Les Spurs ont fait rêver une grande majorité du monde de la NBA durant les Finales contre le Miami Heat. Avec un jeu léché, collectif et une franchise stable, San Antonio a imposé encore une fois son modèle, qui existe depuis 1997, au sommet de la ligue.
Mais maintenant qu’il faut penser à réussir le doublé, beaucoup se demandent si cette philosophie peut s’exporter et faire des petits dans le reste de la NBA, alors que la mode des équipes assemblées avec des superstars a servi de moteur depuis Boston, en 2007 ? Tout le monde a son avis.
« Ils (les membres du Big 3) sont ensemble depuis 12 ans », rappelle Jeff Hornacek, le coach des Suns à l’AP. « Ce serait génial d’avoir un modèle San Antonio mais je ne suis pas sûr qu’on le reverra un jour. Car il faut avoir des Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker qui prennent moins d’argent pour mieux s’entourer. Si on trouve des joueurs ainsi, alors il y a une chance. Mais ça va devenir de plus en plus dur. »
Avec Tim Duncan, c’est mieux
Les Celtics et le Heat avaient des joueurs qui, eux aussi, ont accepté des contrats moins juteux pour avoir de meilleurs coéquipiers. Gregg Popovich affine son modèle avec la draft et un peu de chance.
« Il faut avoir le premier choix de draft tous les 10 ans et être sûr qu’il sera un franchise player. C’est la formule. C’est notre chance : David Robinson pendant une décennie, puis Tim Duncan. Je pense que tout le monde peut construire autour de ça. »
Un franchise player, oui. Un joueur discret aussi, qui ne cherche pas la lumière ni un marché économique plus grand.
« La vraie clé c’est de savoir si on peut trouver une personne qui vous permet de construire une telle culture… Beaucoup essaient de le faire », estime John Hammond, le GM des Bucks.
Imiter l’excellence collective
Vraiment ?
« Ils veulent copier la philosophie », précise le président et coach des Wolves, Flip Saunders. « On essaie, on souhaite bien jouer au basket. Le meilleur joueur est celui qui donne le ton, car dans toute organisation qui a du succès, il faut un joueur au centre de tout. Ensuite, il faut un joueur dominant qui peut vous aider, au scoring, en défense ou autre. »
Isiah Thomas, qui a lutté face à Magic Johnson et Michael Jordan, y voit un retour du principe d’équipe avant celui de la réussite individuelle des joueurs, aussi forts soient-ils.
« Avec la victoire de San Antonio, j’espère que le concept d’équipe sera mis en avant. On a tous vu la magnifique façon avec laquelle ils ont joué. Le jeu collectif et la beauté de cette philosophie sont, selon moi, beaucoup plus attirants que de voir des grandes performances individuelles. »