt faire un an, et elle ne s’en remet toujours pas

« Je n’arrive toujours pas à y croire. » avoue sa mère, LaTonya Simmons. « C’est le genre d’histoire qu’on voit dans les films mais ce n’est pas sur quelqu’un d’autre. Quand je regarde la télé, c’est mon fils sur l’écran. »

Gamin de ZEP à Houston

Mais oui, Maman Simmons, à 27 ans, Jonathon a bouclé sa première saison NBA chez les Spurs. A 6 points de moyenne, il a été un valeureux remplaçant pour les Spurs qui ont tout de même établi le meilleur bilan de l’histoire de la franchise (67 victoires) la saison passée.

Surtout, il a parfaitement justifié la confiance que les Spurs avaient placée en lui en juin 2015. Et cet été, San Antonio a logiquement validé sa deuxième année de contrat… à hauteur (seulement) de 874 636 dollars !jonathon-simmons2

Si le titre n’a pas été au bout, après l’élimination en demi-finale de conférence par le Thunder, Jonathon Simmons a tout de même pu savourer ce repos de fin de campagne. Rendez-vous compte, le « per diem » de son salaire NBA cette saison (la somme allouée aux joueurs pour manger) était déjà supérieure à tout ce qu’il avait gagné auparavant dans toute sa carrière de basketteur…

Car c’est après un parcours du combattant assez admirable (tout aussi atypique que celui de Luis Montero d’ailleurs) que Simmons a réussi à trouver sa place en NBA. Depuis tout gamin en fait, le Texan se bat contre des éléments contraires.

Gamin du nord-est de Houston, Jonathon va au lycée M.B. Smiley High, un établissement dans l’équivalent de nos ZEP hexagonales. De fait, une étude de la fac réputée de Johns Hopkins a qualifié Smiley High d' »usine à décrochages scolaires ». 40% des élèves de [seconde] n’allaient pas jusqu’en [terminale]. Et le score global de l’école au SAT [l’examen final] était un des pires du Texas. Tant et si bien que les étudiants de l’académie locale ont même fini par être carrément transférés dans l’académie de Houston en 2013.

Du coup, quand les recruteurs ne se bousculent pas du tout au portillon des Simmons (où on mange le Dollar Menu du McDo plus souvent qu’à son tour), Jonathon doit arpenter les chemins de traverse des Junior Colleges, les parents pauvres des Duke, Kentucky et autres North Carolina. Et on pense déjà à une solution de repli. Plus précisément de mise en pli…

« Il est plutôt doué pour couper les cheveux et je pense qu’il aurait pu se constituer une belle petite clientèle. » prévoyait maman Simmons. « Je lui ai dit plusieurs fois pendant l’intersaison qu’il devrait réfléchir à obtenir sa licence de barbier. Mais depuis, le basket a pris le pas sur la coiffure ! »

De Paris Junior College (un an) à Midland Junior College (deux ans), Simmons est le meilleur joueur de son équipe. Mais au fin fond du Texas, il est encore un total inconnu pour les recruteurs. Il se lance ensuite en quête d’un nouvel échelon, la Division I NCAA, en rédigeant une lettre d’intention à l’Université de Houston, celle de Clyde Drexler et Hakeem Olajuwon.

Draft 2012 : la claque !

Là, il mange à nouveau son pain noir, contraint de rester sur le banc une année (la fameuse année redshirt) en 2010-11. Remonté comme un coucou pour son année junior, il tourne à 15 points et 5 rebonds de moyenne pour les Cougars.

Il est encore le meilleur joueur de son équipe et décide de se présenter à la draft 2012… sans trop de garanties, mais avec l’obligation pressante de subvenir à sa famille qui compte alors trois filles. Non-drafté, Simmons accuse le coup.

« Ça a probablement été le moment où j’ai le plus douté de moi-même. Je voyais des gars contre qui je jouais à la fac se faire drafter et aller en ligue d’été, et moi, je n’avais rien. Je savais que je pouvais jouer à ce niveau à l’époque, mais je n’en ai pas eu la possibilité. »

Au lieu de ça, Simmons a pris la première opportunité qui s’est présentée de gagner de l’argent en jouant au basket. Une ligue semi-pro à Houston, la Sugar Land Legends. Simmons a beau enchaîner les matchs à 30 ou 40 points, il n’y a toujours pas de public dans les travées. Pas beaucoup d’argent non plus. Et encore moins de scouts. Bref, la galère…

Jusqu’à ce tryout à Austin en septembre 2013. Pour les Toros (rebaptisés depuis), l’équipe de D-League des Spurs.

« J’essaie généralement de me concentrer sur l’avenir, mais je repense encore tout le temps à ce tryout. Avec tous ces gars autour de moi, je me demandais comment j’allais faire pour me faire remarquer. »

De la galère à la D-League

« Largement au-dessus » de la mêlée selon Brian Pauga, le GM des Spurs version D-League, Simmons démontre des qualités athlétiques au-dessus de la moyenne et un moteur assez sensationnel. Le prototype du gars qui (n’) en veut.

« La D-League allume vraiment un feu en toi », témoigne Danny Green, un autre Spur formé à l’école D-League. « Tu vois ce qu’il faut exactement pour arriver à jouer en NBA, avec énormément de joueurs qui sont aussi talentueux et qui veulent aussi gagner leur place. Beaucoup de gars gagneraient à faire cette expérience. »

Après une première saison en D-League à 10 points de moyenne en 2013-14, et malgré des offres à l’étranger, il décide de rester à Austin. Sa quatrième fille a vu le jour et Jonathon Simmons est un papa poule.jonathon-simmons

« Quand on évalue les joueurs, on évalue aussi leur caractère », ajoute Ken McDonald, son coach en D-League. « Et dans nos notes sur Jonathon, on a vraiment souligné le fait qu’à chaque fois qu’il avait un peu de temps en déplacement, il était sur FaceTime avec ses filles. »

Nommé l’année suivante dans la troisième meilleure équipe défensive de D-League, avec 15 points, 4 rebonds et 4 passes, Simmons devient un candidat direct pour compléter le roster de l’équipe fanion. Mais non !

Son rêve NBA semble encore se refuser à lui alors que ses coéquipiers à Austin JaMychal Green, Bryce Cotton ou encore Jarell Eddie reçoivent eux le coup de fil tant attendu. Simmons hésite à plusieurs reprises à lâcher l’affaire.

« J’essayais de douter le moins possible. Il faut rester optimiste et continuer à avancer. Les coachs me disaient que je devais garder espoir. »

Et c’est alors qu’il a été recruté par les Nets pour participer aux ligues d’été d’Orlando et de Las Vegas en 2015, quand il s’y attend presque le moins, que les Spurs le rappellent.

Le premier contrat NBA, le Graal !

En juillet 2015, alors qu’il s’apprête à briller en ligue d’été avec moult actions d’éclat et un trophée de MVP de la finale en plus de la victoire des Spurs à Vegas, Simmons reçoit son premier contrat NBA. Signé pour 525 093 dollars la saison, et avec 874 636 dollars potentiels sur une deuxième année pas garantie, Simmons est enfin récompensé.

« C’est assez irréel mais c’était aussi l’école de l’humilité » souffle Jonathon. « Le processus a été long et compliqué et je ne prends rien de tout ça pour acquis. Ça m’a appris l’humilité et maintenant, je savoure encore davantage ce qui m’arrive. Certains disent que mon histoire est une inspiration mais je ne le vois toujours pas comme ça. J’ai juste eu à travailler un peu plus que les autres. »

Plutôt bon dans l’art de détourner les compliments, Simmons a en tout cas appris à maîtriser son jeu, à dompter son shoot et calmer ses ardeurs une fois dans le feu de l’action. Parfaitement pris en main par l’organisation des Spurs, le gamin des quartiers défavorisés se révèle.

« Il avait plutôt l’habitude de foncer et essayer de te sauter par dessus. Mais ça, ça ne marche pas en NBA », ajuste encore McDonald, le coach des Spurs d’Austin. »C’est quand il a appris à lire le jeu dans notre système qu’il a vraiment pris son envol. »

parcours

Lancé en tant que meneur durant sa deuxième saison en D-League, Simmons apprend à la dure comment gérer la pression défensive sur le porteur du ballon ainsi que la mise en place et la gestion des systèmes de jeu, séquence après séquence. Mais le joueur est habitué aux régimes draconiens.

La preuve encore cet été au début duquel, lui mais également son acolyte Kyle Anderson, ont été conviés à participer à quatre sessions de trois heures d’entraînement par jour chaque semaine de la part des Spurs. Et Simmons et Anderson ont décliné… Ils en voulaient en fait cinq, ou parfois six par semaine !

« Jonathon, il se jette dans le jeu, et il se bat. Il a vraiment de superbes qualités athlétiques et c’est un gars qui apprend vite car il bosse beaucoup. Il a une chance d’être un joueur de NBA pour longtemps s’il fait attention et continue à bosser », conclut Gregg Popovich. « Il a été longtemps [en D-League] mais n’a jamais perdu espoir. On peut dire qu’il a payé son tribut. »

Un mix

https://www.youtube.com/watch?v=VOmOtWcMpd8

Ses highlights de la saison 2015-16

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