Les Bleus sont revenus au pays après leur superbe parcours lors de la Coupe du monde espagnole. Avec leur breloque en bronze autour du cou, les joueurs tricolores ont fait un arrêt par l’Adidas Store des Champs-Elysées cet après-midi pour une séance de dédicaces avec leurs fans.
Mais ils ont également bien voulu répondre aux questions des journalistes. Et évidemment, Basket USA était dans le coup. Ici, Boris Diaw, le capitaine des Bleus qui sort (fort probablement) de la meilleure saison de sa carrière avec, en moins de douze mois, un titre de champion d’Europe, une bague NBA et une médaille de bronze à la Coupe du monde.
On te sent satisfait mais également très serein. A l’image de cette France qui vient de remporter trois médailles dans les trois dernières compétitions…
C’est vraiment la marque de l’Equipe de France. C’est un groupe qui progresse d’année en année et qui obtient des résultats. Ce n’est pas une somme d’individualités.
Comment tu expliques la déconvenue face à la Serbie. Est-ce que, inconsciemment, vous n’avez pas un peu décompressé après l’exploit immense contre l’Espagne ?
Forcément, il y a eu un relâchement par rapport à ça, qui est naturel, qui est humain. On s’est pourtant mis en garde nous-mêmes qu’il fallait tout de suite se reconcentrer pour le match de la Serbie. On s’est dit qu’il ne fallait pas se relâcher et que ça allait être plus dur mais même si on se le dit, humainement, il faut avoir l’expérience. Il faut avoir le vécu pour se rendre compte que ce n’est pas un exploit d’avoir remporté un quart de finale. C’est ce qui a probablement expliqué notre début de match un peu mou.
Heureusement, il y a le bronze à la clé. Ça évite d’avoir trop de regrets, non ?
Si on avait perdu contre la Lituanie, cela aurait été tragique pour nous. On avait deux chances de gagner une médaille et on les aurait ratées les deux. Cela aurait été très difficile.
En tant que vétéran et capitaine de l’équipe, est-ce que tu dirais que c’est au niveau mental que la France a le plus progressé (avec Vincent Collet notamment) ?
Oui, ça fait maintenant plusieurs années que l’on a progressé à ce niveau-là. On l’avait déjà fait en 2005 avec une défaite très cruelle contre la Grèce et on avait réussi à revenir et mettre 30 points à l’Espagne pour finir à la troisième place. On a un groupe qui continue d’apprendre de ces grands rendez-vous.
« Il y a trois générations en Equipe de France, et ça ne me rajeunit pas »
Est-ce qu’on peut dire que c’est l’année Boris Diaw ? Champion d’Europe, champion NBA, médaillé de bronze à la Coupe du monde, il y a pire comme saison !
C’est énorme. En moins de 12 mois… Chronologiquement, il va falloir défendre le titre NBA, puis le titre de champion d’Europe. On a pas mal d’échéances à venir. Et puis, il faudra se qualifier pour les JO.
Justement, l’Euro 2015 sera en France. Pour votre génération, c’est une récompense.
Oui, on est très heureux de pouvoir jouer devant notre public. Nos joueurs ne sont pas forcément très visibles pour le public français car on joue pour la plupart à l’étranger. Ca va être une superbe occasion pour nous de briller. Mais il va y avoir beaucoup de pression. On sait que les équipes qui jouent à la maison ont toujours une pression supplémentaire. C’est difficile à gérer.
On évoque déjà le possible retour de Joakim Noah. Tony Parker sera lui bien présent. C’est excitant de se dire qu’on pourrait avoir une ‘dream team’ à la française pour un Euro en France ?
C’est excitant mais il faut surtout aller sur le terrain et gagner. Il ne suffit pas d’avoir des noms sur le maillot pour avoir la grosse équipe. Il y a du travail derrière. Il faudra bien bosser aux entraînements pour renforcer notre collectif et aller prouver sur le terrain.
Tu parlais du groupe France tout à l’heure, comment se passe l’intégration de ces générations successives qui cohabitent désormais en EdF ?
Oui, maintenant, on en est à trois générations. Ce qui ne me rajeunit pas (rires). Mais non, ces trois générations s’entendent très bien. On l’avait déjà bien réussi avec la deuxième [celle des Batum, Diot, Ajinça, ndlr] et on n’a pas eu de problèmes avec la troisième [celle de Fournier, Jackson, Gobert]. Avec l’INSEP, on est tous plus ou moins formés à la même école, donc ça aide mais c’est surtout un groupe qui vit bien ensemble.
Propos recueillis à Paris