Voici une demi-finale de conférence qui sent la poudre à l’Ouest. Deux équipes habituées à se rencontrer en playoffs avec en 2005, 2007 et 2008, une victoire pour les Spurs à la clé.
Ces derniers ont créé la surprise en éliminant Dallas que certains voyaient aller au bout. Le « Big Three », bien secondé par George Hill, est passé en mode playoffs, ce qui a tout changé par rapport à la saison régulière. Quant aux Suns, ils ont su se défaire avec la manière de Blazers affaiblis et font figure d’outsiders numéro 1 dans cette moitié occidentale des Etats-Unis.
Entre le jeu d’attaque des uns et la défense de fer des autres, chaque match risque d’être serré, physique et tendu.
Voici nos prévisions pour cette série, avec une analyse secteur par secteur.
Début des hostilités cette nuit dans l’Arizona.
Les meneurs de jeu
Avec 15 points et près de 10 passes par match dans ces playoffs, Steve Nash est sur la lancée, en termes statistiques, de son excellente saison régulière. C’est lui qui guide et rythme le jeu offensif des Suns et il est très difficile de défendre sur lui. Est-il nerveux cependant, vu la hausse de balles perdues rencontrée sur les derniers matches face aux Blazers ? A noter qu’il ne s’est pas entraîné ces derniers jours pour cause de problème à la hanche, mais il assure qu’il tiendra sa place.
En face, il trouvera George Hill, qui a montré sur la série face à Dallas que Gregg Popovich avait eu raison de lui faire confiance comme starter. Hill assure sa part au scoring mais n’est pas passeur comme l’est Nash ou même Tony Parker. Son manque d’expérience joue évidemment en sa défaveur.
Avantage Suns
Les extérieurs
Quelle belle série face aux Blazers que nous ont offert Jason Richardson et Grant Hill. Le premier est le leader offensif des Suns sur ces playoffs avec 23.5 pts/match, tandis que le second, leader défensif aux cannes toujours légères, aura la lourde tâche de s’occuper de Manu Ginobili.
Un ailier argentin devenu première gâchette chez Popovich depuis le placement de Tony Parker sur le banc. Ce qui lui convient à merveille comme en témoignent ses 19 pts/match, et convient également à Richard Jefferson, qui peut profiter des « créations » de son compère Gino pour s’exprimer.
En tout cas, ce quatuor de trentenaires ou presque risque d’assurer le spectacle à chaque match. L’adresse extérieure sera de toute façon déterminante. En cas d’opération portes ouvertes en défense côté Suns (ce qui peut arriver à tout moment), gare au carton de Gino.
Avantage Spurs
Les intérieurs
En l’absence de Robin Lopez (toujours très incertain pour cette série), Amar’e Stoudemire n’a pas multiplié par 2 ses stats face aux Blazers. Il a même diminué légèrement ses statistiques de saison régulière, lui qui sortait d’un après All-Star Game exceptionnel. Mais les Spurs lui réussissent généralement bien, voire très bien (32.7 pts de moyenne cette saison).
Tim Duncan en tout cas aura largement assez à faire avec Stoud’ pour être soulagé de n’avoir pas Robin Lopez, ou un tout petit peu seulement, en un-contre-un en face de lui. Un Duncan redevenu la vigie des Spurs pour ces playoffs avec un rôle très actif en défense. Il faudrait juste que les Suns ne le fassent pas trop courir
Au poste 5, Jarron Collins ne fait peur à personne dans le Texas, surtout pas à l’expérimenté Antonio McDyess.
Egalité
Les bancs
La profondeur est du côté de l’Arizona avec la paire d’artilleurs Dudley/Frye qui, dans un bon jour à mi-distance ou à 3-pts, peut faire très mal. Tout comme le dragster Goran Dragic difficilement arrêtable, le surprenant Amundson, le vieux briscard Barbosa et donc Robin Lopez qui va reprendre un peu de service.
Mais en face, la nouvelle arme de sortie de banc des Spurs s’appelle Tony Parker, qui a conservé malgré tout le même temps de jeu et les mêmes statistiques dans ces playoffs qu’en saison régulière quand il était titulaire. Sans oublier DeJuan Blair dont la puissance va faire du bien face à Stoudemire et qui est capable de mettre autant de points et de prendre autant de rebonds qu’il joue de minutes. Par contre, ensuite, c’est plus faible et les solutions de rechange ne sont pas légion.
Avantage Suns
Les coaches
Gregg Popovich a prouvé face à Dallas qu’il savait toujours créer l’alchimie quasi-parfaite entre sa science du jeu et les hommes dont il dispose. Qui plus est, l’histoire et ses résultats face aux Suns plaident pour lui.
Tout en apportant une touche défensive aux Suns, Alvin Gentry reste un adepte du run’n gun si cher à Mike D’Antoni. Saura-t-il trouver une autre solution si ses joueurs se cassent les dents sur la défense des Spurs ?
Avantage Spurs
Les clés de la série
La première d’entre elles est constituée du duel Stoudemire-Duncan. Celui des deux qui prendra un véritable avantage sur son vis-à-vis fera pencher la balance en faveur de son équipe.
Mais il ne faut pas négliger l’avantage du terrain que possèdent les Suns ni, et ça aura sans doute plus d’importance qu’il n’en paraît à première vue, l’expérience des Spurs et l’historique des playoffs entre ce deux équipes. Et là, clairement, les Texans partent avec un coup d’avance dans la tête.
La saison régulière
15 décembre : Phoenix – San Antonio (116-104)
28 février : San Antonio – Phoenix (113-110)
7 avril : Phoenix – San Antonio (112-101)
Verdict
De par le classement en saison régulière et donc l’avantage du terrain, les Suns sont favoris sur le papier. Mais les Spurs semblent armés pour refaire le coup de Dallas au premier tour et éliminer cette saison encore leur victime favorite. Cependant, si J-Rich garde son niveau actuel et Stoudemire retrouve celui de ses confrontations passées cette saison contre Tim Duncan, l’écart sera vraiment très serré. Avantage Spurs tout de même au final. Mais que cette série semble ouverte…
Pronostic : San Antonio 4-2