Il s’est tu pendant plus d’un mois. Il a regardé tous les matches des Jeux olympiques. Il a adoré la sortie des Argentins. Beaucoup moins celle de la France. Meilleur marqueur français en NBA, Evan Fournier se voyait à Rio. Son contrat signé, il pensait qu’il serait rappelé, comme Rudy Gobert. Il n’en a rien été et aujourd’hui, il a « la haine »…
« C’est l’un de mes films préférés, et le nom parle, c’est comme ça que j’avais passé mon été » explique-t-il dans L’Equipe sur le choix de poster un extrait de « La Haine » sur Twitter. « J’avais la haine. Pendant la compétition, je ne voulais pas intervenir et dire un truc maladroit. Je connais les mecs, eux ont besoin d’être tranquilles, de faire leur tournoi, cela ne servait à rien. »
— Evan Fournier (@EvanFourmizz) August 19, 2016
« Pourquoi pas moi ? »
Ce qui fout « la haine », c’est que d’autres ont eu des passe-droit. Un programme spécial pour Nicolas Batum. Le rappel de Rudy Gobert. Même Ian Mahinmi a eu le droit à un coup de fil pour aller à Rio. Pas lui…
« Je n’ai pas trop de mots… J’étais dégoûté. Je me trouvais en France, chez mes parents, à Charenton. J’étais là exprès pour ça. (…) Si j’avais été au TQO et qu’on m’avait viré, j’aurais été fou. Mais dans ce cas, il faut que cela s’applique à tous… Déjà, les choses n’ont jamais été énoncées clairement. Ensuite, Rudy a été une « exception ». Puis, on a mis en place un processus particulier pour Nicolas Batum, qui a signé son contrat aux Philippines. Alors, quand en plus j’ai appris qu’à la veille de la liste, on avait aussi appelé Ian (Mahinmi, qui a décliné), j’ai fini par me dire : je suis le seul qui reste derrière. Où est la cohérence ? Pourquoi pas moi ? »
« Je ne suis pas dans le projet »
En clair, il a le sentiment qu’on n’a jamais cherché à le sélectionner. Il était ainsi prêt à faire les mêmes sacrifices que Batum… Pour preuve, lui et son agent avaient abrégé les négociations avec le Magic pour être prêt pour les JO. C’était son objectif de l’été et il était prêt.
« S’il avait fallu faire ce qu’a fait Nico, je signais. Quelques dizaines d’heures d’avion ne m’auraient pas tué. Je comprends que la Fédération ne pouvait pas faire ça pour trois ou quatre joueurs, mais j’aurais apprécié qu’on me le propose. Les JO, c’est le rêve absolu. Je ne sais pas si j’aurai une autre occasion d’y aller… (…) J’ai vu mes parents partir aux Jeux de Sydney en 2000. J’aurais fait n’importe quoi. »
Regrettant le manque de communication de la Fédé et de son coach, et malgré ce camouflet, il ne ferme pas la porte de l’Equipe de France. Mais voilà, pour lui, cette non-sélection envoie un « message clair » : « Je ne suis pas dans le projet. C’est aussi simple que cela, et ça fait mal. »
L’intégralité de l’interview est à retrouver dans L’Equipe