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Que sont-ils devenus ? Derek Anderson, la revanche avec le sourire

derek andersonRares sont les parcours rectilignes, et Derek Anderson l’a compris très tôt. Abandonné par ses parents à 11 ans, père à 14, l’homme a toujours combattu la fatalité avec le sourire, sa principale et plus belle arme. Comme nombre de ses pairs, Derek Anderson s’en est sorti grâce au basket, en jouant assez pour que la rue n’ait pas le temps de le happer.

« C’est en restant occupé et en travaillant que j’ai évité les ennuis » confie le champion NBA 2006 dans un entretien pour Forbes. « Le fait d’être seul m’a fait comprendre que si je restais occupé, je n’aurai pas à expliquer aux dealers, aux gangs et autre, pourquoi je ne me joignais pas à eux. « Je dois aller au travail. Je dois jouer au basket », c’est le genre d’excuse que j’utilisais tout le temps quand quelqu’un venait me voir. »

Livré à lui même à l’adolescence, le natif de Louisville a sauté quelques étapes et a dû se comporter en adulte plus vite que les autres.

« Tout le monde me voyait aller au travail au magasin de frisandises, livrer des journaux ou jouer au basket. Je me disais en substance, à l’âge de 13 ou 14 ans, « Je vais avoir une routine », j’étais comme une machine. J’ai toujours fait la même chose et ça n’a pas changé. Je suis quasiment le même aujourd’hui. »

Un « Intouchable », touché par les blessures

Mis à part ses deux premières années de fac, l’homme fait toute sa scolarité chez lui à Louisville, jusqu’à la conclure sous les ordres de Rick Pitino à Kentucky. Ce dernier mène sa horde de chats sauvages, baptisés « les Intouchables », jusqu’au titre en 1996. Neuf d’entre eux feront le grand saut vers la NBA, dont Tony Delk, Nazr Mohammed et un Derek Anderson qui laissera derrière lui son coach favori.

« Coach Pitino nous disait que chaque moment était important » se souvient-il. « Tout ce qu’il nous disait c’était de rester concentrés et forts. Beaucoup de gamins partent en vrille, sont dans leur propre monde et veulent faire différemment, mais lui nous gardait concentrés. Chaque jour nous faisions quelque chose. On profitait du moment, nous n’étions pas stressés du tout pour le Final Four. Nous faisions ce que nous avions fait toute l’année, c’est à dire prendre du plaisir et rester nous-même. »

Le sort joue à nouveau un mauvais tour au jeune Derek Anderson lorsque celui-ci se blesse au genou la saison suivante et doit manquer une partie de son année senior. L’arrière est tout de même sélectionné en 13e position par les Cavaliers le soir de la draft, et entame une belle carrière ponctuée par un titre de champion en 2006 aux côtés de son ancien coéquipier à Kentucky, Antoine Walker. Onze saisons à 12 points de moyenne, mais beaucoup de blessures qui l’empêcheront d’exprimer son potentiel sur le long terme : le joueur ne fait qu’un seule saison pleine et ne joue que 615 rencontres sur 902 possible.

Lancé par Cleveland, Anderson est rapidement transféré chez les Clippers, où il réussit sa saison la plus prolifique avec 16.9 points de moyenne, avant d’atterrir chez les Spurs. À San Antonio, il retrouve Tim Duncan, qu’il avait battu quelques années auparavant avec Kentucky lors du tournoi NCAA, et découvre la sagesse de Gregg Popovich.

« Ce que Popovich m’a appris, c’est que peu importe ce qui arrive dans la vie professionnelle, si tu construis une relation avec les gens, elle durera pour toujours. Je pense que que c’était une belle leçon que j’ai appris. »

Il ne jouera d’ailleurs qu’une petite saison dans le Texas mais restera en contact avec Pop’ et « TD » : la leçon est retenue. La suivante lui sera inculquée à Portland par le sextuple champion Scottie Pippen.

« Ce que Scottie m’a appris, c’est « Repose toi et concentre-toi sur chaque match, car ils arrivent vite » » poursuit-il. « Il m’a aussi aidé à mieux m’orienter pour défendre sur certains joueurs, à voir certaines choses avant qu’elles n’arrivent, comment se projeter. J’étais un joueur assez intelligent mais j’ai appris certains trucs de ce genre avec lui, comme « Assure toi de bien te reposer » par exemple. »

Arrière, une espèce en voie de disparition

Vingt ans après le sacre de l’Intouchable en NCAA, la NBA et ses acteurs ont beaucoup changé, et pas forcément dans le bon sens. Sans se faire partisan du « c’était mieux avant », Anderson dépeint une ligue dans laquelle certaines choses ne tournent pas rond. Arrière pur de formation, tout en pénétration, le joueur a par exemple assisté au déclin de ce poste aujourd’hui sous-utilisé. L’ancien Blazer a des mots forts pour qualifier ces arrières qui ne sont plus que « de simples role players » dans la NBA d’aujourd’hui.

« Evidemment, j’étais un poste 2 et comme tout le monde sur ce poste à l’époque, je devais scorer » rappelle-t-il. « Ils n’étaient pas de simples role players comme aujourd’hui, c’était différent. (..) On a tout le temps des débats autour des cinq meilleurs arrières de l’histoire, des cinq meilleurs swingmen. Les équipes n’ont plus de solide joueur sur ce poste. Ce sont des gars lambdas qu’on ne connaît même pas. Parce que s’ils ne s’améliorent pas, ils sont transférés ou coupés. « 

Un problème qui va de pair avec le comportement global d’une « ligue ‘potentiel' » qui n’exploite pas le sien au maximum. D’un côté, il y a des jeunes pousses qui se reposent sur leur acquis une fois la porte de la NBA franchie.

« Il ne faut pas vivre sur son potentiel » prévient l’ancien Wildcat. « Il y a tellement de choses qui sont en dessous de leur potentiel dans la NBA actuelle. Il suffit d’avoir du potentiel et ils vous laisseront jouer. En tant que joueur, il faut s’améliorer. Il ne faut pas être un de ces gars qui pense « Je suis arrivé en NBA, je suis prêt ». Non, progresse. Je veux voir du meilleur basket et plus cette ligue « potentiel ». »

Mais le tort revient également aux équipes, qui de l’autre côté ne mettent pas en oeuvre les moyens nécessaires pour développer ces talents.

« L’état de la NBA aujourd’hui ? Elle dispose de talents, mais il n’y a pas beaucoup de formation. C’est la grosse différence avec le temps où je jouais, tout le monde arrivait en étant sophomore, junior ou senior, et on pouvait voir la progression. Aujourd’hui, les joueurs arrivent après une année de freshmen, ils ne se développent pas et disent « Et alors, c’est mal ? ». On ne peut pas avoir des joueurs avec du potentiel à qui on demande de jouer un sport d’adultes accomplis. Je crois que beaucoup de ces jeunes joueurs se perdent dans tout ce battage. Je dirais que la NBA actuelle est un potentiel sous-estimé qui a besoin de se développer plus vite et de s’améliorer. »

Critique, le retraité de 42 ans l’est donc aisément. Lucide également, lui qui assiste à un spectacle qui semble le frustrer. Pourquoi ? Sûrement parce que lui s’est battu pour faire du mieux qu’il pouvait avec ce que lui a réservé la vie. Le karma l’a récompensé en lui permettant de retrouver ses parents à la fin des années 2000 : son père d’abord, après de grosses recherches, mais qui décèdera quelques mois plus tard ; puis sa mère, qu’il sauve de ses multiples addictions.

L’homme continue son chemin, sa routine, qui consiste à éduquer les jeunes défavorisés par l’intermédiaire de sa « Stamina Academy ». Pour aider des gamins à exploiter leur potentiel et leur donner cette chance que lui a dû se créer tout seul.

https://www.youtube.com/watch?v=fYUYKRVDcLg

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