Des années d’humiliation et de défaites effacées en quelques secondes de bonheur. Systématiquement battus par l’Espagne lors de leurs dernières compétitions, les Bleus ont finalement réussi à prendre l’avantage dans le sillage d’un immense Tony Parker (32 points).
Il aura fallu réaliser une deuxième mi-temps stratosphérique, notamment au niveau de l’adresse (9/13 à trois points après la pause), et jouer une prolongation. Mais la récompense est là : une victoire (75-72) contre l’ennemi intime, l’équipe qui a brisé les rêves de la génération Parker. Ce soir, l’équipe de France rêve encore avant de jouer la finale de cet Euro slovène face à la solide Lituanie. Mais, pour une fois, c’est Rudy Fernandez et ses coéquipiers qui auront des regrets.
Le one-man show de Tony Parker
Ça débute mal pour les Bleus qui se font attaquer sur la ligne de fond et perdent un premier ballon par inattention. Mais comme d’habitude, Tony Parker parvient à se créer des espaces pour recoller après chaque panier. Le souci, c’est que le meneur est absolument seul dans l’exécution offensive.
Nicolas Batum doit rapidement sortir pour deux fautes, Boris Diaw est maladroit et le reste de l’équipe n’arrive même pas à trouver une position de tirs face à la meilleure défense de l’Euro. Heureusement, la défense tient et les Bleus ne sont que légèrement menés (18-14) à la fin du premier quart-temps.
Les remplaçants espagnols font la différence
Mais l’agonie offensive tricolore s’accroit considérablement après la petite pause. Alors que Johan Petro avait égalisé à 18 partout, les Bleus passent près de sept minutes sans marquer ! Pendant ce temps-là, le toujours excellent Sergio Rodriguez distribue le caviar (5 passes) et l’Espagne passe un 13-0 qui fait mal.
C’est encore Tony Parker qui met fin à la gabegie en attaque mais le meneur des Bleus ne peut pas tout faire alors que ses coéquipiers semblent impuissants, tétanisés par une défense espagnole qu’ils connaissent pourtant par coeur. Nando De Colo, Nicolas Batum et Mickael Gelabale, qui devraient épauler leur leader, n’arrivent tout simplement pas à se mettre en position et finissent par refuser de jouer.
À la mi-temps, les Bleus sont bien menés (34-20) et uniquement portés par les 14 points de Tony Parker.
Antoine Diot, le détonateur
Mais Antoine Diot sert de détonateur à une équipe en quête de solutions offensives derrière Tony Parker. Le néo-Strasbourgeois inscrit ainsi deux tirs lointains pour relancer la France. La défense est également beaucoup plus agressive et l’Espagne n’arrive plus à trouver le chemin du panier.
Le match est totalement relancé quand Mickaël Gelabale règle enfin la mire. La France sort d’ailleurs une bonne vieille zone (sa première depuis le début du tournoi) pour surprendre l’Espagne et comme elle multiplie les trois points, elle recolle à 49-43 à la fin du troisième quart-temps et peut espérer.
La remontée fantastique des Bleus
Les Bleus continuent sur leur rythme. Nando De Colo, Mickaël Gelabale et Boris Diaw enchaînent les tirs de loin. La France recolle à 52-51 à sept minutes de la fin du match. Mais ces diables de Sergio Rodriguez et de Rudy Fernandez répondent et refont un petit écart (58-51) grâce également à leur adresse de loin.
Mais les hommes de Vincent Collet sont énormes d’enthousiasme. Florent Pietrus réussit même un tir de loin et Tony Parker égalise (61-61) à trois minutes de la fin. Le money-time est irrespirable. Tony Parker donne l’avantage aux Bleus sur un trois points mais Marc Gasol répond près du cercle. Alexis Ajinça égalise en réussissant un de ses deux lancers (65-65) et plus personne n’ose respirer dans la salle.
Tony Parker n’arrive pas à se rapprocher du cercle sur son dernier tir, à quelques secondes du terme. En face, Jose Calderon a l’occasion d’offrir la victoire aux siens mais il est trop long. 65-65. Prolongation.
Tony Parker et Antoine Diot assurent la victoire
La prolongation est étouffante. Plus personne ne marque mais Marc Gasol offre deux points d’avance aux siens aux lancers. Derrière, Tony Parker provoque des fautes et se fait découper par Victor Claver. Il reste calme et donne un petit écart aux siens (71-67). C’est Sergio Rodriguez qui relance des Espagnols qui, comme les Français en première mi-temps, réfléchissent alors que Florent Pietrus est monumental en défense.
Au jeu des lancers, Antoine Diot reste parfaitement calme. Les Espagnols ont l’occasion d’égaliser pour s’offrir une deuxième prolongation, la France ne fait pas faute et c’est Marc Gasol qui balance le dernier shoot. C’est trop court et la France s’impose finalement (75-72) face à son ennemi intime. Une véritable libération pour l’un des matches les plus intenses de l’histoire du basket français.
« C’est la plus belle victoire de l’histoire du basket français » estime lui TP au micro de Sport+. « On a battu la meilleure équipe d’Europe. Mais on veut le titre maintenant ».
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Le résumé du match
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