Jamal Crawford répond aux lecteurs de Basket USA

Elu à deux reprises meilleur sixième homme de la Ligue, avec les Hawks en 2010 et les Clippers la saison passée, Jamal Crawford est pourtant d’avantage connu pour deux autres faits de gloire : il détient le record NBA des paniers à 4 points et a labellisé un crossover qui sera souvent imité, mais a priori jamais égalé, le « shake and bake. » Malgré ses 34 printemps, le magicien de Lob City reste une des plus fines gâchettes de la ligue, en plus d’être un joueur accessible, poli et sympathique. Nous lui avons posé un peu de nos questions et beaucoup de vos questions après un entraînement des Clippers.

Pour commencer, sais-tu de combien est ton record NBA d’actions à 4 points ?
Heu… 40 et quelque chose, je ne sais pas exactement.

C’est 44. Tu ne comptes pas ?
Non je ne compte pas, j’essaye juste de les mettre (sourire).

Te souviens-tu au moins de ton premier panier 3+1 ?
Non, même pas. On ne me l’avait jamais demandé jusqu’à aujourd’hui. C’est une bonne question.

Tu peux alors nous dire comment en es-tu devenu le spécialiste NBA ?
Oui ça je peux (sourire). J’ai remarqué qu’on commettait beaucoup de fautes sur moi en jump shoot, mais c’était encore beaucoup de 2 points à ce moment-là. J’ai alors commencé à mettre plus de paniers à 3 points en me disant que peut-être les fautes continueraient. Cela a été le cas, elles étaient encore commises et les actions à 4 points se sont enchaînées. En plus j’adore avoir la balle dans les moments chauds donc y’a eu beaucoup de 3+1 décisifs.

AMAteuur : Depuis quand  pratiques tu le Shake and Bake? L’as tu perfectionné d’autant plus quand tu as vu que tu pouvais créer un signature move?

En fait, je l’ai créé quand j’avais 16 ans et complètement par accident ! C’était durant un match All Stars, je l’ai fait sans vraiment savoir ni comment ni pourquoi. Après je suis revenu dessus, je l’ai travaillé et je l’utilise depuis. Je pense que c’est un move assez unique donc si quelqu’un le fait après moi, ce sera parce qu’il m’a vu le faire avant. Il est copyrighté (sourire) !

@CamFaid : Jusqu’à quel âge envisages-tu de jouer et qu’est-ce que tu aimerais faire après ta carrière ?

Si Dieu le veut, j’espère encore jouer 5 ans… (on lui dit alors qu’il aura 39 ans) Je ne pense pas à l’âge mais seulement en années d’activité (rires). Après ma retraite j’aimerais travailler pour ma fondation et venir encore plus en aide aux gens qui en ont besoin à Seattle. Peut-être aussi que je deviendrai coach pour une équipe de lycée.

PlayLikeKyrie : Quels sont les meilleurs dribbleurs de la ligue derrière toi ?

CP3, Kyrie Irving, Steph Curry, Deron Williams et Tyreke Evans.

@NemiaPierce : Contre quel joueur NBA, actif ou retraité, aimerais-tu faire un contre un et penses-tu pouvoir gagner ?

(sans la moindre hésitation) Michael Jordan. C’est le meilleur de tous les temps.

Tu penses donc que tu pourrais le battre ?

Non j’ai pas dit ça! (presque gêné)… Il gagnerait évidemment mais ce serait génial de pouvoir l’affronter. C’est clairement mon idole, avec Magic Johnson un cran en dessous. Etre drafté par Chicago a donc vraiment été un moment unique pour moi.

Peexel :  Quel est le joueur des Sonics qui t’as le plus marqué et pourquoi ?

Gary Payton ! Il m’a pris sous ses ailes il m’a aidé à travailler mon jeu. On s’est entrainé ensemble, je suis devenu un meilleur joueur grâce à lui  Il était l’image de la ville, c’était lui le dieu de Seattle.

Mothafunker : Parle nous de Chauncey Billups, quel était son importance aux Clippers ?
C’était un grand frère pour moi. Je lui parle encore tous les jours. On a eu des carrières similaires, jusqu’à ce qu’il arrive à Detroit et gagne un titre, ce que j’espère pouvoir faire ici aux Clippers. C’est un homme extraordinaire, très intelligent et il a eu une carrière exemplaire.

He_Got_Game : Après ta carrière, comptes-tu t’investir comme Gary Payton, pour le retour d’une franchise à Seattle ?
J’adorerais faire ça. Les gens de Seattle m’ont beaucoup aidé, ils m’ont aidé à voir un projet. J’aimerais vraiment aider cette communauté en retour car elle a besoin d’une franchise NBA. C’est une ville géniale, on voit bien que les fans là-bas sont extraordinaires, que ce soit avec les Seahawks, les Mariners et les Sounders. Pour le basket et la ligue, le retour d’une franchise à serait génial !

Arsenic : Après plus de 14 saisons passées dans cette ligue, observes-tu des différences majeures entre la NBA du début des années 2000 et celle d’aujourd’hui ? Les regrettes-tu ?
La plus grande différence est que la ligue est beaucoup plus jeune aujourd’hui. Quand j’ai commencé, il y avait quelques jeunes joueurs mais la majorité des équipes étaient expérimentées, avec des gars qui avaient déjà entre 5 et 7 saisons dans leurs bagages. Aujourd’hui, la plupart des équipes sont très jeunes, le jeu est plus rapide, plus athlétique, et se développe plus vite. Il faut donc être plus réactif.

Pourtant les joueurs plus âgés, à l’image de Tim Duncan et Manu Ginobili, sont encore compétitifs. Est-ce paradoxal ?

Non car il faut la sagesse des joueurs plus âgés dans une équipe, et c’est cette intelligence là qui les maintient au sommet. La rapidité des jeunes joueurs est le parfait complément, elle est essentielle.

Arsenic : La question du mont Rushmore est de plus en plus d’actualité dans les médias, as-tu toi aussi un quatuor de prestige à donner ?

Ouch…. Je peux déjà dire MJ et Magic, mais après je dois réfléchir. Il y a tellement de choix.

Allez, on te donne rendez-vous dans quelques semaines pour avoir les trois derniers noms.

Mais il me faut plus de temps pour y penser !

DOCUMENTAIRE SUR JAMAL CRAWFORD