Brendan Haywood : « David Blatt hésitait beaucoup à se confronter à LeBron James »

David Blatt limogé depuis moins de 24 heures, Tyronn Lue est désormais le coach en titre de Cleveland. Si la nouvelle a fait l’effet d’un choc à cause des bons résultats de l’équipe, elle n’a en fait rien de très étonnant. Joueur de Cleveland la saison dernière, Brendan Haywood confirme que l’importance de Tyronn Lue au sein de l’équipe était une difficulté supplémentaire dans un environnement déjà miné par la pression des résultats.

« Tyronn Lue avait déjà beaucoup de pouvoir au sein de la franchise »

« De ce que j’ai entendu, David Blatt avait perdu l’équipe, » explique le néo-retraité à NBA.com. « Et puis, entre la direction et le coach, il y avait un conflit au sujet des gars qui jouaient et ceux qui ne jouaient pas. Quand on arrive dans ce type de situation, combiné au fait que Tyronn Lue avait déjà beaucoup de pouvoir au sein de la franchise, des leviers et des gens qui le considéraient déjà comme le coach, ce genre de choses arrive.

Outre la cohabitation avec Tyronn Lue, Brendan Haywood explique que David Blatt a également dû faire avec un ego de taille : celui de LeBron James. Sans détour, l’ancien joueur de Cleveland confie que l’entraîneur n’osait pas remettre en question sa star, même lorsqu’elle était en tort.

« Coach Blatt hésitait beaucoup à se confronter à LeBron James : en tant que coach rookie, avec LeBron et son ampleur démesurée, c’était une situation un peu trop compliquée pour lui, » explique t-il. Je me souviens d’un moment, dans une session vidéo, où James Jones a dit au coach qu’il ne pouvait pas juste passer quand LeBron James faisait une erreur car nous le voyions tous et nous étions là à nous dire qu’il ne faisait aucun commentaire à ce sujet alors qu’il allait reprendre Matthew Dellavedova quand il n’était pas bien positionné ou Tristan Thompson. »

« Le respect diminue quand on voit qu’il est effrayé à l’idée de corriger LeBron James »

Forcément, dans un collectif, ce privilège est mal vu, d’autant plus quand l’objectif revendiqué est de gagner le titre.

« Lors d’une séance vidéo, on voit une contre-attaque où LeBron ne revient pas en défense, ou une rotation ratée et le coach continuait simplement de dérouler la vidéo. On voit ce genre de choses en tant que joueur. C’est à partir de ce moment qu’on perd le respect que l’on a pour le coach. Lentement mais sûrement, ce respect diminue quand on voit qu’il devient effrayé à l’idée de corriger LeBron James. Ou à l’entraînement, quand il siffle toutes les fautes à son avantage. Ce genre de choses n’arrange rien. Les gars sont là et se disent : « Sérieux, mec, arrête, tu as peur de lui ? »

À la décharge de David Blatt, il n’avait pas signé pour coacher LeBron James et un candidat immédiat au titre. Au moment de son arrivée dans l’Ohio, l’entraîneur s’imaginait à la tête d’une équipe en reconstruction, autour de Kyrie Irving et Andrew Wiggins. Cleveland avait également décidé de l’assister de Tyronn Lue (avec à la clé, le plus gros contrat de l’histoire pour un assistant) alors que celui-ci fut longtemps en concurrence avec lui pour le titre de head coach…

En termes de gestion des egos, il y avait sans doute mieux à faire pour travailler dans la sérénité.