Dans le grand barnum médiatique du All Star Weekend, des anecdotes se révèlent parfois de façon impromptue. Alors que BasketUSA vient de quitter Kareem Abdul-Jabbar pour un entretien groupé organisé par Adidas, Tim Legler converse chaleureusement avec J.A Adande, son compère sur l’antenne d’ESPN.
Maître ès NCAA, Arnaud Gelb, notre correspondant à Washington, reconnaît l’ancien Bullet. Mais il est un peu trop jeune pour, comme votre serviteur, se souvenir des bombinettes de l’ancien shooteur du Limoges de Bozidar Maljkovic.
« Wow, c’est la première fois que quelqu’un m’interpelle pour me demander si j’ai joué à Limoges », s’amuse l’ancien arrière, reconverti en consultant.
Il y a un début à tout. Une fois les présentations faites, le lauréat du concours à trois points du All Star Game 1996 se débonde. Très enthousiaste sur son passage en Pro A, où il est arrivé en février 1992 pour remplacer le décevant Kelly Tripucka, il y va de ces anecdotes dont raffolent les anciens, toujours ravis de faire partager leurs souvenirs.
« Le coach, Boja, ne parlait pas un mot d’anglais et moi pas un mot de français. Donc pendant le premier mois, je n’arrivais pas à communiquer avec lui. Quand il criait, ce n’était jamais sur moi donc ce n’était pas très grave (rire). Un jour en allant à l’aéroport, on se retrouve tous les deux dans la voiture et on découvre que chacun parle espagnol. Après ça, nous avons pu nous parler pendant les entraînements et en match. Les autres joueurs français étaient jaloux, car eux ne comprenaient pas son français (rire). »
Sur le coach champion d’Europe 1993, l’ex-Maverick ne tarit pas d’éloge, et de gratitude.
« C’est grâce à lui que j’ai pu réussir une carrière en NBA. Mon premier camp d’entraînement après ma saison à Limoges m’a paru si facile. Je volais tellement j’étais en forme (sourire). Avec Boja, on se mangeait deux grosses séances par jour. Sur le coup, je le détestais car on en bavait. Je me souviens même que quand l’équipe était largement en tête en fin de match, il sortait les titulaires mais au lieu de nous laisser sur le banc, il nous envoyait faire des sprints à l’arrière de la salle. Le match jouait encore. Donc je peux vous dire que nous avions vite compris qu’il fallait faire en sorte de ne pas être devant trop tôt (rire). »