Cleveland – Portland : Damian Lillard Superstar

Damian Lillard n’est pas humain ! Deux jours après avoir crucifié les Pistons à un centième du buzzer, le meneur des Blazers a remis ça cette nuit, sur le parquet de Cleveland, couronnant sa meilleure performance de la saison (36 points, 10 passes, 8 rebonds) par une magnifique victoire 119-116. Les Cavs sont sortis de la rencontre la tête haute, et pour cause, ils ont malmené le leader de la NBA jusque dans les derniers instants. Mais comme on peut entendre outre-Atlantique : « Good defense, better offense »… Les Cavs ont sorti une très bonne prestation… mais les Blazers étaient tout simplement meilleurs.

Il ne reste plus que deux minutes à jouer, et Portland vient de placer un booster quasi décisif, sur un ultime turn around jump shot du mutant LaMarcus Aldridge (mi-Duncan, mi-Nowitzki). Les Blazers mènent 114-104, la messe est dite, ou presque. Le 23e changement de leader semble avoir été le bon, et les 33 points inscrits en seconde chance ont fait très mal. Décidément, cette équipe de mutants venus de l’Oregon, qui mixe run and gun et jeu placé à merveille, passée de lamentable à injouable en un été, semble juste trop forte, trop en confiance.

Waiters pour vous servir, Irving en desperado

Les gros bras de Thompson et Varejao, ainsi que les moves au poste bas de Bynum n’ont pas déstabilisé Portland une seule seconde. Même le show Waiters, avec ses 11 points en 9 minutes en début de 4e quart pour permettre aux siens de prendre 5 longueurs d’avance (97-92), finit dans l’anonymat. Avec l’énergie du désespoir, Kyrie Irving a pourtant failli renverser la hiérarchie en toute fin de match. En claquant deux 3-points, puis profitant des bonnes séquences défensives de son équipe pour ramener Cleveland dans le match, grâce à un « and one » bienvenu (116-114). Cette fois-ci, le shoot d’Aldridge rebondissait en fond de cercle, et offrait une dernière opportunité à Cleveland d’égaliser ou de jouer la gagne, à 17 secondes de la fin. Kyrie Irving optait pour la première décision, pris à 3 lors de son drive vers le cercle, et trouvait Varejao esseulé pour deux points facile synonymes d’égalisation.

Lillard d’être clutch

Mais la joie des héros de l’Ohio sera de courte durée. Car derrière, c’est le diable Lillard, étonnant de facilité durant la rencontre, qui viendra crucifier la Quicken Loans Arena toute entière. Deux jours après avoir voué Rodney Stuckey au supplice, Lillard sanctionnait cette fois Alonzo Gee en plantant un panier à 8 mètres du cercle. « Je vis pour ces moments », avait sobrement déclaré le meneur sophomore à l’issue de la victoire à Detroit. Damian Lillard est bel et bien vivant. Mieux, il est en passe de devenir la star montante de la ligue, en réalisant des prestations toujours plus ahurissantes, comme cette nuit, avec son 4e « buzzer beater » de la saison, son record de points dépassé en 2013/2014, et un match terminé à deux rebonds du triple-double.

Pendant que ça rigole pour Portland, avec ce 9e succès en 10 matchs, il est difficile de reprocher quelque chose à ces Cavs. Même pas d’avoir oublié Bynum après la pause (0 tirs) alors que Lopez souffrait avec ses fautes, car ils ont réussi à revenir en s’appuyant sur d’autres armes. Au final, comme contre Miami trois jours plus tôt, les hommes de Mike Brown sont passés tout près de l’exploit. En limitant ses pertes de balles au maximum, en jouant intelligemment sur ses hommes forts (Bynum en première mi-temps, Waiters puis Irving ensuite), et en shootant avec une adresse plus qu’honorable, Cleveland s’est donné les moyens de battre l’épouvantail de ce début de saison. Mais ce dernier était juste trop fort. Et après Nico Batum, auteur d’un incroyable panier de la gagne la saison dernière (après deux prolongations) sur ce même parquet, c’est Damian Lillard qui l’a imité pour un résultat tout aussi spectaculaire.

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