Interview Evan Fournier : « Il est trop tard pour sauver la saison »

Après un début de saison tonitruant, Evan Fournier (12.2 points, 2.6 rebonds, 2.1 passes décisives) est depuis rentré dans le rang, relégué sur le banc, derrière Victor Oladipo au poste d’arrière. Malgré un temps de jeu inconstant, le français du Magic continue d’apporter son énergie et sa vista à son équipe. Le changement de coach pourrait redistribuer les cartes au sein du groupe et Evan Fournier nous livre son sentiment sur le départ de Jacque Vaughn, son remplacement par James Borrego et sur la saison du Magic.

Evan, comment avez-vous appris le limogeage de Jacque Vaughn la semaine dernière ?

Nous l’avons appris en même temps que tout le monde mais c’est vrai qu’il n’y a pas vraiment eu d’effet de surprise. La nouvelle était dans l’air depuis un bon moment et la question n’était pas de savoir si ce changement de coach allait avoir lieu mais quand il allait avoir lieu. L’ambiance était un peu pesante. Nous avons immédiatement tenu une réunion d’équipe après coup pour remobiliser les troupes. Ça fait en tout cas mal pour Jacque, parce que c’est quelqu’un de super, un coach très à l’écoute et on culpabilise forcément en tant que joueur quand l’entraîneur est viré. Mais l’équipe avait vraiment besoin d’un électrochoc.

Pensez-vous que son départ puisse servir de déclic à l’équipe ?

C’est le but de cette décision mais il est malheureusement beaucoup trop tard pour sauver la saison. Pour les playoffs, c’est mort et c’est bien dommage parce qu’il y avait de la place pour y parvenir, surtout après ce que l’on avait montré en début de saison. Les changements de rotation ont foutu en l’air notre dynamique alors que l’équipe marchait plutôt bien.

Quelles sont relations avec James Borrego, le coach intérimaire de l’équipe ?

Les relations sont excellentes. James et Jacque travaillaient ensemble depuis de longues années et étaient très proches l’un de l’autre. Leurs méthodes de travail sont globalement similaires. On ne s’attend pas à vivre de révolution avec lui. Il est lui aussi très à l’écoute de ses joueurs et est un très bon coach.

« Les changements dans la rotation ont foutu en l’air la dynamique »

Le nom de George Karl a circulé comme possible remplaçant de Vaughn, mais il semblerait qu’il rejoigne finalement Sacramento…

Je savais qu’il irait aux Kings dès l’instant où ils ont viré leur coach. Pete D’Alessandro (le GM des Kings) est un ancien des Nuggets. Lui et Karl se connaissent très bien. Ce n’est pas une surprise pour moi.

Sur le plan personnel, votre rôle a fortement diminué depuis deux mois après un très bon début de saison. Comment expliquez-vous cela ?

C’est un choix politique de la franchise, qui préfère privilégier les choix de Draft de ces dernières années aux joueurs plus expérimentés. Je pense avoir prouvé en début de saison que je pouvais être un joueur capable de beaucoup apporter à tous les niveaux du jeu. J’ai eu un long moment où je ne jouais qu’une quinzaine de minutes par match et où mon temps de jeu a été très irrégulier. En tant que joueur, ce n’est pas facile à vivre mais c’est comme ça. Je continue à travailler et donner le maximum dès que j’entre sur le terrain.

Avez-vous des projets pendant le All-Star Weekend ?

Je vais me couper du basket et faire le vide pendant quelques jours. Je vais faire le tour de Floride et profiter de mes vacances. Bien sûr, je ne vais pas me goinfrer de hamburger et de frites, mais je pense que me vider la tête sera bénéfique pour la suite de la saison. Et deux ou trois jours avant de reprendre la compétition, je ferai quelques sorties sur le terrain, histoire de retrouver la main.

Propos recueillis à Washington.