Tony Parker – Boris Diaw : jusqu’au bout du rêve

Après avoir laissé échapper une manche sur leur parquet de l’AT&T Center, les Spurs ont réussi la gageure d’emporter les matchs 3 et 4 sur le parquet de Miami, là où les double champions en titre n’avaient pas perdu la moindre rencontre depuis le début des playoffs…

L’exploit est de taille mais les Spurs ne s’emballent pas pour autant. Les vieux grognards du Texas en ont vu d’autres. Ils ont bien conscience que rien n’est encore fait. À l’aube d’un possible cinquième titre, les joueurs de San Antonio gardent tout leur calme et prônent encore la prudence. A l’image de Tony Parker et Boris Diaw, champions d’Europe en septembre dernier, et à 48 minutes de réaliser un incroyable pari : gagner un titre NBA ensemble.

Tony Parker : « Le plus dur, c’est de clôturer une série »

Mais si les deux coéquipiers ne sont plus qu’à 48 minutes d’un titre, ils ne savent que trop bien que le sommet de la montagne est encore loin.

« On sait que c’est une équipe redoutable qui peut revenir à tout moment, donc on reste concentré, » commente Boris Diaw. « Il faut qu’on démarre le match comme les deux derniers, avec une grosse agressivité défensive et qu’on continue à s’entraider comme on l’a fait. Après en attaque, on doit continuer à courir et faire bouger le ballon. Je pense qu’on a acquis la maturité nécessaire pour continuer à jouer notre jeu, peu importe les circonstances. On a des joueurs qui ont l’expérience et qui savent qu’il faudra jouer ce match 5 comme si c’était le premier de la série. »

Evidemment, le match 6 de la dernière finale est le traumatisme qui a soudé ce groupe des Spurs, si coriaces et si solidaires sur cette édition 2014. N’offrant jamais le bâton au Heat pour se faire battre, les Spurs sont aussi forts mentalement qu’ils sont forts sur le terrain. Mais la précaution et la prudence sont de mise…

« On reste concentré. On sait qu’on a encore du boulot et que ce sera difficile. Le plus dur, c’est de clôturer une série, » avance Tony Parker. « On l’a bien vu contre Dallas au premier tour. La série avait été très compliquée et ce sont eux qui nous ont réveillés : ‘Maintenant, ce sont les playoffs, il faut qu’on hausse notre niveau de jeu.’ D’avoir rencontré Dallas, Portland et après Oklahoma City, ça nous a bien préparés. Tant qu’on n’a pas le trophée dans les mains, il faut continuer à travailler. »

Boris Diaw : « Jouer ce match comme si c’était le premier de la série »

Sereins et concentrés, les Spurs veulent aborder ce match 5 le plus normalement possible. Leur objectif est le même : approcher la perfection et pour cela, ils auront besoin de tous leurs soldats. Pour aller chercher le cinquième titre de son histoire, San Antonio va devoir conserver ses valeurs collectives jusqu’au bout.

« On a cinq candidats pour le titre de MVP dans l’équipe. On joue un vrai basket d’équipe donc vous pouvez choisir qui vous voulez, il y a le choix entre cinq joueurs au moins, » poursuit Parker.

Parmi eux, Boris Diaw fait figure d’anomalie dans le basket moderne des stars et des noms clinquants. Avec ses 6 points, 6 passes et 8 rebonds de moyenne sur les finales, le capitaine de l’Equipe de France défie les lois de la NBA en persistant à jouer pour ses coéquipiers avant de jouer pour sa pomme. En fin de contrat avec les Spurs, Boris Diaw a bien choisi son moment pour briller.

« C’est en faisant le bilan de la dernière finale que je me suis dit qu’il fallait que j’apporte plus, que je sois plus agressif. Et pour gagner la confiance du coach et du staff, j’ai compris que je devais m’y mettre dès le début de la saison et ne pas attendre le début des playoffs, ou le début des finales pour me montrer agressif vers le cercle. »

Avec leur « Big Three » fidèle au poste et leurs secondes lames affinées comme jamais (Kawhi Leonard, Patty Mills et donc Boris Diaw), les Spurs ont mis toutes leurs chances de leur côté pour clore la série sur leur parquet, en cinq matchs ! Rendez-vous la nuit prochaine pour la possible conclusion d’une aventure commencée il y a déjà deux ans pour la troupe texane… et il y a plus de 15 ans pour le duo Parker-Diaw.

Propos recueillis à San Antonio