C’est désormais une tendance en NBA. De plus en plus de coaches possèdent aussi la casquette de dirigeant. Mike Budenholzer est le dernier en date à s’installer dans cette catégorie puisqu’il a récupéré (de façon temporaire pour l’instant) le poste vacant de Danny Ferry, en congé suite à l’affaire de racisme qui touche les Hawks.
Il rejoint Doc Rivers, Flip Saunders, Stan Van Gundy ou encore Gregg Popovich qui, eux aussi, jonglent entre le banc de touche et les bureaux de leurs franchises. Une situation nouvelle car la ligue aime habituellement répartir les pouvoirs mais le modèle Gregg Popovich à San Antonio a fait ses preuves et les Clippers ont suivi le mouvement avec Rivers.
« Gregg Popovich le fait depuis longtemps avec R.C Buford, ça a donné le ton », analyse Budenholzer pour le blog Hang Time. « Les deux forment une superbe combinaison. Je l’ai vu de près pendant 19 ans, c’est pour ça que je me sens à l’aise dans ce rôle. Je connais cette expérience. »
Avoir le contrôle et une connexion avec les dirigeants
Le coach des Spurs a été très longtemps une exception dans un système qui commence à s’inspirer du football américain.
« Les équipes de football sont construites ainsi. Regardez Bill Parcells (double champion NFL avec les Giants), Bill Belichick (coach des Patriots), ils ont le contrôle total », compare Flip Saunders.
Pour le nouveau coach des Wolves, cela facilite le dialogue, surtout en temps de crise.
« Dans les moments compliqués, les relations entre l’entraîneur et le propriétaire ont tendance à se perdre. Les dirigeants et le staff n’ont pas les mêmes objectifs donc avoir un coach qui est aussi président ou GM, ça force une connexion et le message passe beaucoup mieux. »
Les agents ne sont pas pour…
Les avantages sont nombreux, mais pourquoi certaines franchises sont encore frileuses pour donner les pleins pouvoirs à leurs coaches ?
« Beaucoup doutent de cette méthode », estime Flip Saunders. « Les agent surtout, ils n’aiment pas forcement l’idée de voir quelqu’un avoir le contrôle sur leurs joueurs. Le coach, en le faisant jouer ou non, peut alors dicter le salaire du joueur. »
Dans cette situation, les coaches ont effectivement un double pouvoir : sportif et économique. Pour les agents, cela offre un levier de moins car le coach/GM contrôle tout et devient incontournable.
Les coaches prennent le pouvoir
Rick Carlisle est lui dans une hiérarchie bien définie à Dallas. Il n’a pas tous les pouvoirs, ce qui ne le dérange absolument pas.
« Dans mon cas, je ne le cherche pas. J’aime mon propriétaire, Mark Cuban et mon GM, Donnie Nelson, avec lequel je suis ami depuis 30 ans. Je veux me concentrer sur mon boulot, mais je félicite les gars qui prennent ce genre de responsabilités. »
Le coach des Mavericks est aussi le président de l’association des coaches. Pour lui, cette tendance est une preuve que les hommes du banc prennent le pouvoir dans la ligue.
« Quand, en tant que propriétaire, vous avez des Popovich, Stan Van Gundy ou Rivers, il faut donner la double casquette. Cela montre une vraie connexion entre le coach et le GM. Le fait que des propriétaires le pensent et le fassent montre l’importance qu’a pris le coaching. »