Comme son coéquipier et pote d’enfance, Tony Parker, Boris Diaw a enchaîné les trophées cette année. Après le titre continental avec la sélection nationale, Babac décroche enfin son premier trophée Larry O’Brien. Une récompense énorme pour le couteau suisse des Spurs qui a clairement haussé son niveau de jeu depuis la défaite crève-coeur de l’an passé. Plus agressif que jamais, le capitaine des Bleus peut désormais savourer son premier titre NBA !
Boris, tu remportes ton premier titre après 11 saisons en NBA. Comment tu te sens ?
« Ce fut une longue saison… en fait, je pense que ça a été le travail de deux saisons. L’année dernière, on finit court, on perd le titre sur le match 6. Mais ça nous a servi pendant toute la saison, on a gardé ça en tête pour travailler dur et se remettre en question en permanence pour peaufiner les détails. Et cette année, ça a payé! »
Tu as joué un rôle prépondérant dans ce titre avec 6 points, 9 rebonds et 6 passes de moyenne…
« J’étais déçu l’an passé de la manière dont ça s’était fini. J’étais aussi déçu de moi-même dont j’avais joué car j’avais l’impression de pouvoir aider plus, offensivement et défensivement. Je ne m’en suis jamais caché dès le bilan de la saison l’an passé. Et même en Equipe de France, j’ai tâché d’être plus agressif pour me préparer pour ce moment-là, pour avoir la confiance de mes coachs et de mes coéquipiers pour pouvoir apporter. »
Tu remportes le titre avec ton pote Tony, ça rajoute à ton bonheur, non ?
« C’est la cerise sur le gâteau. On en parlait avec Tony avant le match. Quand on avait 16 ans, quand on était à l’INSEP, on se disait que ce serait bien qu’on joue pro déjà… Après, ce serait super qu’on puisse aller en NBA. Lui y est allé d’abord et deux ans après j’y suis allé. Ensuite, on s’est dit que ce serait super qu’on joue ensemble. Ce voeu s’est réalisé, et deux ans plus tard, c’est la cerise sur le gâteau: on gagne le titre ensemble! »
Tu étais venu à San Antonio, il y a douze ans, tu peux nous raconter ?
« C’était la première fois que je venais aux Etats-Unis. Je venais voir comment était la vie là-bas pour mon meilleur pote. Je jouais à Pau à l’époque et j’étais venu pour la trêve de Noel. Et j’en avais pris plein les yeux forcément car c’était la première fois que je voyais un match NBA. Ce match-là, Tim Duncan avait mis 54 ou 55 points et moi je croyais qu’il faisait ça tous les matchs. Maintenant, de se retrouver dans la même équipe que lui et Tony, c’est incroyable. »
Cette finale a été relativement facile en fait pour vous avec un 4-1…
« Miami est l’équipe qui dominait la NBA ces trois dernières années. Ils sont redoutables. Ce sont des athlètes phénoménaux. Mais la fierté qu’on a, c’est de les avoir battu en équipe, en jouant collectif, en jouant ensemble. C’est une équipe qui a plus un style de jeu individualiste, très basé sur le un-contre-un. Popovich est un puriste du basket et nous aussi, les joueurs, on est heureux d’avoir remporté ce titre en jouant ensemble, en partageant la balle. »
Pourtant, ce match 5 avait assez mal débuté pour vous avec un 22-6 du Heat et un immense LeBron James.
« Dans les premières minutes, je t’avoue qu’on était pas les plus sereins! Mais on a su revenir et c’est vraiment l’équipe qui a réagi pour l’emporter. C’est la deuxième lame qui a réussi à remonter l’équipe. Patty Mills qui remet du rythme. Manu Ginobili qui met le feu. Ensuite, c’est Tim Duncan qui a pris la relève et puis TP qui a mis les derniers paniers. Evidemment, il y a eu Kawhi Leonard qui a lui été bon pendant tout le match. C’est vraiment un travail d’équipe. »
Quel crû 2013-14 quand même !
« Tony me disait ça sur le podium: ‘Super cette année avec les deux titres!’. Mais je lui ai dit qu’on pouvait remettre ça dans deux mois avec la Coupe du Monde. Il a rigolé ! On verra… »
Propos recueillis à San Antonio